Écriture, deuil et mélancolie

À partir des années quatre-vingt, les oeuvres de Samuel Beckett, Robert Pinget et Claude Simon évoluent d'une écriture du deuil, postérieure à la Seconde Guerre mondiale et dirigée vers l'objet perdu, vers une écriture de la mélancolie, centrée sur un sujet lui-même perdu cherchant à se ressaisir dans et par l'écriture. Pour montrer ce changement, est d'abord dressé l'inventaire des pertes mais aussi des restes sur lesquels le vieil écrivain solitaire peut seulement compter - les mots, sa mélancolie. Est décrit ensuite comment le deuil du monde et de soi s'inscrit dans le texte à travers des voix, des images. Enfin, les trois oeuvres sont interrogées dans leur intention éthique, la mélancolie étant alors comprise comme inquiétude nécessaire.