Ici n'est plus ici

Tommy Orange

Albin Michel

  • Conseillé par
    4 novembre 2019

    amérindiens

    Si Richard Wagamese nous parle des indiens de la campagne qui ont renoués avec la terre, Tommy Orange nous parle des indiens des villes qui se perdent dans l’alcool. Ce roman choral nous fait découvrir la vie de plusieurs d’entre eux, habitants Oakland. Tous se préparent pour le pow-wow organisé dans le stade de base-ball de la ville qui a connu de grandes heures.
    J’ai aimé découvrir la vie parfois tourmentée des personnages, tous ayant eu un problème avec l’alcool, personnellement ou à cause d’un membre de leur famille. J’ai aimé le jeune danseur qui se prépare dans l’ombre pour son premier pow-wow en regardant des vidéos YT comme tout jeune de son âge. J’ai aimé Opale, depuis le coup d’éclat de sa mère à Alcatraz jusqu’à elle, élevant les petits-enfants de sa sœur.
    D’autres personnages m’ont moins parlé, comme ces trois hommes fabricants leurs pistolets grâce à une imprimante 3D (ça m’a fait froid dans le dos).
    J’ai aimé la montée du rythme, comme le tambour, jusqu’au dénouement final, forcément tragique.
    J’ai aimé la vision des Amérindiens qu’a l’auteur : décalage et humour, mais déchirante de vérité.

    Un roman sans doute un peu long, mais un auteur qui a des choses à dire.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la couleur orange qui apparait par petites touches, souvent en rapport avec le feu.

    Quelques citations :

    Elle se dit qu’elle a du mérite, d’une certaine façon. (…) Elle les a donc portées, ces années, a porté leur poids, et les années ont creusées un trou dans son coeur (…). Opale est solide comme la pierre, mais il y a de l’eau trouble qui vit en elle et menace par moment de déborder, de la noyer. Parfois, elle ne peut plus bouger. Parfois il lui semble impossible e faire quoi que ce soit. (p.188)

    Un mot cheyenne : Veho. Il signifie « araignée », « escroc » et « homme blanc ». (p.197)

    On est déjà des putains d’androïdes, on pense et on regarde avec nos téléphones, tout le temps. (p.222)

    C’est dans leur culture, dit Blue (à propos des Blancs) – Quoi donc ? – L’occupation illégale. (p.284)

    https://alexmotamots.fr/ici-nest-plus-ici-tommy-orange/


  • 25 octobre 2019

    Ici n'est plus ici?


    Douze personnages: Tomy Loneman, Jacquie Red Feather, Edwin Black... Une ville: Oakland. Un événement: un grand Pow-Wow où se rassemblent des centaines de danseurs et musiciens en tenue traditionnelle.Il n'en fallait pas moins à Tommy Orange pour décrire la trajectoire du peuple indien aujourd'hui. Des Indiens qui ont bien failli tous disparaître mais qui, par la force de leur culture et de leurs traditions ont su se réinventer et faire de la ville leur nouveau terrain de jeu. Un premier roman dense et âpre, où la violence n'est jamais loin et dans lequel chaque personnage essaye de répondre à une seule et même question : où est ma place dans ce monde en perpétuel mutation?


  • Conseillé par (Libraire)
    22 octobre 2019

    Que sont devenus les Amérindiens aujourd'hui ?

    Que sont devenus les Amérindiens aujourd'hui ?
    Tel un Pow Wow lancinant, le roman de Tommy Orange prend ses racines dans l'histoire ancestrale de chacun, au rythme crescendo des tambours, jusqu'au final, explosif !


  • Conseillé par (Libraire)
    22 août 2019

    Pow Woaw !

    Voilà un très bon roman audacieux qui nous parle des indiens d'Amérique du 21e siècle de façon authentique ! Car lorsqu'on vous dit "indien d’Amérique", on pense évidement aux plumes, aux coiffes, aux totems, aux rituels... oui certes. Mais ça c'était avant le massacre des envahisseurs européens.

    Ce roman à plusieurs voix décrit avec justesse la misère d'un peuple coincé entre deux mondes. Car "être indien" aujourd'hui c'est avant tout survivre au racisme quotidien, à la violence, aux addictions tout en conservant son identité. Dès lors, on découvre les portraits de ces "indiens urbains" comme les appelle l'auteur : des jeunes et des moins jeunes, pas toujours aux faits de leurs origines qui tentent de renouer avec leur culture, leurs traditions afin de se forger un avenir, néanmoins pas toujours honorable. C'est ainsi que chaque année ils préparent de grands rassemblements nommés Pow-Wow