La culture générale en neuf thèmes

Introduction?>I. Peut-on définir la culture générale ??>Comment définir ce concept si vaste, si flou de « culture générale » ? Depuis la Renaissance, les temps modernes se caractérisent par une progressive diversification du savoir et, aujourd'hui, les experts se multiplient dans tous les secteurs. Face au développement de la communication, il importe plus que jamais d'assurer les fondements mêmes de la culture afin d'être à même de la penser et de se conduire en sujet conscient des évolutions qui gouvernent les changements. Ainsi le foisonnement de la connaissance valide l'idéal pédagogique formulé par Montaigne en son XVIe siècle humaniste : « Mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine ». La formule a fait florès et elle est d'actualité car la formation de l'esprit rend possible sa liberté.Dans les pages qui suivent, nous reprenons les grands thèmes du « programme », fort vaste, défini par le ministère de l'Éducation nationale à l'intention des classes préparatoires aux grandes écoles commerciales. À la fois complet et ouvert, il nous a inspiré une série de dossiers qui envisagent les grandes questions de la culture générale en balayant l'ensemble de l'évolution historique, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours.Conçu pour les étudiants des grandes écoles de commerce, le programme de culture générale les invite à ne pas se contenter d'un vernis culturel destiné à briller en société. Il regroupe les grands domaines du savoir à la base de notre civilisation, de son fondement et de ses évolutions. Excluant tout cloisonnement intellectuel, il les incite à travailler en tenant compte d'un double impératif : l'acquisition et la mise en perspective de connaissances dont la maîtrise permet de penser les grandes questions de notre temps en les situant dans une perspective diachronique et synchronique. La culture générale n'a rien d'abstrait : elle donne les moyens d'affronter les problématiques modernes et de se colleter avec les difficultés – mais aussi de reconnaître tel, que l'on croyait autre, comme son semblable. Qui sait, en effet, qu'Aristote, un des « pères » de la culture occidentale, est né en Ionie, autrement dit en Macédoine, dans les Balkans ? Et que, selon la légende, Énée le Troyen, héros à l'origine de la fondation de Rome, venait d'Asie Mineure ? Qui connaît l'origine de saint Augustin, un des « pères » latins de la chrétienté, né à Thagaste, actuelle Souk-Ahras (Algérie) ?Plus que toute autre, l'épreuve de culture générale peut déconcerter par le caractère mal défini de son propos. Elle engage, en effet, à constituer son propre bagage intellectuel et, plus encore, à forger sa propre personnalité. En outre, dans la plupart des concours, les épreuves d'admission comprennent un oral de culture générale, affecté d'un fort coefficient et susceptible de déterminer la réussite ou l'échec du candidat. L'oral constitue un enjeu de taille, une sorte de concours dans le concours car il oscille entre l'examen traditionnel et le test d'embauche ; l'entretien avec le jury peut reposer sur un questionnaire portant sur des tests d'aptitudes destinés à déceler les qualités psychologiques du candidat.Qu'est-ce que le jury attend du candidat ? L'attente est double : pour faire la différence aux concours, l'étudiant devra faire la preuve de son aptitude à raisonner avec rigueur et clarté, tant à l'écrit qu'à l'oral, sans céder à la tentation de la récitation. Il faut mettre en œuvre son savoir et ne pas se contenter de réciter un cours sans essayer d'adapter son discours au problème proposé. En outre, il mettra en œuvre ses connaissances sans les réciter. S'appuyant sur les données essentielles du programme, il répondra aux exigences de la dissertation en justifiant ses arguments par le recours à l'exemple. Il pourra aussi comprendre la démonstration construite sur un thème au programme et en reformuler avec précision et clarté l'essentiel dans un résumé ou une synthèse de textes. Sans culture, on ne peut défendre son opinion sur une question importante, restituer les arguments d'un tiers sur une problématique : rien n'est plus concret et adapté aux pratiques mises en œuvre au sein de l'entreprise.