Pan 5

Depuis ses débuts en 2013, la revue pan co-fondée et co-pilotée par Jérémie Fischer, Jean-Baptiste Labrune et Julien Magnani, s’attache à promouvoir des œuvres associant images et textes en remettant en cause la primauté de l’écrit sur le dessin, afin d’inventer une nouvelle forme de littérature totale, un nouvel art poétique où écrivains et illustrateurs travaillent main dans la main.

Ce nouveau numéro s’articule autour de trois séries d’images d’une seule et même dessinatrice, Flore Chemin. On y suit d’abord un curieux personnage s’échinant à faire disparaître ses souvenirs, puis on navigue à travers une ribambelle de « cartes postales » à la gouache dont on été consciencieusement effacées certaines silhouettes, avant d’entrer dans un inquiétant mausolée où mémoire et oubli semblent se confondre. Trois jeunes écrivains ont livré leur lecture de ce travail à travers trois textes différents : Anne-Sophie Plaisant brosse le portrait aussi grotesque qu’émouvant d’un vieillard sénile aux frontières de l’oubli – le sien propre, et le nôtre – ; Baptiste Mongis offre une variation pudique sur la disparition de l’enfance et de l’innocence, entre mémoire intime et mémoire collective ; Katia-Sofia Hakim, enfin, saisit grâce à une suite de textes brefs les silences et les secrets autour desquels se construit le discours au sein d’une famille.

Les mots et les images s’emmêlent au fil de ces 160 pages pour nous emmener « par le soupirail », ce point de passage vers les caves et les sous-sols, là où se cache ce qu’on tait et qui, obstinément, refuse de disparaître.