-
Conseillé par Librairie coiffard (Libraire)4 septembre 2024
Conseillé par Stéphanie
Publié en 1988 au Nicaragua, ce roman est traduit pour la première fois en France, alors qu'il est pourtant considéré comme un texte de référence depuis longtemps.
Le lecteur est tout de suite happé par cette histoire qui s'ouvre de manière très onirique. L'esprit d'une guerrière indigène, Itza, morte il y a des siècles sous les balles espagnoles, s'installe dans un oranger au fond du jardin de Lavinia. De manière subtile, elle va s'incarner en Lavinia, et lui insuffler patiemment une désir de révolte.
Lavinia est une jeune femme privilégiée ayant fait des études à l'étranger. Quand le roman s'ouvre, dans les années 70, elle commence sa première journée en tant qu'architecte. Surtout, elle vient tout juste de prendre sa liberté en quittant le domicile parental pour s'installer dans une maison léguée par sa tante. Faguas, la ville où vit Lavinia est une ville imaginaire mais qui ressemble fort au Nicaragua. Dans cette dictature de généraux, Gioconda Belli, mêle à merveille deux récits de résistance. Celui de cette jeune autochtone, morte il y a des siècles, et celui de Lavinia dont l'histoire d'amour passionnelle avec Felipe, révolutionnaire, va lui ouvrir les yeux. C'est aussi une réflexion féministe sur l'émancipation de la femme dans cet univers machiste de l'Amérique Latine des années 70. Un grand coup de coeur.