Le Poids de la neige

Christian Gay-Poliquin

Éditions de l'Observatoire

  • Conseillé par (Libraire)
    15 mars 2018

    Conseillé par Stéphanie, Marie-Laure et Rémy

    Pas facile de réussir un huis-clos en littérature.
    Christian Guay-Poliquin s'y frotte, et gagne son pari haut la main!
    Tandis que l'hiver du Grand Nord paralyse son environnement naturel, l'Homme est contraint de s'adapter. Et quand une panne d'électricité généralisée s'abat sur tout le pays cela n'arrange pas les choses!
    Dans ce contexte, les habitants d'un village isolé s'interrogent : que faire du jeune homme retrouvé gravement accidenté sur la route à la fin de l'été? Il est d'ici, même s'il avait disparu depuis dix ans : l'abandonner n'est donc pas envisageable. Matthias, le vieil étranger qui s'est installé dans une maison abandonnées sur les hauteurs, faute de pouvoir rentrer chez lui (foutue panne!), pourrait bien représenter une solution provisoire.
    Un jeune homme invalide et convalescent veillé par un vieil homme qui ne se trouve pas là où il souhaiterait être, se retrouvent donc à vivre ensemble sous une véranda alourdie par le poids de la neige qui n'en finit pas de tomber. Le huis-clos est en place.
    Les jours passent et se ressemblent autour du poêle, du pain noir et de la soupe sans fond. L'immobilisme, le silence fragilisent une cohabitation forcée. Et puis le doute, la perte de confiance s'infiltrent doucement mais implacablement dans les brèches existantes.
    La neige est un personnage à part entière et son omniprésence rend la menace toujours plus intense. Matthias et l'homme blessé y survivront-ils?
    Servi par une langue qui sait aller à l'essentiel, ce roman a quelque chose d'envoûtant. Il est habité par l'hiver, et pourtant sur cette neige toujours plus envahissante se reflète une grande lumière. Plongez-y sans hésitation!


  • Conseillé par
    25 septembre 2019

    face à face

    Sous cette neige qui, au fil des pages, s'accumule et efface l'au-dehors, le narrateur, blessé, se remet lentement grâce aux soins du vieux Matthias, lui-même blessé au-dedans. C'est très lent, les visites sont rares car les chemins dangereux. Il se passe peu de choses mais les sensations sont réelles, humaines, présentes. Un très beau roman qui parle d'entraide, de silence et de souffrance humaine.


  • Conseillé par
    17 décembre 2018

    La fin du monde

    À la suite d’un accident, un homme se retrouve piégé dans un village, enseveli sous la neige et coupé du monde par une panne d’électricité. Il est confié à Matthias, un vieillard qui accepte de le soigner en échange de bois, de vivres et surtout, d’une place dans le convoi qui partira pour la ville au printemps, seule échappatoire.
    Cernés par une nature hostile et sublime, soumis aux rumeurs et aux passions qui secouent le village, ils tissent des liens complexes, oscillant entre méfiance, nécessité et entraide.
    Dans la véranda d’une maison où se croisent les courants d’air et de rares visiteurs, les deux hommes se retrouvent prisonniers de l’hiver et de leur rude face-à-face.
    Ce roman est presque un huis-clos, avec pour tout repère le manteau de neige qui s’accroît.
    L’homme reprend peu à peu des forces, et on devine, grâce aux visites des habitants du village, ce qui se déroule loin de la véranda.

    J’ai aimé ne faire que deviner les passions villageoises. La violence reste au loin, au moins quelques temps.
    J’aurais aimé en savoir plus sur les relations du personnage avec son père. L’auteur n’en laisse pas deviner assez.

    Un beau roman d’atmosphère.

    L’image que je retiendrai : celle du pic planté devant la maison et qui donne la hauteur de la couche de neige.

    https://alexmotamots.fr/le-poids-de-la-neige-christian-guay-poliquin/


  • Conseillé par
    3 décembre 2018

    À l’écart d’un village enseveli sous la neige et coupé du reste du monde par une coupure d’électricité, deux hommes doivent vivre ensemble. Grièvement blessé aux jambes à la suite d’un accident de voiture, le narrateur est hébergé chez Mathias. Ce vieil homme a accepté à la condition d’être un de ceux du convoi à partir dès que le temps le permettra. Car sa femme malade l’attend en ville, c’est sa seule et unique préoccupation.

    Il n’y pas d’indication de lieu ou de temps comme on ne se sait pas ce qui a provoqué cette panne d’électricité. Les deux hommes reçoivent peu de visites. Invalide, le narrateur dépend de Mathias, un personnage énigmatique, âgé et aimant lire. Il l'observe, l'écoute en restant sur la défensive. Alors que l’hiver n’en finit pas, les venues des villageois deviennent rares. Et les nouvelles ne sont pas encourageantes : la nourriture manque, il n’y a plus d’essence, ceux qui sont restés ont peur et se protègent des pilleurs. Les tensions deviennent plus pesantes au fur et à mesure que les conditions deviennent extrêmes.

