La petite

Michèle Halberstadt

Albin Michel

  • Conseillé par
    1 mars 2012

    la petite de Michèle Halberstadt

    Elle a douze ans et a décidé de mourir.
    Qu'est-ce qui peut bien se passer dans la tête de cette " Petite " - qui n'a pas d'autre prénom dans ce roman - pour vouloir ainsi en finir?
    Est-ce sa vie sans grand intérêt pour son entourage, son mal-être si bien décrit par l'auteur, sa place de seconde dans la famille, moins jolie et moins talentueuse que son aînée, la disparition de son grand-père qui était son seul confident ou ... ?
    Va-t-elle réussir sa tentative de suicide?
    Se lit très vite car on a hâte de connaître le dénouement.


  • Conseillé par
    27 octobre 2011

    Coup de Coeur !

    Ce roman s'ouvre sur une tentative de suicide, celle de La Petite, 11 ans. Et alors qu'on se demande si elle a réussi, on fait un retour en arrière pour comprendre ce qui a amené cette enfant sage et silencieux à cet acte là. Trop sage, trop silencieuse, presque transparente parfois. Son parcours nous fait froid dans le dos, parce qu'elle n'est pas maltraitée, pas méchante... et que nous n'aurions peut être rien vu nous non plus sans ce début.


    Un roman simple pourtant, par ses mots, un roman qui avance tout doucement, inexorablement. Peu de pages, peu de mots, mais j'y ai retrouvé ce que j'avais aimé dans Un écart de conduite. La légèreté des mots, la puissance du thème. Cette petite m'a un peu rappelé Paloma de l'Elegance du Hérisson, en moins démonstrative de culture, mais avec une maturité particulière. Je me suis attachée facilement à cette petite, j'ai été émue, touchée, et je me suis dit que c'était vraiment trop jeune pour vouloir mourir.
    Son regard sur les adultes est acéré. Au regard de ce qu'elle vit, ces adultes sont à coté de la plaque, totalement, tout au long du roman, et pourtant ils agissent tellement normalement. Du professeur convoque les parents parce qu'elle rêve tant en classe qu'il la croit déficiente au psychologue qui ne sait pas dire les bons mots, les adultes font pâle figure. C'est troublant de se dire que l'on passe peut être à coté d'un tel mal-être...

    Un roman difficile mais pas pesant, une belle façon de traiter ce thème. Une fois de plus Michèle Halberstadt a su me séduire!

    http://delivrer-des-livres.fr/?p=3768


  • Conseillé par
    25 août 2011

    Le roman est court (148 pages) et ne tombe pas dans la psychologie de comptoir -merci, merci. Il est bien écrit : les extraits que je cite sont assez représentatifs du style de l'auteure : clair, net, rapide, franc et direct. J'aime bien lorsque les écrivains vont au coeur des choses et de leurs personnages rapidement, sans tergiverser, même si parfois tergiverser n'est pas mal non plus.
    A la lecture, j'ai eu l'impression du regard d'une adulte sur ce qu'elle eut pu être et ce qu'elle eut pu faire adolescente. Une sorte de mise au point sur une idée -ou un passage à l'acte- des années plus tôt. Pas forcément une autobiographie, mais une vieille pulsion enfouie depuis des années qui remonte à l'esprit, et qui loin d'inciter au passage à l'acte fatal, incite à l'acte de création artistique, littéraire pour le coup. (Ouah ! Là, je crois que je suis super bon sur ces dernières phrases, peut-être totalement à côté de la plaque -mais seule Michèle Halberstadt peut me contredire ou au contraire me dire que j'ai raison-, mais mon analyse -qui se rapproche très dangereusement de la psychologie de comptoir que je dénonçais juste au-dessus- me plait bien. Alors je la garde.)