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    3 décembre 2018

    Alors qu’elle est âgée de 9 ans, le monde de Shirin change brutalement, sa famille a quitté Téhéran après la révolution islamique. À Paris, ses parents et elle sont hébergés par la famille de la mère de Shirin dans un logement minuscule bien loin des fastes de leur vie passée.

    De son poste d’observation sous le canapé, Shirin observe et écoute les adultes : ses tantes dominatrices, sa mère qui se plie aux volontés de ses sœurs, son père effacé et un grand-père déclinant. Cette famille iranienne un peu foutraque tangue entre la nostalgie de l’Iran, ses convictions politiques communistes et des querelles familiales passées sous couvert du silence (les relations familiales sont bien plus complexes et bien plus plus néfastes qu'il n'y paraît). Éprise de liberté, Shirin se construit et s’affranchit des lourds carcans familiaux en puisant dans les deux cultures.

    En mêlant le part imaginaire du regard de l'enfant, la voix de l'adolescente qui cherche à s'affirmer et celle de l'adulte qui regarde le passé avec un œil éclairé, ce roman sur l'exil a une voix vive et relevée tout comme l'écriture d’Abnousse Shalmani ! Et si l'on est amené à sourire des situations drôles ou cocasses, on est également interloqué et touché.
    J'ai beaucoup, beaucoup aimé ce roman foisonnant !

    "À court terme, nous avons chacun fui à notre manière. Nous étions incapables de claquer la porte à cette famille de merde, touchée par la maladie du chuchotement : elle était tout ce qui nous restait dans l'exil."

    "Il est impossible de pleurer la nostalgie, c'est l'hymnne national de l'exil. L'exil est une identité, un langage, un passé sans avenir."