Conseils de lecture
Conseillé par Stéphanie
Il n'est pas facile d'offrir un deuxième roman à un public conquis par le premier, ce qui fut le cas d'Emmanuel Grand avec Terminus Belz. Et bien le défi est relevé haut la main!
Les salauds devront payer est à la fois un roman social et un polar à l'intrigue parfaitement maîtrisée que je situerais volontiers à la frontière entre Didier Daeninckx et Fred Vargas. L'écriture est simple, percutante. A vous maintenant d'aller voir qui sont les salauds et s'ils vont payer!
Conseillé par Coralie
« Je suis né sous la terre ». Le premier texte débute ainsi. Un jeune homme nous raconte la nuit où une énorme tempête s’est abattue sur son île. Sa mère et sa grand-mère se sont cachées sous la maison. Il est né cette nuit-là. Toute son enfance, il entend parler de la légende de l’îlot de sable. Sa grand-mère lui raconte souvent : une reine qui allait accoucher et un roi qui avait tellement peur du noir qu’il fit venir du riz pour tout couvrir de blanc. Les dieux, irrités, auraient inondé l’île et la reine aurait mis au monde une petite fille sous l’eau. « Je suis née sous l’eau. » Ainsi commence le second texte. L’histoire de deux parents qui voulaient élever leur enfant dans un lieu plus accueillant. Chargés de sacs de riz, ils partent en pirogue sur l’océan Indien. Quand ils aperçoivent enfin l’île de leur rêve, la tempête s’annonce. Naïda naît sous l’eau, au milieu du riz. C’est l’histoire d’une rencontre, un soir sur la plage, la confrontation des légendes et de la réalité. Un texte tendre et fort.
Conseillé par Quentin
Le petit Charly est loin de se douter de ce qu'il va se passer à Hartlepool lorsqu'il est forcé de s'y arrêter pour la nuit avec son père. Le lendemain matin, un navire français a fait naufrage sur les côtes de la ville et le seul survivant (ou presque) est le singe du capitaine ! Les anglais qui détestent les français sans pour autant en avoir déjà vus, vont prendre le pauvre primate pour un soldat de napoléon envahissant leurs foyers et le traîner en justice ! Drôle, cocasse, cette BD sur l'antagonisme français-anglais vaut le détour !
Conseillé par Marie-Laure
Tout commence par un tragique fait divers. Une adolescente de 12ans se noie dans la Tamassee, rivière qui sépare la Caroline du Sud de la Géorgie. Les parents, des gens aisés venus du Minnesota, veulent évidemment récupérer le corps de leur fille. Pour cela, il faut poser un barrage provisoire afin de détourner la rivière. Or la Tamassee est protégée par le "Wild and Scenic Rivers Act", c'est-à-dire qu'on ne peut en aucun cas perturber l'état naturel de la rivière. Le débat est donc lancé ! Promoteurs immobiliers, parents, écologistes ou habitant du comté d'Oconee, tous ont un avis sur la question. Maggie, jeune journaliste-photographe à Columbia, est envoyée pour couvrir l'affaire, une affaire très personnelle pour la jeune femme car elle a grandi dans le comté d'Oconee.
Elle a beau avoir fui sa région natale dès qu'elle en a eu la possibilité, la Tamassee continue de couler dans ses veines; d'autant plus que la rivière est liée à son amour de jeunesse, Luke, fervent militant écologiste. Maggie n'est pas la seule à devoir faire face à son passé ; Allen, le ténébreux journaliste qui l'accompagne, est lui aussi touché intimement par ce drame. Ce roman de Ron Rash est évidemment un ardent plaidoyer pour la protection de la nature et une véritable déclaration d'amour pour la Caroline du Sud. Cependant, il aborde aussi des sujets très profonds tels que la relation avec le père, le pardon, le deuil : comment vivre avec ses morts ? Comment combattre ses fantômes ? Comme la plupart des livres de l'auteur, me poids de la tradition et de la communauté est très fort. Ron Rash aborde aussi la question des médias, ou comment la vision d'un journaliste ou l'angle d'une photo peut tout faire basculer. Un très beau "presque" premier roman de l'un des plus grands écrivains de notre époque.
Conseillé par Marie-Laure
Ce roman est né lors d’un atelier d’écriture organisé en marge du festival America. Léa Arthémise a voulu expérimenter une « forme narrative éclatée ». Trois voix racontent une erreur de jeunesse, un braquage d’amateurs qui scellera leur destin à jamais. Bonnie est mère de famille et vit dans une banlieue résidentielle. Un jour, elle tombe sur un article qui annonce une « macabre découverte ». Elle comprend qu’il s’agit de lui, Adel. Il représente son passé, sa fuite, son illusion et sa désillusion. Adel, celui qui rêvait d’une « maison qui surplombe l’océan, en bordure d’une falaise ». Elle va alors recontacter Alain, le troisième personnage de l’histoire. Il est en prison. Trois voix se succèdent, se superposent ou s’opposent, pour écrire ce chapitre de leur passé. Trois voix, mais aussi trois langages différents, révélateurs de la personnalité et du milieu culturel de chacun : tout est une question de géométrie. Un roman d’une modernité absolue.