La peau sur la table

Marion Messina

Fayard

  • Conseillé par (Libraire)
    19 août 2023

    Conseillé par Stéphanie

    Le roman s'ouvre sur une prière et un baptême sordide : Enzo Brunet, étudiant, se verse un bidon d'essence sur la tête en direct sur les réseaux sociaux, il ouvre son Zippo et s'immole. Avant ce geste fatidique, il a accusé et nommé les responsables de son geste.
    À l'Élysée, la présidente, surnommée la Mazurka, ordonne qu'on fasse tout pour minimiser le suicide et faire oublier les noms des accusés ; elle en connaît certains personnellement.
    La France s'échauffe, la tension monte.
    Dans ce contexte social, politique et économique à la limite de l'explosion, le lecteur découvre d'abord Sabrina. Cette institutrice divorcée qui désepère de voir sa fille adolescente s'éloigner d'elle, est bouleversée par une scène qui s'est déroulée en classe avec un enfant prénommé Tom. Elle sent que tout s'effondre, elle n'a plus le goût d'exercer ce métier et songe à démissionner.
    Paul, lui, est issu d'une famille bourgeoise et aimante. Il a brillamment réussi son doctorat mais se sentant incapable de vivre dans la société qu'on lui proposait, il a décidé de s'installer en Ardèche, loin des hommes et de la ville. Après avoir passé un CAP de boucher, il travaille désormais au rayon boucherie du Super U (ou équivalent) du coin.
    Paul a un ami : Aurélien. Un agriculteur qui trime sur la terre de ses ancêtres, une terre à laquelle il tient plus que tout au monde. Mais jusqu'à quand pourra-t'il porter sa ferme à bout de bras se demande-t'il.
    Ces trois personnages, Sabrina, Paul et Aurélien vont chacun être impacté pour des raisons différentes par le suicide d'Enzo Brunet.
    "La peau sur la table" est écrit comme s'il y avait une urgence, avec un rythme dans la phrase, porté par les interrogations des personnages. Leurs efforts et leur inadaptation à cette société de consommation entraîne inexorablement le lecteur vers une envie de soulèvement. Marion Messina porte un regard sans concession et certainement nécessaire sur nos vies d'après-demain.