    Ce roman hypnotique distille une atmosphère implacable alternant avec de superbes descriptions de la nature glaciale et des moments d’entraide entre les deux hommes mais sans que jamais la méfiance envers l’autre ne disparaisse.
    L'auteur fait parler les silences, les gestes de cette cohabitation forcée et le lecteur est aux aguets.
    Un livre dévoré !

    "Ce n'est ni la neige ni le froid, ni la noirceur ni la faim. C'est le temps, c'est le temps qui viendra à bout de nous."


  • Conseillé par (Libraire)
    5 avril 2018

    "20 000 lieues sous l'hiver"

    Dans ce huis clos glacial et oppressant, les langues se dénouent difficilement et les liens peinent à se tisser.
    Et pourtant une solidarité s'installe.
    Quant à la neige, elle ne cesse de s'amonceler...

    Génial!


  • Conseillé par
    5 mars 2018

    Dans un lieu et un temps indéterminés, deux hommes sont contraints de cohabiter. Isolés dans la véranda d'une maison abandonnée, à l'écart du village, dans un monde chaotique où l'électricité est coupée depuis des mois, où les vivres sont rationnées, le narrateur et un vieil homme vivent en vase clos alors qu'au dehors l'hiver installe son cortège de neige, froid et tempêtes. Mathias, bloqué ici par la pénurie d'essence, ne pense qu'à retourner en ville où sa femme l'attend, le narrateur, lui, a été victime d'un accident de la route. Mal en point, les jambes broyées, il a été confié à Mathias contre de le nourriture, du bois de chauffage et la promesse de faire partie du premier convoi quittant le village au printemps. Mais l'hiver prend tout son temps et les deux hommes s'installent dans une routine perturbée seulement par des visites qui se raréfient au fur et à mesure que les habitants désertent le village.

    Un huis-clos hivernal dans lequel deux hommes se tolèrent, s'apprivoisent, s'affrontent, s'entraident. Ils ne se sont pas choisis, sont victimes de conditions extrêmes, ne peuvent compter que l'un sur l'autre et sur la solidarité de quelques villageois, de moins en moins nombreux au fil des mois. Le jeune, diminué, mutique, entièrement dépendant pendant sa longue convalescence observe le vieux, énergique, pressé par le temps, contraint de jouer les infirmiers. Et plus loin, il y a le village qui lutte aussi, contre la neige, contre les incivilités, la violence qui couve à mesure que les stocks de vivres diminuent, les trahisons de ceux qui cherchent à fuir en cachette...
    Il ne se passe pas grand chose dans ce récit d'une ère glaciaire et primitive mais on ressent la tension, la variation des sentiments entre les deux protagonistes et le poids de cette neige qui s'amoncelle, implacable et potentiellement mortelle. Un décor blanc, stérile, des personnages évanescents et la survie à tout prix...de bons ingrédients pour un livre qu'on lit d'une traite, happé par le destin de ces deux hommes seuls au monde. Mais l'auteur garde ses secrets, on ne saura jamais pourquoi l'électricité est coupée, si Mathias retrouve sa femme, si le narrateur retrouve les siens, si ailleurs la vie a repris son cours normal... Une belle lecture de saison.


  • 16 février 2018

    Le poids de la neige retrace la traversée d’un hiver insoutenable. Dans un village isolé par la neige qui ne finit pas de tomber, paralysé par une panne d’électricité inexpliquée, les habitants doivent réinventer leur existence. Parmi eux, un homme âgé, échoué là pour d’obscures raisons se voit confier la mission de soigner un des leurs, grièvement blessé.

    Commence alors un huis-clos tendu, face à face étouffant où la neige qui impose le confinement, oblige les hommes à l’entente et au rapprochement, les ramène à l’essentiel.Vivre ensemble pour survivre.

    Christian Guay-Poliquin nous livre un récit tout en tension dans cet hiver
    glacé où tout peut surgir. A découvrir.


  • Conseillé par (Libraire)
    29 janvier 2018

    Huis clos glacé

    Quelque part dans un village coupé du monde par une panne d'électricité générale, deux hommes se jaugent, se méfient, s'affrontent et s'entraident... Il ne se passe presque rien et pourtant tout est essentiel dans ce texte d'une rare intensité dramatique et poétique. Le personnage le plus fascinant ? La neige, sans aucun doute, cette neige épaisse et dense qui cache et révèle à la fois.
    Un roman d'atmosphère saisissant et très réussi qui a reçu le Prix France Québec 2017 !
    Si vous avez aimé Dans la forêt de Jean Hegland, ce livre est à découvrir absolument !