Conseils de lecture

21,50
Conseillé par (Libraire)
1 février 2024

Conseillé par Joséphine et Stéphanie

« Beaucoup plus tard, lorsque Yalana penserait à sa famille, lorsque tout serait à jamais saccagé, perdu, cette image de son mari chantant, ses mains habiles tressant le filet de pêche, ses filles jouant et le goût chaud et salé de l’air marin, reviendrait la hanter. Avoir été si heureux, si pleinement à sa place et avoir eu l’arrogance de prendre cela pour acquis. Ce serait la plus grande souffrance de sa vie.»

Dans les années 70, sur les bords de l’Atlantique dans le petit village camerounais de Campo, vivent Zacharias, Yalana et leur deux petites filles. Leur vie est simple et douce. Seulement un jour, une compagnie forestière s’installe et vient détruire l’équilibre de ce village et piller les ressources et les âmes de ses habitants.
Deux générations plus tard, Zachary — Zack vit seul avec sa mère Dorothée, dans un quartier pauvre de Douala. Il grandit aux côtés d'une mère éteinte, fragile, toujours sur un fil. Un événement va le forcer à quitter son pays alors qu’il n’a que dix-huit ans pour s’installer en France. Plus tard, adulte, il devient psychologue. Pour comprendre qui il est, pour être père et mari pleinement, il va devoir retourner sur son passé dont il sait peu chose.

La narration de ce roman est puissante, les récits de ces vies entrecroisées sont bouleversants. Au travers de cette magnifique fresque familiale, Hemley Boum va questionner de nombreux thèmes (l’exil, l’identité, la transmission, le racisme, la famille) avec beaucoup de justesse, de délicatesse et une grande force romanesque.


21,00
Conseillé par (Libraire)
1 février 2024

Conseillé par Morgan

Alors qu’il faisait un reportage à Babyn Yar, cet « endroit inconvénient » aux abords de Kyiv où ont été fusillés des milliers de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale par les nazis, Jonathan Littell assiste à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Suite à cela, accompagné du photographe Antoine d’Agata, ils arpentent des zones désertées et errent entre les décombres des rues de Boutcha afin de documenter les ravages provoqués par l’occupation. Ils rencontrent des survivants, font entrer en résonance les massacres passés et contemporains pour tenter de comprendre les raisons qui poussent les hommes et les États à commettre de telles atrocités ; ils focalisent leur attention sur les exécutions sommaires et les crimes de guerre et explorent la question de la « banalité du mal ». L’écriture de Jonathan Littell est précise, factuelle, sa vision du conflit fondée sur ses expériences de terrain (ONG, journalisme) ainsi que sur les recherches qu’il effectue sur ce territoire depuis plusieurs années (notamment pour/depuis l’écriture de « Les Bienveillantes », prix Goncourt 2006), tandis que les photographies d’Antoine d’Agata sont hantées, irréelles, saisissantes. C’est un reportage d’une rare intensité et très instructif mêlant des interviews, des photographies et des réflexions approfondies sur l’actualité et l’histoire.


François ide

Le Dilettante

15,00
Conseillé par (Libraire)
1 février 2024

Conseillé par Morgan

« God Bless America » est un roadtrip à l’allure de quête existentielle, une « errance climatisée » et introspective à travers les États-Unis. Un narrateur anonyme, légèrement pessimiste et extra-lucide, raconte son voyage dans ce pays avec détachement, comme s’il était étranger au monde et à lui-même : « j’avais choisi d’en éprouver le mythe au-delà de la réalité, ou peut-être l’inverse, sans chercher autre chose qu’une sensation brutale et sans retour ». Ce monde qu’il déconstruit, artificiel et spectaculaire, baigne dans une atmosphère crépusculaire. Avec un regard distancié et corrosif, il renverse les mythes de la société américaine : la conquête de l’Ouest, Donald Trump, les armes à feu, les pickups hors-normes aux courbes agressives, les motels… Il enchaîne des expériences superficielles et divertissantes qui semblent toutes masquer une réalité malsaine, violente, parfois menaçante. « God Bless America » est un premier roman particulièrement captivant et singulier, où tout semble tendre vers une espèce d’anéantissement, qu’il soit réel ou fantasmé.


Olivier Bonhomme

L'Harmattan

13,00
Conseillé par (Libraire)
1 février 2024

Conseillé par Stéphanie

Le printemps, une blessure, une journée comme une autre, une publicité, un premier confinement, puis un second, un 1er janvier, la violence d'une actualité, la mort d'Agnès Varda, une grève, une écrivaine turque emprisonnée, une exposition ... "Au jour le jour" déploie plus de soixante poèmes qui s'inscrivent tous dans un quotidien. Les mots pour dire la vie, la révolte, la tristesse, la joie ... parce que la poésie est partout et que l’œil du poète est affûté. Parce que "plus c'est poétique, plus c'est vrai" écrit Novalis dans "Les fragments" ; Olivier Bonhomme le cite judicieusement en exergue de son recueil.


17,90
Conseillé par (Libraire)
22 janvier 2024

Conseillé par Coralie, Chloé et Rémy

Le fils est habitué aux longues marches avec sa mère, la guérisseuse. Depuis toujours, il a observé ses gestes, les a mémorisés et répétés, inlassablement. Épuisée par un trajet trop long et ses os qui craquent fort, la mère demande à son garçon de guérir pour la première fois et sans sa présence.
Appelé au chevet d'un enfant souffrant, le garçon va voyager loin et marcher longtemps pour se rendre dans un village reculé et enchâssé entre deux montagnes. C'est la première fois qu'il voyage en solitaire. Mais arrivé dans le hameau du Fond du Puits, le fils entend sourdre les voix de ceux qui hantent encore les souvenirs du lieu, il va devoir se jouer des secrets de plomb et des non-dits qui s'entretiennent depuis des générations.
"La langue des choses cachées" raconte la façon dont tout se sait mais que tout est tu dans cet endroit aussi sublime qu' inquiétant, il dit aussi la force des âmes trop jeunes pour se taire et trop pures pour ne pas tenter la réparation.
Avec son écriture poétique, ciselée et ensorcelante, Cécile Coulon crée une atmosphère brumeuse, mystérieuse qui laisse le lecteur avec le cœur pantelant. "La langue des choses cachées" est le texte de la rudesse des lieux, des hommes et des forces que l'on passe sous silence depuis toujours.