Les éditions de la Contre Allée fêtent leurs dix ans !

Qui sont les éditions de la Contre Allée ? Une maison qui publie des histoires à hauteur d'homme. Avec une ligne éditoriale déterminée autour d'un axe Littérature et Société. La Contre Allée s'attache tout particulièrement au devenir et à la condition de l'individu au cœur de nos sociétés contemporaines. Témoigner, transmettre, questionner... Et organiser des résidences d'écriture.

Lucas

Contre-Allée

Assommons les poètes ! est un clin d’oeil à Baudelaire et à son poème Assommons les pauvres ! Parce que la place de la poésie contemporaine dans le paysage littéraire en France est pauvre, alors que paradoxalement, elle est si vivante, si riche, si remuante. Mais en marge.

Etre poète, c’est emprunter un chemin qui ne nous mènerait nulle part : ni reconnaissance matérielle ni reconnaissance sociale. Mais on s’en fiche. C’est plus fort que nous. On y va. Et plus qu’écrire, c’est une manière de vivre, d’être au monde, de ne pas trouver sa place, parce que toujours inconfortable. Ecrire de la poésie de nos jours, est une forme de résistance. Tout comme s’assumer comme poète, ce que l’on met du temps à dire, comme si on usurpait une place, où que l’on portait un vêtement trop grand.

Sophie G. Lucas


17,00

Durant son enfance dans la petite ville de Cheektowaga (État de New York), Jackson C. Frank réchappe à l’incendie qui ravage son école.

Ses brûlures lui valent une greffe au visage et c’est au cours de sa longue convalescence à l’hôpital que son oncle lui offre une guitare. Ce cadeau soulage ses mois de calvaire et sert alors de guide à une voix et une vocation naissantes.

La Ballade silencieuse de Jackson C. Frank est un récit qui imagine ce qu’a pu être la vie de cet auteur compositeur interprète folk américain - contemporain de Bob Dylan - à travers ses drames, ses hasards, ses rencontres... Surtout, ce texte tente de comprendre comment il a pu concevoir son seul et unique album avant de tomber dans le silence et l’anonymat.


suivi de Notown

Contre-Allée

« L’idée de "moujik moujik" est née d’une colère et d’une impuissance. D’abord. La mort d’un homme, Francis, qui vivait sous une tente, dans le Bois de Vincennes, l’hiver 2008. La découverte de ces dizaines de personnes, hommes et femmes, jeunes et vieux, vivant dans ce bois. Invisibles. Et la litanie de personnes mortes de froid cet hiver-là, en France, annoncée à la radio. J’ai voulu écrire à partir d’eux, de la marge, leur redonner une identité. Et je voulais que ce soit la forme poétique qui s’en saisisse. Pour que l’on voit de nouveau ces hommes et ces femmes de la rue. Qu’on les regarde. […] j’ai commencé ce travail à la fois documentaire et poétique. Je me suis appuyée sur des reportages, des articles, mes propres rencontres dans mon ancien travail de journaliste, de bénévole dans une association, des photos contemporaines et des années 30 de Dorothea Lange, Walker Evans. C’est un mélange de réalité et de fiction. […] Avec cette approche documentaire, je savais que moujik moujik ouvrait un travail plus long. Je voulais pousser plus loin cette démarche, et toujours avec la volonté de partir des marges, d’évoquer les plus fragiles.
C’est ainsi que je me suis intéressée à la ville de Detroit, surnommée "Notown. 2008", c’est la crise des subprimes et la ville est touchée en plein fouet. Detroit parce que je suis fascinée par «l’autre Amérique», parce qu’elle me fait penser à ma ville, Saint-Nazaire, où toute une population tient sur une industrie, avec une culture ouvrière marquée. Et Detroit m’est apparu comme un symbole de l’effondrement du système ultralibéral (qui n’a pas eu lieu). Les habitants ont été abandonnés. La ville s’est vidée.[…] Là encore, j’ai travaillé à partir de reportages, de blogs, d’émissions, de photos, notamment des photographes Yves Marchant et Romain Meffre. Je me suis recréé tout un univers mental à partir duquel j’ai écrit. […] J’ai alterné des extraits de paroles d’habitants, de journalistes avec cette fiction d’un couple pris dans cette chute. Par ces collages, je me suis rapprochée de la démarche de Reznikoff, bien modestement. Comme un travail de récitante, que j’ai prolongé avec Témoin.
"Témoin"n’aurait jamais été écrit s’il n’y avait pas eu "moujik moujik" (2010) et "Notown" (2013). Les trois sont liés. "Témoin" a fermé ce cycle d’écriture, cette démarche documentaire, poétique et autobiographique. Que la Contre Allée rende de nouveau disponibles "moujik moujik" et "Notown", que les trois titres se retrouvent chez un même éditeur prend toute sa cohérence aujourd’hui. »

Sophie G. Lucas, octobre 2016


Sophie G. Lucas

Contre-Allée

12,00

" C’ est une drôle de chose l’ écriture. Quand je lis Testimony de Charles Reznikoff, je sais. Je sais que c’ est là que je veux aller. Je veux tenter l’ expérience du poète américain mais pas à partir d’ archives. Je veux me rendre dans un tribunal. Je veux assister à des procès. Je veux frotter l’ écriture à cette réalité. Je veux capter des paroles, travailler des voix, des histoires. Je veux comprendre ce que disent ces procès de notre société.

J’ai entamé ce travail. J’ai suivi des procès en correctionnel au Tribunal de Grande Instance de Nantes de septembre à décembre 2013, en janvier et juin 2014 pour essayer d’approcher ce qui se cache derrière les violences, les faits divers.

à ce travail, d’autres fils se sont mêlés, inattendus, personnels, ceux d’un père en marge, dont la vie chaotique a trouvé des échos dans celles des prévenus, au fur et à mesure des procès. Et si c’était là l’objet de toute cette démarche initiale ? Tenter de comprendre un père impossible en me faisant témoin d’autres vies, essayer de faire se manifester une vérité parmi d’autres possibles ? "

Sophie G. Lucas


En imaginant ce qu’ont pu être certains épisodes de la vie d’Elisée Reclus (1830-1905), avant qu’il ne devienne l’auteur d’Histoire d’un ruisseau et Histoire d’une montagne, ce premier roman nous met dans les pas d’un personnage atypique et toujours d’une étonnante modernité.