Belle-Amie

Harold Cobert

Les Escales

  • Conseillé par
    25 juin 2019

    Belle suite....

    Georges Duroy, est un friguant quarantenaire, à qui la vie sourit. Un beau mariage, de beaux enfants, un hôtel particulier, rédacteur en chef d’un journal prestigieux, des maîtresses… rien ne manque à son bonheur !!
    Et pourtant si, l’ambitieux aimerait se faire un nom en politique et rêve aux plus hautes fonctions. Mais pour cela, il faut souvent faire des concessions, et accepter des arrangements peu conventionnels…..
    Quand ils sont en plus, proposés par une charmante jeune femme… rien ne pourra le décourager de s’y engager sans réserves…
    Le piège, très malin, va se refermer lentement sur lui.
    Le ton, l’atmosphère, l’intrigue collent parfaitement à cette ambitieuse « suite ».
    Les vacances sont bientôt là, une excellent occasion de re-découvrir Bel Ami et de poursuivre avec le second volet !!


  • Conseillé par
    14 février 2019

    Dix ans ont passé depuis que Bel-Ami sortait triomphalement de l'église de la Madeleine avec à son bras sa jeune épouse, l'héritière Suzanne Walter. Quadragénaire fringuant, il est désormais à la tête de La vie française, le journal de son beau-père, vit dans un luxueux hôtel particulier, est père de deux enfants et forme avec Suzanne un couple solide et solidaire. Une belle réussite qui ne saurait être complète sans un siège au Palais Bourbon. En effet, celui qui dorénavant se fait appeler Georges du Roy de Cantel vise la députation et, pourquoi pas, un ministère !

    L'ambitieux Bel-Ami méritait bien de revivre, même sous la plume d'un autre que Maupassant. D'autant que Cobert s'en sort plutôt bien. Il a gardé les codes du XIXè siècle tout en modernisant l'œuvre. L'on retrouve Georges Duroy, fidèle à lui-même et les femmes qui l'entourent. Car Belle-Amie aurait pu s'intituler Belles-Amies avec Madeleine la journaliste pugnace, Virginie la bigote, Suzanne la fidèle alliée et Salomé, la mystérieuse. C'est par les femmes que Duroy s'est élevé, est-ce par elles qu'il chutera ? Elles semblent s'émanciper et militent pour leurs droits. Mais son ascension semble pourtant ne jamais devoir s'arrêter. Il veut réussir et il s'en donne les moyens, n'hésitant pas à tremper dans diverses magouilles, à la fois sûr de lui et naïf. Sûr de son instinct, sûr de son bon droit, sûr de son impunité et naïf de croire qu'il pourra manipuler, menacer, distribuer des pots-de-vin et toujours s'en sortir. Harold Cobert, qui a potassé son sujet, plonge son héros au cœur d'un scandale d'État, l'affaire du canal du Nicaragua, le grand projet de Ferdinand de Lesseps qui conduisit à la ruine ses investisseurs. Comme Maupassant avant lui, il décrit bien les mécanismes de la Troisième République, les luttes de pouvoir entre politiciens, journalistes et banquiers, les gouvernements qui tombent, la corruption, les chantages, les riches qui s'enrichissent quand les plus pauvres finissent ruinés...
    Harold Cobert a su respecter le style et l'esprit de son modèle (auquel il fait d'ailleurs un charmant clin d'œil en l'intégrant dans son récit) tout en apportant sa touche personnelle, féminine, féministe, sensuelle, et son roman aurait pu être une belle réussite sans la pirouette finale qui tient plus de la farce peu crédible que de l'habile manipulation du lecteur. Un bon moment de lecture tout de même.