7 - Revue Epic Numero 7

Par un syllogisme simpliste, on dira que pour combattre la peur, il faut apprendre à connaître. C’est du Jules Ferry dans le texte mais peu importe. C’est très beau, d’apprendre à connaître, à comprendre. Parfois cela consiste à se mettre à la place de l’autre, dans sa peau, dans son regard, même si ce regard n’est pas le même que le nôtre bien sûr, ni l’inconscient collectif dont il est l’héritier.
Le grand mérite de la photographie est que, parfois, elle permet d’approcher ce jeu de rôle. Dans leur essai photographique autour de la question des jumeaux au Nigeria, Bénédicte Kurzen et Sanne De Wilde ont essayé de chausser les lunettes d’un peuple pour mieux comprendre sa mythologie. Ça n’est pas simple et pour autant c’est magistral.
Et puisque c’est l’été et qu’un peu de légèreté apaise, Julia Baier convoque nos rapports — le plus souvent ludiques — à l’eau. Ce travail qu’elle poursuit depuis plus de vingt ans, un seul qualificatif pourrait le résumer : rafraîchissant.
Mathieu Richer Mamousse nous offre de son côté un tour du monde des manifestations de la foi, en s’attardant d’avantage sur les tenues vestimentaires — souvent éloquentes — des fidèles que sa route a croisés. Et c’est aussi profond que chatoyant.
Enfin, par leur infinie poésie, les instantanés de la vie de tous les jours que nous propose Bouwe Brouwer, répondent à cette obsession qui nous tient tant à coeur depuis le démarrage de notre aventure éditoriale: lâcher prise, lâcher surtout nos portables et profiter autant que possible des tout petits riens qui enchantent l’ordinaire.
Nous vous souhaitons un bel été, enchanté, chatoyant, rafraîchissant... avec de belles lunettes, un été caméléon !