Pour mourir, le monde

Ils s'appellent Fernando et Simao, Diogo et Ignacio. Elle s'appelle Marie. Ils sont jeunes mais dans ce 17ème siècle impitoyable, qu'on vive au Brésil, au Portugal ou au Pays basque, la violence de la vie vous fait vieillir prématurément. À travers une grande fresque maritime et historique, Yan Lespoux fait évoluer ses personnages entre les guerres et les conflits politiques. Ils sont les petites gens manipulées par les grands. Rarement au bon endroit au bon moment, Fernando, Simao, Ignacio et Diogo ont pourtant des projets, des espoirs, une grande endurance et se vouent une amitié indéfectible. Ils ont tout ce qu'il faut pour vivre des aventures incroyables avec deux points communs : un capitaine mystérieux, Dom Meneses (qui fait penser physiquement à Albator), et une tempête mémorable. Du Brésil, de l'Inde, nos héros se dirigent tous vers cette terrible mer déchaînée au large de la côte basque où vit Marie, jeune femme sachant se défendre, et qui n'a peur ni des baïnes ni des hommes violents qui peuplent la côte.
Extrêmement bien documenté, Yan Lespoux plante son lecteur en haut du grand mât d'une gigantesque nef des Indes et lui fait tout subir : batailles, Inquisition, vols d'épaves, incendies, mer déchaînée, coups de canon, échanges commerciaux, scorbut ... "Pour mourir le monde" est le titre parfait de ce grand roman maritime historique, dense et érudit.

1623 à 1688 sur la route des Indes.
Le Portugal, les Pays-Bas et l’Angleterre rivalisent pour contrôler cette route commerciale maritime reliant l’Europe et l’Asie, lui convoitant ses ressources des Indes orientales.
Les personnages que nous décrit en alternance Yvan Lespoux défendent plusieurs localités telles que Salvador de Bahia (Brésil), Goa au Portugal, Bijapour en Inde, etc. villes pilotes et stratégiques dans le contexte.
Les navires se livrent une guerre incessante, conférant au récit un genre plus aventurier qu’historique, jonché de morts rendus par l’océan et de terres en désolation.
Défis, humiliation, trahison, obstacles et épreuves sont déclinés tout au long des périples.

Le roman, dynamique, très bien écrit, mais très détaillé, ce qui peut rendre la lecture fastidieuse. L’auteur tisse un récit complexe entrelaçant les dates et les parcours des personnages, créant ainsi un imbroglio narratif.