Le Discours

Fabrice Caro

Folio

  • Conseillé par (Libraire)
    10 février 2020

    Conseillé par Coralie

    Fabrice Caro, d'abord connu pour ses bandes dessinées à l'humour décalé et acide, nous plonge dans un roman décapant.
    Adrien assiste au repas dominical habituel chez ses parents. Il attend une réponse au sms envoyé à Sonia, son amoureuse qui lui a demandé une "pause".
    Le message a été lu à 17 h 54 mais rien depuis... L'attente insupportable s'annonce. C'est ce moment que choisit son beau-frère, pour lui demander de prononcer un discours pour son mariage.
    Commence alors une longue impatience mélancolique, ponctuée de l'écriture imaginaire de ce discours qu'il n'a aucune envie de prononcer, lui qui n'est jamais venu accompagné aux repas. Un roman qui n'est pas sans rappeler les longs dimanches passés à table. Fabrice Caro a le talent de situer ses romans et bande dessinée dans le quotidien, en les assaisonnant de situations hilarantes et désespérantes.


  • Conseillé par
    16 juin 2021

    On retrouve dans ce roman jubilatoire l'humour décalé de Fabcaro au sommet de sa forme.
    Comme dans ses bandes dessinées, l'auteur nous fait rire, nous surprend et dresse un portrait hilarant de ses contemporains.


  • Conseillé par
    11 février 2020

    "Si vous n'éclatez pas de rire au premier chapitre, on ne peut rien pour vous" (Olivia de Lambertie). J'opine et j'ai ri, mais le souci est que c'est à peu près le seul moment où j'ai vraiment ri. J'ai beaucoup souri ensuite, parce que Fabrice Caro use de formules ou de tournures voire de décalages pas forcément inventifs, mais efficaces. L'écriture est fraîche, légère pour un roman qui peut s'affubler des mêmes qualificatifs. Frais et léger donc et sans doute assez vite oubliable. Adrien se pose beaucoup de questions sur sa vie, la quarantaine juste entamée. Sa difficulté à vivre en couple, à nouer des relations avec autrui, à réellement dire ce qu'il veut et ce qu'il est. C'est un timide, névrosé qui n'ose pas froisser ni même déranger, son éducation et certaines conventions sociales bloquant ses envies de tout envoyer balader. Tout cela est bien vu et il est aisé de s'identifier à certains endroits avec Adrien.

    Là où le bât blesse, c'est que le roman est répétitif et étiré en longueurs. Un peu comme un gag de BD qui ferait une page mais que son auteur aurait décidé de décliner en un album complet. Je me permets cette comparaison puisque Fabrice Caro est aussi connu sous l'alias de Fabcaro, bédéiste.

    Malgré tout, j'ai passé un bon moment, avec quelques bonnes trouvailles de l'auteur (le chapitre, p.65/67, sur la chenille est irrésistible : "La chenille à laquelle personne ne peut échapper. On a beau faire semblant de manger, de parler, d'être au téléphone, peine perdue, la chenille est impitoyable, elle n'épargne personne, elle ne s'embarrasse pas des ego, de la timidité, elle n'a que faire de tout ça, face à la chenille nous sommes tous à la même enseigne, nous sommes là pour nous amuser, nous avons l'obligation d'être heureux, véritable machine à broyer les orgueils, et on se retrouve subitement au milieu de gens et on ne sait pas trop quoi faire de ses pieds, on tente de leur imprimer une sorte de mouvement un peu festif parce que si on marche, c'est pire que tout, marcher dans une chenille c'est être un dissident, c'est affirmer haut et fort Je ne suis pas comme vous, je vous emmerde, j'ai trop de problèmes dans ma vie pour faire la chenille, j'ai lu Le livre de l'intranquillité de Pessoa, vous imaginez quelqu'un qui a lu Le livre de l'intranquillité de Pessoa faire la chenille ?" -personnellement, lorsque j'entends les premières notes, ce qui oblige à connaître les premières notes de la chenille, je sors si le temps le permet, je vais aux toilettes, je tente désespérément de trouver un subterfuge pour y échapper), des personnages très réalistes, de ceux qu'on croise tous les jours, qui nous ressemblent, sympathiques jusque dans leurs -voire surtout dans leurs- maladresses, balourdises. Il vient de sortir en format poche, l'occasion pour chacun de se faire sa propre idée et, sans arrière pensée, de lire un roman qui détend.