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Conseillé par Laetitia T. (Libraire)31 mars 2023
Mathieu Palain nous livre une enquête saisissante sur l'état de la violence masculine...Glaçante et nécessaire à la fois, cette plongée dans la tête des hommes violents laisse à réfléchir.
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Conseillé par Eric R. (Libraire)14 mars 2023
Difficile, mais nécessaire
C’est glacial. Réfrigérant. Consternant.
Phase 1: « un climat de tension s’instaure, l’homme se met en colère (…). Phase 2: L’homme « passe à l’acte et violente sa victime, qui est traumatisée, humiliée, désemparée ». Phase 3: L’homme « lui reproche ce qui vient d’arriver: « c’est de ta faute » (…). Phase 4: L’homme « s’en veut, présente ses excuses (..). C’est l’épisode « lune de miel » avant de revenir à la phase 1 dans un « cycle de la violence conjugale » parfaitement connu, identifié et qui peut se dérouler sur plusieurs semaines ou dans la même journée. Connu et inéluctable comme une fatalité insupportable mais admis par toute une société.C’est Mathieu Palain qui décrit ce processus, lui qui ne peut écrire que sur le réel, s’appuyer sur la vie de tous les jours. Logique donc a priori qu’il désire s’attaquer à un phénomène sociétal ancien mais heureusement mis en lumière ces derniers mois pour s’y attaquer: les féminicides.
Jalousie possessive, alcool, reproduction d’une maltraitance de l’enfance, les raisons de ce déni sont multiples mais ce refus de voir la violence comme un mal absolu laisse abasourdi, pantois et inquiet.Publiés sur France Culture, ces témoignages d’hommes suscitent de nombreuses réactions et de multiples témoignages de femmes qui peuvent à leur tour mettre des mots sur des situations communes partagées. Même les femmes sont parfois victimes de cette culture dominante d’un patriarcat ancestral et ce sont les témoignages des autres qui leur permettent de prendre conscience de leur statut de victime.
En terminant le livre de Mathieu Palais, il nous revient cette phrase autobiographique de Laura Poggioli dans son roman « Trois soeurs » (L’Iconoclaste) racontant un parricide commis suite à la violence extrême d’un père: « Pourtant moi quand je bois, je ne roue personne de coups. Je fais du mal à moi. Rien qu’à moi. » Vertigineux et angoissant.
C’est glacial. Réfrigérant. Consternant.
Phase 1: « un climat de tension s’instaure, l’homme se met en colère (…). Phase 2: L’homme « passe à l’acte et violente sa victime, qui est traumatisée, humiliée, désemparée ». Phase 3: L’homme « lui reproche ce qui vient d’arriver: « c’est de ta faute » (…). Phase 4: L’homme « s’en veut, présente ses excuses (..). C’est l’épisode « lune de miel » avant de revenir à la phase 1 dans un « cycle de la violence conjugale » parfaitement connu, identifié et qui peut se dérouler sur plusieurs semaines ou dans la même journée. Connu et inéluctable comme une fatalité insupportable mais admis par toute une société.C’est Mathieu Palain qui décrit ce processus, lui qui ne peut écrire que sur le réel, s’appuyer sur la vie de tous les jours. Logique donc a priori qu’il désire s’attaquer à un phénomène sociétal ancien mais heureusement mis en lumière ces derniers mois pour s’y attaquer: les féminicides.
Pourtant en dix ans de journalisme, Mathieu Palain avoue qu’il était « passé à côté ». Il faudra un coup de fil d’un contact dans le milieu pénitentiaire pour le conduire à participer comme observateur à des groupes de parole pour les « violents conjugaux » organisés par la Justice à Lyon, puis à Caen. L’auteur les appelle les agresseurs « pauvres » car les violences faites aux femmes concernent toutes les catégories sociales mais peu de condamnations sont prononcées dans les milieux favorisés. A lire les propos de ces hommes on ressent un terrible malaise, une violente confusion car un sentiment prédomine: le déni. Tous avouent pourtant leur violence mais la plupart n’y voient aucun mal ou simplement une suite logique à un mauvais comportement de leur conjointe ou compagne: elle s’est montrée aguicheuse envers un autre homme, le repas n’est pas préparé quand il rentre du travail. La femme à leurs yeux est toujours responsable de leur violence et leur réaction n’est qu’une sorte de légitime défense. Certains même se voient comme des victimes puisqu’eux continuent d’aimer leurs compagnes, responsables de ne plus les aimer."Ma femme, c'est ma femme c'est pas celle des autres"
Jalousie possessive, alcool, reproduction d’une maltratance de l’enfance, les raisons de ce déni sont multiples mais ce refus de voir la violence comme un mal absolu laisse abasourdi, pantois et inquiet.
