Conseils de lecture

20,00
Conseillé par (Libraire)
22 août 2022

LAURÉAT DU PRIX COIFFARD 2023

"Un jour j'ai demandé à mon père quelle était la ville la plus lointaine qu'il avait vu dans sa vie. Il a juste répondu "Amsterdam, aux Pays-Bas"" Et puis plus rien. Quand Anthony Passeron a voulu en savoir plus, son père a ajouté : "pour aller chercher ce gros con de Désiré". La conversation était close. Mais le prénom du frère, le prénom de l'oncle avait été prononcé. Le prénom du disparu, de l'effacé. Il y avait bien parfois les "Ah, c'est bien malheureux tout ça" qui s'échappaient de la bouche de la mère de l'auteur, mais c'est tout. La vérité a été avalée par le temps et par le silence alors ce "livre est l'ultime tentative que quelque chose subsiste" écrit Anthony Passeron. Ce texte saisit le lecteur, le chamboule parce que Désiré est mort du sida à la fin des années 80 et que son neveu nous raconte la solitude extrême des familles face aux ravages de la drogue puis de cette maladie inconnue qui terrorise. Il nous raconte le déni, les espoirs déçus, la honte mais aussi l'incompréhension d'une famille, et de tout un village de l'arrière-pays niçois qui trouve ses enfants endormis dans la rue, une seringue dans le bras.
Le trait de génie de ce jeune écrivain consiste à intercaler entre l'histoire familiale toute l'histoire du virus de sa découverte à aujourd'hui. Il nous raconte une autre histoire, l'histoire de la recherche médicale, l'histoire des "sachants" qui vient se juxtaposer de manière éclairante aux vraies histoires, des histoires de luttes et de chagrins, celles des démunis. Une histoire qui vient aussi donner une respiration au lecteur ébranlé par ces vies qui s'effondrent. Ce livre doit absolument venir rejoindre Hervé Guibert, Jonas Gardell, Cookie Mueller, Frederick Peeters et Cyril Collard sur vos étagères. C'est un témoin.


Éditions de L'Olivier

21,50
Conseillé par (Libraire)
22 août 2022

Conseillé par Stéphanie

Trois dates, trois grands chapitres de vie composent "Le Tumulte" :
1956 - "L'âge d'homme"
1968 - "Avant la guerre"
1982 - "la fureur"
Youssef et Beyrouth sont au coeur de ces trois dates.
Avec la crise de Suez en arrière-plan, on découvre d'abord Youssef, un jeune adolescent fils d'un juif irakien et d'une juive syrienne : "Papa est né à Bagdad, sa famille vit à Londres, maman est née à Alep, elle ne rêve que de Paris ; il y a aussi ce pays mystérieux, Israël, qu'on désigne entre nous sous son nom de code, Eretz". A la maison Youssef parle français.
Au collège, ou plutôt à l'Alliance israélite universelle, il est fasciné par Fouad, fils du professeur d'arabe et seul musulman de l'école. Et puis il y a Rocco, un peu plus âgé que lui, Rocco l'agitateur. C'est l'âge des découvertes, des interdits, de l'appréhension de la complexité de cette ville multiple mais aussi de la complexité de l'intime à travers la sphère familiale.
Et puis vient 68 avec l'espoir d'un révolution, l'envie de bousculer les choses. Youssef et les personnages de son entourage adolescent ont grandi en empruntant des chemins variés. Ils se jettent parfois avec prudence, parfois à corps perdu dans cette période ponctuée par les grèves, les manifestations et l'espoir. Ce sera aussi le temps des désillusions, du frottement à la réalité, le temps des traumatismes.
Enfin, c'est l'invasion israélienne et la guerre. Youssef est désormais reporter et vit en France. Ses anciens amis vont lui faciliter le retour sur terrain.
Un roman passionnant, à hauteur d'homme, une magnifique façon de comprendre un peu mieux Beyrouth à travers différents destins.


Albin Michel

21,90
Conseillé par (Libraire)
22 août 2022

Conseillé par Manon R, Anaëlle et Marion

Kiara a dix-sept ans et vit avec son grand frère Marcus dans un appartement sur East Oakland en Californie. Ils doivent désormais se débrouiller seuls depuis le décès de leur père et l'emprisonnement de leur mère. Menacés d'expulsion, Kiara se démène pour payer les factures quand son frère, lui, ne rêve que d'une chose, devenir rappeur. Ne sachant plus quoi faire pour gagner un peu d'argent, elle décide de vendre son corps à des inconnus et d'arpenter la rue, jusqu'à ce que tout dérape...
"Arpenter la nuit" est un roman coup de poing qui nous propulse avec puissance aux côtés de cette jeune femme confrontée à une violence sans nom. Kiara évolue dans un monde qui n'entend ni ses cris ni son besoin d'être protégée. L'écriture de Leila Mottley est à la fois brute et intime, elle brûle à la fois d'une rage et d'une douceur lorsqu'il s'agit de raconter l'histoire d'une adolescente bien décidée à lutter pour sa survie. L'autrice est sans aucun doute l'une des nouvelles voix américaines et incontournable de cette rentrée littéraire


Conseillé par (Libraire)
22 août 2022

Conseillé par Alexandra

A partir du décès de sa sœur, la narratrice explore son lien avec les femmes de sa famille, jusqu’à sa
propre expérience de la maternité. Les sujets abordés sont ceux tapis dans l’ombre, parce que
sensibles, ou incompréhensibles, tant qu’on n’a pas mis de mots dessus. Mais reconnaître la
douleur, la traverser, c’est faire avancer les choses, et pouvoir garder le cœur ouvert pour la suite.
“Ne renoncer à rien, ni à parler, ni à aimer. Voilà la véritable épreuve.”

L'autrice a écrit ce roman lorsqu'elle est revenue vivre dans son village d'enfance, ainsi, la connexion
à la nature et à la campagne ont une place importante. Le récit est rythmé par des chapitres très
courts et des poèmes. Un grand coup de cœur pour ce roman intimiste, poignant, à l’écriture aussi
brute que poétique. C’est toute l’ambivalence de la vie que ce roman met en lumière, en abordant
des sujets difficiles avec franchise et avec beauté.


21,00
Conseillé par (Libraire)
22 août 2022

Conseillé par Alexandra

“C'est toute une littérature à laquelle il manque une moitié de monde.” A partir de son expérience
de lectrice et d’écrivaine, Alice Zeniter explore la manière dont la littérature façonne nos
imaginaires, et donc, notre vie. Parce que repenser la fiction, c’est envisager d’autres manières
d’exister. Et, en tant que femme, c’est s’autoriser à écrire, et à vivre, de nouvelles histoires.

L’intention de ce livre est de nous proposer une promenade à la lecture, ce qui est réussi. Avec
beaucoup de légèreté, d’humour et d’autodérision, ce livre fait prendre conscience de
l’importance des histoires que nous lisons. Parce que la manière dont les femmes sont représentées
dessine les contours des possibles. On sort de cette lecture avec un nouveau regard.
L’écriture est presque orale, les insertions entre parenthèses donnent l’impression de cheminer
aux côtés d’Alice Zeniter. On sourit et on rit parfois ! Un plaisir à lire !