Le verger de marbre

Chez les Sheetmire, le père, la mère et le fils s’occupent à tour de rôle de l’entreprise familiale. Seulement, les allers-retours du ferry sur cette sombre rivière rapportent de moins en moins. Un soir, pendant la traversée, le jeune garçon est agressé par un voleur. Pour se défendre, il lui assène un violent coup sur la tête, le tuant sur le coup. Commence alors pour lui une longue course poursuite dans les ténèbres pour échapper au père de sa victime qui n’est autre que l’homme le plus violent et corrompu des environs.
Dans ce premier roman magistral, Alex Taylor nous plonge dans les abîmes de la Gasping River pour y déceler la rudesse des hommes du Kentucky. Un excellent roman noir qui annonce une très bonne rentrée pour le policier !
Et voici une citation donnant le ton de ce roman noir : « J’peux vous dire un truc, répondit Beam, c’est que les femmes ici ont pas vu un homme en costard depuis qu’elles ont refermé le cercueil de leur père. »"

Voici l'éclaireur de cette rentrée au rayon polar, un parfait inconnu sorti du bois avant le trop-plein de septembre. Un pari audacieux de l'éditeur mais pas un pari fou, tant « Le Verger de marbre », premier roman de l'Américain Alex Taylor, regorge de beaux fruits. L'auteur - homonyme d'un journaliste de télé et d'un chanteur anglais - affiche le pedigree de tous ces romanciers d'Outre-Atlantique qui ont d'abord un peu vécu avant d'oser raconter. Une foule de petits boulots, un poste d'enseignant en littérature à l'Université du Mississippi, un recueil de nouvelles primé, et puis ce livre, donc, qui lui a pris trois années... Dans cette veine sudiste qui a donné à l'Amérique tant de grands écrivains, il use des codes du roman noir pour dépeindre l'atmosphère poisseuse et les mentalités étriquées d'une petite ville du Kentucky. L'argument est un classique du genre : un jeune homme, dont la famille exploite un petit ferry sur la rivière, s'enfuit après avoir occis un mystérieux braqueur.

Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u