Credo, le dernier secret
EAN13
9782809801392
ISBN
978-2-8098-0139-2
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Suspense
Nombre de pages
440
Dimensions
24 x 15,3 cm
Poids
596 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Code dewey
849
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Credo

le dernier secret

De

Archipel

Suspense

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T-Rex, 2008.
Codex, 2007.

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Le Livre des trépassés, 2008.
Relic, 2008.
Danse de mort, 2007.
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La Chambre des curiosités, 2003.
Ice Limit, 2002.

Ce livre a été publié sous le titre
Blasphemy
par Forge, New York, 2007.

www.editionsarchipel.com

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eISBN 978-2-8098-1168-1

Copyright © Splendide Mendax Inc., 2007.
Copyright © L'Archipel, 2009, pour la traduction française.

À Priscilla,
Penny, Ellen, Jim et Tim

1

JUILLET

Devant sa console, Ken Dolby caressait de ses doigts lisses et manucurés les commandes d'Isabella. Il patienta, savourant l'instant, puis déverrouilla une cage de sécurité et abaissa un petit levier rouge.

Aucun bourdonnement, aucun bruit. Rien n'indiquait qu'il venait de mettre en marche l'instrument scientifique le plus coûteux du globe. Si ce n'était qu'à plus de trois cents kilomètres de là, les lumières de Las Vegas avaient perdu un tout petit peu de leur intensité.

Isabella était en phase d'échauffement, et Dolby percevait déjà à travers le sol ses délicates vibrations. Il assimilait cette machine à une femme et, en laissant libre cours à son imagination, il était même allé jusqu'à se la représenter : grande, mince, le dos musclé, noire comme la nuit dans le désert, des gouttelettes de sueur perlant sur la peau. Isabella. Il n'avait fait part de ses sentiments à personne, pour éviter les moqueries. Aux yeux des autres chercheurs attachés au projet, Isabella n'était qu'un objet, un instrument inerte conçu dans un but bien précis. Dolby, lui, éprouvait toujours une profonde affection pour les appareils qu'il créait, et cela depuis qu'à l'âge de dix ans il avait reçu un poste de radio à monter soi-même. Fred, elle s'appelait, la radio. Pour lui, Fred était un homme. Blanc, gros, les cheveux roux. Le premier ordinateur qu'il avait construit avait pour nom Betty et, quand il pensait à Betty, il imaginait une secrétaire preste et efficace. Il aurait été bien en peine d'expliquer pourquoi ses appareils endossaient telle ou telle personnalité. C'était comme ça...

Et, aujourd'hui, Isabella, l'accélérateur de particules le plus puissant du monde.

— Comment ça se présente ?

Hazelius, le chef d'équipe, lui posa amicalement la main sur l'épaule.

— Isabella ronronne comme une petite chatte.

— Bien.

Hazelius se redressa pour s'adresser à ses collaborateurs.

— Approchez-vous, j'ai une petite déclaration à faire.

Le silence s'installa. Tout le monde se leva de son poste de travail et attendit. Hazelius traversa la petite salle et se mit à faire les cent pas devant le plus grand des écrans plasma. Mince, plutôt petit, il évoquait un vison en cage. Au bout d'un moment, il se retourna en arborant un large sourire. Son charisme ne cessait d'étonner Dolby.

Hazelius scruta le groupe de ses yeux turquoise.

— Mes chers amis, nous sommes en 1492, à la proue de la Santa Maria. Nous contemplons l'horizon, et dans quelques instants nous verrons apparaître les côtes du Nouveau Monde. Aujourd'hui, nous faisons voile vers des terres inexplorées ; nous allons atteindre le rivage de notre propre Nouveau Monde.

Du sac Chapman, dont il ne se séparait jamais, il tira une bouteille de Veuve Clicquot qu'il brandit comme un trophée, l'œil pétillant, avant de la poser sur la table.

— Ce sera pour ce soir, quand nous foulerons le sable de la plage. Car ce soir nous pousserons Isabella à sa puissance maximale.

Un grand silence accueillit la déclaration. Puis Kate Mercer, la directrice adjointe du projet, prit la parole.

— Qu'en est-il des trois essais à 95 % initialement prévus ?

Hazelius sourit.

— Je suis impatient. Pas toi ?

Kate Mercer ramena en arrière sa chevelure noire aux reflets soyeux.

— Et si on tombe sur une résonance inconnue, ou si on crée un minitrou noir?

