Conseils de lecture

Conseillé par (Libraire)
30 août 2018

Conseillé par Quentin

"Heineken en Afrique" est le fruit d'une enquête choc de plus de 5 ans à travers 12 pays sur les pratiques de la multinationale néerlandaise créée en 1873.
Dès le début de son implantation en Afrique, la compagnie a racheté des brasseries les unes après les autres, tout en soutenant les pires travers des dictateurs africains. Soutien des génocidaires rwandais qui consommaient énormément de bières pour "oublier" ou pour "se donner du courage". Soutien au dictateur tunisien Ben Ali en échange d'argent. La compagnie a, pendant longtemps, fermé les yeux sur les viols répétitifs que ces hôtesses africaines ont dû subir. etc.

Avec une écriture simple mais incisive, Olivier Van Beeman nous plonge dans l'enfer de la bière en Afrique.


Buchet-Chastel

15,00
Conseillé par (Libraire)
30 août 2018

Conseillé par Stéphanie, Manon et Rémy

Le roman s'ouvre par une rencontre.
Sitam, jeune homme en fuite et Archibald, clochard céleste. Dans la vieille cabane au fond du parc du Château, Sitam raconte son histoire au vieux musicien malade et parfois vociférant.
Difficile de dire cette histoire. Impossible de retranscrire le rythme nerveux de cette langue. Il faudrait vous le lire à haute voix pour que votre oreille accroche à la musicalité du texte. Il y a une urgence dans ce roman "écrit comme une partition" confie Hector Mathis. Il y a la banlieue en point de départ et point d'arrivée. Il y a du mouvement, un voyage physique et linguistique. Il y a une évocation de l'amitié, de l'entraide, de la maladie, de la mort aussi. Ce livre est un OVNI, le grand chaos d'un homme, et à travers lui le chaos d'une société qui vous mettent K.O., cela va sans dire...
Premier roman d'un jeune homme de 24 ans, une très belle découverte que nous avons sélectionnée pour notre Prix du roman Coiffard 2019


19,00
Conseillé par (Libraire)
30 août 2018

Conseillé par Stéphanie et Manon

Antillaise de la deuxième génération, celle née en Métropole, la voix d'Estelle-Sarah Bulle est une voix rare. Non sans humour, elle interroge sa propre identité à travers quatre personnages d'une même famille qui se répondent, et permettent d'explorer la Guadeloupe et l'exil avec des ressentis différents.
Tout débute dans les années 40 "là où les chiens aboient par la queue", comprenez "dans un trou perdu" de la Guadeloupe rurale. Antoine a 16 ans lorsqu'elle décide d'aller tenter sa chance à Pointe-à-Pitre, premier exil. Première originalité, qui dit cependant beaucoup du personnage : Antoine est une femme. Farouchement indépendante, elle nous entraîne de façon pétillante dans le tourbillon de ses choix et de sa vie. Dans la famille Ezechiel, on suit également Lucinde et "Petit-frère", la fratrie d'Antoine.
"Là où les chiens aboient par la queue" se lit comme une saga familiale, teintée d'une langue aux sonorités créoles. Un grand coup de coeur pour ce premier roman que nous avons sélectionné pour notre Prix du roman Coiffard 2019.


24,00
Conseillé par (Libraire)
11 août 2018

Conseillé par Marie-Laure

"L'Heure de l'ange" ou comment avoir un coup de foudre pour un roman.

Il était une fois un berger du XIXe siècle, nommé Daniel, qui aurait vu apparaître un ange. Afin de retranscrire cette vision, il va avoir recours à la poésie, devenant ainsi le premier poète afrikaner. Trois personnages vont tenter d'appréhender Daniel. Mais cette figure du poète fou semble leur échapper, tout comme leur propre vie. Ce livre est construit de manière anti-chronologique : on commence de nos jours, avec un producteur de documentaires de retour dans son village natal. On poursuit avec un instituteur, puis un pasteur pour finir avec le berger lui-même. Le roman se conclut avec le chœur des femmes.
Raconter ce berger pousse ces différents personnages à la réflexion : ils vont s’interroger sur leurs choix, sur la manière dont ils ont mené leur propre vie. Chacun semble être ou avoir été prisonnier de ce village.

C'est contemplatif, méditatif et lyrique. La langue est belle et l'Afrique du Sud nous aspire entièrement dans ses paysages et dans son histoire.

© Page des Libraires N°191


Conseillé par (Libraire)
11 août 2018

Conseillé par Marie-Laure

L'ange de cette histoire est poète et s'appelle Jacob. Il se trouve dans la salle d'attente d'un hôpital psychiatrique. En effet, Jacob croit entendre des voix. Ces voix sont celle de Satan et de la Mort qui se livrent à des entretiens à propos de son âme.
À travers ces discussions rocambolesques et ponctuées d'humour, le lecteur va découvrir qui est Jacob. Né d'une liaison entre le riche fils d'une famille libanaise et leur domestique yéménite, il sera élevé dans un bordel égyptien, puis passera son adolescence dans un pensionnat catholique au Liban. Devenu adulte, il rencontrera « Doc » à San Francisco, avec lequel il vivra jusqu'à ce qu'il meurt du Sida. La tristesse va alors peser très lourdement sur Jacob.

Rabih Alameddine, comme pour "Les Vies de papier" (Les Escales et 10/18), raconte une solitude profonde qui nous bouleverse. Les souvenirs, Satan, la Mort et les quatorze saints sont comme les pièces d'un puzzle que l'on assemble. Un portrait à la fois poétique, touchant et complètement décalé.

© Page des Libraires N°191