Pas ici, pas maintenant

Erri De Luca

Folio

  • 2 mai 2011

    (Café Bicerin, boisson piémontaise originaire de Turin, préparée à partir d'expresso, d'une pâte chocolatée chaude et de crème servis dans un verre.)

    Un homme de soixante ans croise dans la vitre d'un bus sa mère. Le visage de sa mère est celui de sa trentaine. « Le possible est la limite mouvante de ce qu'on est disposé à admettre ». Il s'adresse à sa mère et évoque son enfance et son adolescence à Naples. La parole d'Erri de Luca est très touchante.

    Il raconte des petits souvenirs de son enfance, bercée dans un quotidien initiatique et déréglé(le bégaiement du narrateur, les lapsus, les jouets qui se brisent). Il évoque les enfants battus à l'époque, puis ses joies auprès de Filomena, la domestique. Il n'a pas connu les violences physiques mais les remontrances verbales étaient son pain quotidien d'enfant bègue « Jevvveux pas des mots ».
    "Entre mère et fils le progrès n'existe pas, la civilisation n'évolue pas : les mots seront toujours réduits et ne seront que des mots, rares, préservés. Ils ne remplacent rien, ni les coups, ni les caresses."
    Récit d'une enfance napolitaine où la mémoire ne console pas.La ville de Naples est baignée d'une lumière blanche, elle semble dénudée et privée de ses atours baroques.
    Pas ici, pas maintenant n'est pas une évocation nostalgique, mais un « livre abrupt et fier » sur le monde et l'enfance et les réminiscences des gestes tendres d'une mère.

    (Première parution en français aux Editions Verdier en 1992 sous le titre Une fois, un jour)
    Non ora, non qui, 1989
    Traduit de l'italien par Danièle Valin