— Selon tes propres calculs, il n'y a qu'une chance sur un million de milliards pour que ce problème se présente.

— Mes calculs peuvent être erronés.

— Tes calculs ne sont jamais erronés, rétorqua Hazelius avec un grand sourire avant de se tourner vers Dolby. Qu'en pensez-vous ? Isabella est-elle prête ?

— Totalement prête.

Hazelius ouvrit les mains.

— Alors?

Tous se regardèrent. Devaient-ils prendre ce risque ? Volkonsky, l'informaticien russe, brisa soudain la glace. « Oui, on y va ! » Il tapa dans la main d'un Hazelius quelque peu décontenancé, et toute l'équipe d'échanger alors étreintes, poignées de main et claques dans le dos comme des basketteurs pro avant un match.

Cinq heures et autant de cafés plus tard, Dolby était planté devant l'immense écran, toujours noir, car le choc entre faisceaux de protons et d'antiprotons n'avait pas encore eu lieu. Il en fallait du temps pour faire monter Isabella en puissance et refroidir les aimants supraconducteurs avant que les énormes courants nécessaires à l'expérience puissent circuler. Ensuite, il s'agissait d'augmenter la luminosité des faisceaux par tranches de 5%. Et, chaque fois, d'aligner et de focaliser les faisceaux, de vérifier les aimants et de procéder à un certain nombre de tests avant de passer à la phase suivante.

— Puissance 90%, annonça Dolby.

— Merde ! s'exclama Volkonsky, quelque part derrière lui, en donnant à la cafetière Sunbeam un coup qui la fit tinter comme l'Homme de Fer-blanc du Magicien d'Oz. Elle est déjà vide !

Dolby réprima un sourire. Depuis deux semaines qu'ils étaient dans la mesa, Volkonsky s'était révélé grande gueule, mollasson, négligé. Un vrai spécimen d'Eurotrash qui, avec ses cheveux gras, ses T-shirts déchirés et sa touffe de poils pubiens collée au menton, ressemblait plus à un toxico qu'à un surdoué de l'informatique. Mais, dans sa catégorie, il n'était pas le seul, loin de là, à afficher ce genre de profil.

Le minutage se poursuivait. Un signal sonore retentit.

— Faisceaux alignés et focalisés, déclara Rae Chen. Luminosité quatorze TeV.

— Isabella, elle marche bien, fit le Russe.

— Chez moi, tous les voyants sont verts, confirma Cecchini, le spécialiste en physique des particules.

— Et côté périmètre de sécurité, monsieur Wardlaw ?

Depuis son poste de surveillance, le responsable de la sécurité du projet répondit rapidement.

— Je ne vois que des cactus et des coyotes.

— Parfait, conclut Hazelius. Le moment est venu.

Il marqua ostensiblement un temps d'arrêt.

— Ken ? Collisionnez les faisceaux.

Dolby sentit les battements de son cœur s'accélérer. Il effleura les curseurs de sa console avec le doigté d'un grand pianiste, puis lança quelques commandes au clavier.

— Contact.

Brusquement, tous les écrans s'animèrent et un chant étrange, venu de nulle part et de partout à la fois, envahit la salle.

— Qu'est-ce que c'est ? s'inquiéta Kate Mercer.

— Un billion de particules qui passent dans les détecteurs, lui répondit Dolby. D'où une vibration aiguë.

— Mon Dieu, on dirait le monolithe de 2001 : L'Odyssée de l'espace.

Volkonsky se mit à pousser des cris de singe. Tout le monde l'ignora.

Une image apparut sur l'écran central, la visionneuse, comme ils l'appelaient. Dolby la contempla, subjugué. On aurait dit une immense fleur, composée d'une myriade de filaments de couleur jaillissant d'un même point, en vrille, comme pour s'échapper de l'écran. L'intensité et la beauté de ce spectacle semblaient le tétaniser.

— Contact réussi, signala Rae Chen. Les faisceaux sont focalisés et collimatés. L'alignement est parfait !

On entendit des acclamations et des applaudissements épars.

— Mesdames et messieurs, bienvenue sur le rivage du Nouveau Monde, déclara Hazelius, en désignant la visionneuse. Voici une densité d'énergie que l'univers n'a pas connue depuis le Big Bang, ajouta-t-il en se tournant vers Dolby. Ken, veuillez augmenter la puissance par dixièmes jusqu'à quatre-vingt-dix-neuf.

Dolby pianota sur son clavier, ce qui eut pour effet d'accroître légèrement le volume ...
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