1, Un espoir aussi fort T1 : Les années de fer, Les années de fer
EAN13
9782809801958
ISBN
978-2-8098-0195-8
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Roman français (1)
Séries
Un espoir aussi fort (1)
Nombre de pages
374
Dimensions
10 x 10 x 2 cm
Poids
100 g
Langue
français
Code dewey
843
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1 - Un espoir aussi fort T1 : Les années de fer

Les années de fer

De

Archipel

Roman français

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eISBN 978-2-8098-0956-5

Copyright © L'Archipel, 2009.

AVERTISSEMENT

Que le lecteur ne cherche pas le village de Villardon sur la carte : il n'existe pas, même si je l'ai situé dans l'est de la France. Ces pages sont un roman. Qu'il se déroule dans un contexte historique n'en fait pas non plus un roman historique ou une reconstitution historique romancée. Les références à des faits peu connus, tels que l'intervention anglaise et américaine dans la Résistance, ne recouvrent aucune intention idéologique : même aidée par les Alliés, la France se libéra elle-même.

1

Quand Philippine a quitté la maison, la pendule du vestibule indiquait 19 h 15. Soirée de septembre. 12°C, dit le thermomètre fixé depuis des lustres à la porte de la cuisine. Écharpe et gilet – tricotés par Tatophie – pas superflus. Bas de laine – idem – pas de trop non plus. Marcher vite, ça chauffe.

— Où vas-tu ? avait demandé Tatophie, achevant de laver la vaisselle du souper, devant l'évier.

— Voir Victorine.

— Ne tarde pas trop. Je t'attends pour me coucher.

Philippine a menti. Elle est sortie à la recherche de son frère. Inquiétude de fille, de sœur. Où est donc passé Gilles ? Question de pure rhétorique. Probablement avec ses deux potes, Germain et Gros Hans, comme tous les samedis soir. Ils sont allés casser du Boche, comme ils disent. Elle se les représente en un instant : Hans Dewez, un gaillard dont la face semble avoir été dessinée par un enfant, et Germain Lamoulette, son prétendu promis, un maigriot coiffé d'une tignasse, qui roule des épaules imaginaires. C'est Gros Hans qui leur bourre le bonnet avec des discours qu'il a appris Dieu sait où. Philippine hausse les épaules. Les garçons parlent à la façon des hommes, pour se faire valoir, Tatophie en a persuadé Philippine. Aucun homme ne parle sérieux avant cinquante ans. L'approche de la mort donne enfin du poids aux mots. Son frère et ses compagnons rêvassent : leur héroïsme consiste à se poster du côté de Théziers-le-Pierreux et regarder les convois allemands qui passent parfois sur la nationale 44, en direction de Châlons. Et ils radotent :

— Tu vois, dit Gros Hans, avec la carabine, j'abats le chauffeur du premier camion, les autres pilent dessus et tu n'as plus qu'à tirer là-dedans... Tu en descends autant que tu veux... Le temps de recharger. À trois, on les massacre ! Après, faut viser les réservoirs, pour que ça flambe !

On croirait qu'il y a été, le bougre. Il répète des histoires de son père, qui fait de la politique. Un communiste.

Mais si ces crétins allaient vraiment casser du Boche... Philippine frémit. Comment s'y prendraient-ils ? Avec des fusils de chasse ? Ils ne savent pas que les Allemands sont malins. Organisés. Nombreux. Les trois garçons seraient transformés en chair à pâté. De nouveau elle frémit. Elle hâte le pas. Gilles est sorti une demi-heure avant elle, sitôt fini le repas du soir. Si elle ne se trompe pas, elle peut le rattraper avant qu'il fasse une grosse bêtise.

Gilles, c'est pour elle... Elle ne sait pas. Aucune fille ne sait qu'un frère est la première image de l'homme. Un époux.

On n'y voit déjà plus clair.

Philippine halète. Elle est en vue de la nationale 44. Comment va-t-elle retrouver Gilles ?

Elle crie :

— Gilles ? Gilles ?

Une détonation lui répond.

Est-ce qu'une balle l'a touchée ? Elle s'arrête, le cœur suspendu. Se tâte. Vivante. À une trentaine de mètres, un convoi allemand passe sur la route. Des phares bleus éclairent la chaussée au ras. Cinq véhicules, trois camions encadrés par deux voitures.

Deuxième détonation.

Ce n'est pas possible.

Troisième détonation, suivie d'un bruit lointain de verre cassé.

Philippine avance à croupetons. Elle a repéré les garçons, allongés à plat ventre derrière le talus. Le chandail rouge de Gros Hans.

Le convoi ralentit. La voiture de tête et les deux camions accélèrent, mais de la dernière voiture, arrêtée, sortent trois hommes, torche électrique dans une main et revolver à coup sûr dans l'autre.

Philippine court vers les garçons. Elle se jette à plat ventre près de Gilles.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? Fous le camp ! grogne Germain.

Les trois Allemands sont à une trentaine de mètres.

Germain et Gros Hans les mettent en joue. Les faisceaux des torches électriques balaient le terrain.

Philippine est gelée de peur. Mais elle s'avise que Gilles tremble. Les Allemands ont vu quelque chose. Ils ont repéré les quatre ennemis inconnus grâce à des reflets de leurs torches sur le canon des fusils... Deux coups de feu retentissent, une balle a heurté une motte de terre à un pas du visage de Philippine.

Pourquoi Gilles ne tire-t-il pas? Qu'est-ce qu'il attend, bon Dieu ! Et les autres ?

Elle arrache le fusil des mains de son frère. À la foire de Châlons, elle avait un bon coup. Et a-t-elle assez chassé avec son père ! Elle casse la carabine, tâte les cartouches du doigt. Calibre 12. Referme. Elle vise la silhouette qui se profile au-dessus d'une torche. Elle tire. Un cri de douleur. La torche valdingue. L'ombre est tombée. Les deux autres Allemands accélèrent leur avance. Les balles font gicler la terre...
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