Le Dernier homme
EAN13
9782228905503
ISBN
978-2-228-90550-3
Éditeur
Payot
Date de publication
Collection
Critique de la politique
Nombre de pages
296
Dimensions
22,5 x 14 x 2,3 cm
Poids
372 g
Langue
français
Code dewey
843
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Le Dernier homme

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Préface de

Édité par

Payot

Critique de la politique

Indisponible
Pourquoi inviter à redécouvrir Le Dernier Homme de Grainville ? N'est-ce pas un livre vieux de deux siècles qui n'a pas été réédité depuis ? Le qualificatif de chef d'œuvre méconnu qu'on lui a attribué suffit-il à aiguiser la curiosité ? Le titre n'étonne-t-il pas ? Dans le passé, Charles Nodier et Jules Michelet lui prêtèrent attention, ainsi que Raymond Queneau plus récemment. Les uns et les autres furent sensibles à ce texte qui restitue les aventures d'Omégare – le bien nommé « dernier homme »-, entre Europe et Amérique, dans un monde proche de sa fin où règnent ruines et stérilité.
Si l'intrigue se veut parfois réaliste, elle est aussi riche de faits extraordinaires : prodiges, apparitions que met en scène le Génie de la Terre, et qui contribuent à donner au Dernier Homme sa tonalité particulière. Ce livre qui frappe par son originalité révèle aussi des caractères énigmatiques.
En effet, il peut se donner d'emblée comme l'effet métaphorique de la Révolution française, en ce qu'il associe précisément la clôture de l'événement à la fin d'un monde. La précieuse postface d'Anne Kupiec, soucieuse de faire apparaître l'articulation entre le politique et l'esthétique, tente d'explorer cette œuvre singulière qui résiste d'autant plus à l'interprétation. Le Dernier Homme a suscité de vives réactions ; il servit de modèle à Mary Shelley par exemple, ou fut presque « corrigé », « rectifié » par ceux qui semblent avoir considéré qu'il recélait une mine de dangers. Car Grainville n'est pas sans porter un regard critique sur les conséquences des Lumières et sur le régime de la connaissance qui en découle ; il est vrai aussi qu'il ne se satisfait pas de la situation politique née de la fin de la Révolution, à tel point que l'on discerne dans son œuvre une dimension utopique à peine voilée.
Que penser enfin des résonances entre Omégare – bien différent du dernier homme nietzschéen - et Zarathoustra ?
Pour présenter la vie de l'auteur, Jean-Baptiste Cousin de Grainville on pourrait se tourner vers Quatre-vingt-treize de Victor Hugo et le portrait de Cimourdain quand Hugo déclare : « Il avait été prêtre, ce qui est grave ». Prêtre constitutionnel, Grainville se maria et participa activement à la Révolution. Son œuvre à peine achevée, il se suicida à Amiens en 1805, âgé d'une soixantaine d'années. Dernier élément intrigant, il était le beau-frère de Bernardin de Saint-Pierre, l'auteur de Paul et Virginie.
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