Conseils de lecture

Adelheid Duvanel

José Corti

17,00
Conseillé par (Libraire)
22 mai 2024

Conseillé par Morgan

Adelheid Duval est un écrivaine suisse née en 1936 et décédée en 1996. « Histoires de vent », publié aux éditions Corti et traduit par Catherine Fagnot, est un recueil de micro-nouvelles étranges, mélancoliques, oscillant sans cesse entre le rêve et la réalité, la raison et la folie. Sa démarche artistique tient en partie dans cette citation : « Depuis ce moment, je me demande si les mots ne peuvent pas édifier un nouveau monde au dessus du grand vide, au dessus de l’abîme dans lequel est tombé ma vie ». C’est une succession de portraits d’individus extraordinaires ; des êtres solitaires toujours en décalage avec le monde, parfois avec eux-mêmes. Adelheid Duval, avec une prose particulièrement sensorielle et sophistiquée, parle de notre société depuis les marges, à travers le regard de celles et ceux que l’on ne voit pas ou, au contraire, qui sont stigmatisés et « mal perçus » - dans tous les cas mis à l’écart. Elle sonde l’intériorité de ces êtres, met en lumière et donne une voix à ces individus qui tendent à échapper aux normes, à rester dans l’ombre. Dans ces textes hantés, d’une grande originalité, ne cessent de surgir des fulgurances et des visions qui marquent l’esprit.


19,80
Conseillé par (Libraire)
22 mai 2024

Conseillé par Morgan et Joséphine

C’est par hasard, sur un mur de sa nouvelle maison à Montjoux dans la Drôme, non loin de Dieulefit, qu’Hervé Le Tellier découvre une inscription qui éveille sa curiosité : André Chaix. Qui était-il ? « Un résistant, un maquisard sans doute, un jeune homme à la vie vie brève comme il y en eut beaucoup ». Composé à partir d’archives de diverses nature - photographies (de famille, de lieux, d’objets), extraits de correspondances, tracts, affiches, documents officiels… - ce récit retrace avec une grande clarté la vie de ce jeune homme en suivant de multiples ramifications. Hervé Le Tellier s’interroge sur les conditions qui ont permis l’avènement du Troisième Reich et les atrocités commises par les nazis, la collaboration et la résistance, la domination et la soumission, le conformisme social et la liberté. Il croise ces réflexions historiques, philosophiques et politiques avec une approche plus intime, sensible, très ancrée dans le réel.


Sylvia Beach, Adrienne Monnier et la vie littéraire à Paris dans l'entre-deux-guerres

Gallimard

17,00
Conseillé par (Libraire)
22 mai 2024

Conseillé par Morgan

« Passage de l’Odéon » écrit par Laure Murat, récemment remarquée et distinguée avec « Proust, roman familial » (Prix Médicis essai 2023), est un essai littéraire qui raconte l’histoire de deux femmes : Adrienne Monnier et Sylvia Bach ; de leurs librairies : La maison des amis des livres et Shakespeare and Co ; d’une époque : l’Entre-deux-guerres. Ces deux libraires passionnées forment un couple hors du commun. Elles sont installées l’une en face de l’autre, rue de l’Odéon, à Paris. Elles sont parvenues à créer des lieux plein de vie, rayonnants, des lieux de passage où se croisaient et se retrouvaient les surréalistes et les écrivains d’avant-garde (André Breton, Claude Cahun, Philippe Soupault, Aragon, André Gide, Rilke…) ainsi que les plus grands représentants de la Génération perdue (Ernest Hemingway, F. Scott Fitzgerald, Gertrude Stein, Ezra Pound…). De belles pages sont dédiées à James Joyce, Sylvia Beach étant l’éditrice de son roman aussi sulfureux que monumental : Ulysse. Laure Murat nous plonge dans une période d’effervescence culturelle, celle du « Paris est une fête » d’Ernest Hemingway, aux côtés de ces deux femmes ayant eu une importance considérable dans la diffusion d’œuvres singulières, dont certaines sont aujourd’hui des « classiques ».


Sonatine éditions

23,00
Conseillé par (Libraire)
10 mai 2024

Conseillé par Marion H

Jen Bortherhood vit dans une grande maison à Liverpool avec son mari Kelly et son fils Todd. Elle est avocate dans le cabinet de son père, où elle se charge des divorces. Un soir, son fils est parti pour une soirée et devait rentrer avant 1h du matin. Ne le voyant pas revenir par la fenêtre de leur salon, Jen commence à s'inquiéter et s'imagine les pires scénarios. C'était sans compter celui auquel elle n'avait pas pensé : son fils revient, rencontre un individu et le tue froidement, sous les yeux horrifiés de sa mère. La police intervient rapidement, Todd est arrêté. Dans la nuit, la mère s'endort d'épuisement. Au matin, elle découvre qu'elle est revenue un jour en arrière. Une seconde chance qui peut lui permettre d'empêcher le meurtre d'arriver et surtout d'en déterminer la raison. Mais Jen n'est pas au bout de ses peines. Elle doit tout tenter pour éviter l'implosion de sa famille.

La puissance maternelle dans toute sa splendeur et sa justesse mise face à une situation des plus inextricables. Gillian McAllister nous entraîne avec génie dans une longue descente aux enfers. C'est addictif, c'est poignant, c'est beau. Et cela parlera à de nombreux lecteurs !


18,00
Conseillé par (Libraire)
3 mai 2024

Conseillé par Coralie

"Elle m'a appelé au milieu de la soirée. Elle pleurait."
Le roman commence par cette phrase : la mère d’Édouard au téléphone, en pleurs et les insultes qui pleuvent en arrière plan.
Elle raconte à son fils que l'homme qu'elle a rencontré après avoir quitté son père est aussi violent, alcoolique et dangereux que le précédent.
C'est ainsi que débute la fuite de Monique. Édouard étant à l'étranger, elle va s'installer quelques temps dans son appartement pour s'échapper de l'emprise de cet homme et tenter de recommencer, une nouvelle fois. Elle va découvrir pour la première fois la vie solitaire, les choix du quotidien, les instants de silence.

Au-delà de la fuite et du courage de cette femme, Édouard Louis raconte le lien qui l'unit à sa mère. Blessée lors de la parution de son premier roman, il envisager cette situation comme une réparation, une façon de montrer l'amour qu'il porte à cette femme.
Dans ce texte court et sensible, l'auteur interroge aussi la possibilité de partir lorsque l'on n'a pas d'argent, la capacité à s'enfuir, à jouir de l'autonomie quand on n'en a pas les moyens.
Ce roman est intense et riche : on y parle d'argent, de fraternité, d'électroménager et même des Sims.
Édouard Louis nous détaille les interrogations, les décisions nouvelles à prendre, il se livre et livre sa mère à la fois, dans une pudeur tendre.
"Monique s'évade" est un roman-hommage, une déclaration d'amour au courage, un questionnement sur ce que subissent les femmes violentées.