« Parce qu’il y a des femmes qui se font violer, on va interpeller les grands costauds? »
On sent les intervenant(e)s extérieurs comme les psychologues un peu découragés devant ce mur qui semble infranchissable. Et les raisons d’espérer rares et fragiles. Cette violence, qui n’atteint pas toujours les situations extrêmes, est ancrée dans nos cultures. Mathieu Palain, lui même, qui ne se sentait pas concerné personnellement par ce problème au début de son enquête se remémore alors un baiser imposé à une amie qui voulait le quitter, comme un sentiment de possession. Même sa mère, lui avoue, avoir eu une fois une situation délicate lorsqu’elle faisait du babby-sitting. Une manière de comprendre que la violence masculine n’est pas uniquement le fait d’individus ignares, incultes, peu éduqués et ayant systématiquement subi des violences dans leur enfance. Ces hommes existent mais ils ne sont pas les seuls.
Publiés sur France Culture, ces témoignages d’hommes suscitent de nombreuses réactions et de multiples témoignages de femmes qui peuvent à leur tour mettre des mots sur des situations communes partagées. Même les femmes sont parfois victimes de cette culture dominante d’un patriarcat ancestral et ce sont les témoignages des autres qui leur permettent de prendre conscience de leur statut de victime.
En terminant le livre de Mathieu Palais, il nous revient cette phrase autobiographique de Laura Poggioli dans son roman « Trois soeurs » (L’Iconoclaste) racontant un parricide commis suite à la violence extrême d’un père: « Pourtant moi quand je bois, je ne roue personne de coups. Je fais du mal à moi. Rien qu’à moi. » Vertigineux et angoissant.
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Conseillé par Romain P. (Libraire)30 janvier 2023
Faisant suite à son podcast diffusé en 2019, Mathieu Palain interpelle, dans son dernier livre, sur les violences conjugales.
L'auteur est allé à la rencontre d'hommes condamnés pour violences participant à des groupes de parole. Là-bas, il va se confronter aux histoires, aux témoignages et malheureusement, aux dénis de ces hommes.
Mathieu Palain interroge nos idées préconçues et surtout, permet de réfléchir à la banalisation de la violence qui surgit dans nos vies beaucoup plus que l'on ne le croit... -
Conseillé par L'Autre Monde L. (Libraire)28 janvier 2023
Edifiant !
220 000 femmes déclarent subir des violences conjugales et plus d’un million d’hommes sont violents. Des chiffres affolants qui interrogent. Pourquoi les hommes frappent-ils leur femme ? Quelle est l’origine de cette violence ?
4 années d’une enquête édifiante donnent la parole aux hommes violents. Entre déni, pouvoir et stages de sensibilisation, on comprend à travers ces voix ce qui se passe dans la tête de ces « monstres » souvent immatures.
Une lecture forte et sidérante !Isabelle
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Conseillé par Librairie Grangier (Libraire)26 janvier 2023
La masculinité toxique qui détruit des vies.
Une enquête journalistique immersive des plus saisissantes, qui montre de l'intérieur le traitement des violences conjugales. Les témoignages de victimes percutent ceux des auteurs de violence, et l'on cherche en suivant la plume pleine d'humilité de Mathieu Palain, à comprendre pourquoi, comment, et jusqu'à quand le système va encore continuer de fermer les yeux et laisser sous silence des cris de détresse, se faisant ainsi complice d'un mal qui se propage partout. Le livre nous ouvre grand les yeux sur une violence destructrice qui rend aveugle. Celle de la masculinité toxique qui détruit des vies.
Solène