Anna Thalberg

Eduardo Sangarcia

La Peuplade

  • Conseillé par (Libraire)
    8 mars 2023

    "La rousse, l'étrangère aux yeux de miel comme ceux d'un loup, à la peau saupoudrée de taches de rousseur comme un serpent venimeux"
    Anna Thalberg, jeune paysanne d'Eisingen, est arrachée de sa masure, seule, affolée, elle est conduite à la prison de Wurtzbourg au grand jour.
    Klauz découvre son foyer saccagé, dépossédé. Il apprend que sa femme Anna est accusée de sorcellerie, que sa voisine Gerda et à l'origine de son arrestation.
    Elle l'accuse d'être Coupable de la mort d'un nourrisson, Coupable de la sécheresse qui frappe le village, Coupable d'être désirable et d'ensorceler les hommes mariés, Coupable d'être une étrangère sur ces terres, Coupable d'être une femme.
    Le texte se resserre autour du lecteur, ces trois semaines de tourments s'écoulent difficilement, le sort d'Anna semble arrêté, le fanatisme à gagné.
    Impressionnant premier roman d'Eduardo Sangarcia, qui arrive à imposer une forme singulière ainsi qu'une longue solide, brûlante qui rend la lecture retentissante.

    Lucile M


  • Conseillé par (Libraire)
    9 février 2023

    Magistral !

    Tout, dans ce roman, est facile et déroutant, intelligent et malin, une vraie danse littéraire menée d'une main de maître, le tout dans une chorégraphie impeccable.
    Une lecture qui hante longtemps, inspirée des chasses aux sorcières du 16ème siècle en Europe. Magistral !


  • Conseillé par (Libraire)
    1 février 2023

    🔥 Les frimas de janvier, et puis le feu 🔥

    Pour moi, le premier grand coup de cœur de 2023 est tout entier enclos dans ce nouveau bijou, noir diamant irisé de rouges flammes, que nous livre encore La Peuplade.
    L'orfèvre se nomme Eduardo Sangarcia, jeune auteur mexicain dont voici le premier roman. Et déjà, le choc.

    Bavière, XVIe ou XVIIe siècle. La jeune et belle Anna Thalberg, "rousse aux yeux de miel", est accusée de sorcellerie. Soumise à la question et à la torture, elle cristallise les rancunes, les envies, les superstitions, les mensonges et les plus basses manigances. Autour d'elle se meuvent sinistre examinateur, sournoise délatrice, confesseur dépassé, et le Diable peut-être aussi, qui sait ? Et puis, surtout, à l'extérieur des murs de sa prison, Klaus, son pauvre mari et le père Friedrich, curé du village, qui tentent éperdument de prouver son innocence. Et de lui éviter le bûcher, que déjà à l'aube, on prépare.

    Par un procédé stylistique époustouflant, Eduardo Sangarcia nous précipite en plein milieu de la folie meurtrière qui s'empare de la Bavière aux XVIe et XVIIe siècles, au cœur de l'obscurantisme religieux, de la violence patriarcale et des noirs élans de l'âme humaine. (À noter que l'auteur a consacré son doctorat à l'étude de la littérature latino-américaine de l'Holocauste. Et si les "Sorcières de Salem" d'Henry Miller dénonçaient le maccarthysme, Anna Thalberg pourrait être la représentation de toutes les communautés ostracisées, repudiées, genocidées, hier et encore aujourd'hui.)

    Chaque chapitre de ce roman est une longue phrase, un long souffle rythmé par des ruptures dans la ponctuation, mais aussi par la mise en page, la mise en retrait de paragraphes, l'insertion de strophes poétiques, chansons, qui jouent avec le lecteur, alternant les points de vues, faisant s'entremêler les pensées, les échanges avec l'autre mais surtout avec soi-même. ( Saluons également le remarquable travail de traduction de Marianne Millon ).
    Un tour de force remarquable, qui donne à ce court roman de 160 pages une envergure et une puissance narrative rare.
    Ne passez pas à côté !

    B.


  • Conseillé par (Libraire)
    17 janvier 2023

    Jeune paysanne d'Eisingen, village du sud de l’Allemagne, Anna Thalberg travaille tout le jour à son fourneau, à faire survivre son foyer. Mais elle a pour elle l’amour de son mari et une beauté sans pareille. Sans doute est-ce là ce qui fait naître la haine dans le cœur fielleux de sa voisine. Las ! En ce début de XVII ème siècle les bûchers s'allument au gré de la rivalité entre l’église catholique et les protestants. Quelques ecclésiastiques accueillent comme une aubaine les dénonciations calomnieuses pour assurer la soumission du peuple.  

    Eduardo Sangarcia écrit admirablement sur cet épisode noir “des sorcières de Wurzburg”, sur le cynisme implacable des procès qui exposent la noble Anna et tant d’autres à l’horreur. Par sa prose emprunte de poésie, on pénètre les forêts profondes, on ressent la faim qui tenaille, on entend les voix de ceux qui condamnent et de ceux qui périssent. Superbe


  • Conseillé par (Libraire)
    12 janvier 2023

    Coup de Coeur d'Amélie

    Anna Thalberg est une jeune mariée qui aime son mari. Mais elle a le malheur de vivre en Allemagne, au XVIe siècle, dans une campagne ou règne la terreur et où se perpétuent d'horribles massacres de femmes dites sorcières. Et Anna Thalberg est rousse ...

    Edouardo Sangarcia écrit superbement sur la barbarie des hommes. C'est un grand roman avec une écriture audacieuse et surprenante, voire entêtante.

    Librairie La Promesse de l'Aube


  • Conseillé par (Libraire)
    11 janvier 2023

    Un roman qui ne laisse pas indemne et dont on se souvient !

    Eduardo Sangarcia revient sur l'un des moments les plus tragiques de l'histoire, le procès le plus meurtrier sur des femmes considérées comme des sorcières à Wurtzbourg au XVI et XVIIe s.

    Ce roman se dévore, une fois en main vous ne le lâchez plus !
    Cette histoire tragique montre que l'homme est capable d'être le pire ennemi de son espèce.

    Ce roman m'a bouleversée, m'a attristée, m'a donnée envie de pleurer mais je l'ai trouvé aussi impressionnant. En peu de pages Eduardo Sangarcia retranscrit avec une très grande précision l'horreur qu'ont pu subir ces femmes. De plus, la plume de Sangarcia se lit avec une telle simplicité que ce sujet devient quasiment facile à lire malgré les tortures que subit Anna !

    Un roman touchant et qui marque les esprits !