EAN13
9782918193647
ISBN
978-2-918193-64-7
Éditeur
DE L INCIDENCE
Date de publication
Nombre de pages
244
Dimensions
19,5 x 11 x 1,6 cm
Poids
242 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Comparer l'incomparable

"naissance d'une nation" et "le juif süss"

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De L Incidence

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L'écriture de ce livre s'agence autour du rapprochement entre deux des films les plus célèbres de l'histoire du cinéma mondial – Naissance d'une nation de D. W. Griffith (1915) et Le Juif Süss (1940) de Veit Harlan.
Rapprochement auquel à la fois tout encourage mais devant lequel se dressent, en même temps, de puissants obstacles et, disons, empêchements.
Le premier n'a jamais cessé d'être réputé comme un chef d'œuvre absolu et associé à la naissance même du cinéma états-unien, tandis que le second, tout aussi continûment, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, est désigné comme un objet criminel, ceci au point que sa diffusion se trouve soumise aux plus rigoureuses restrictions.
C'est de la tension entre ces deux pôles qu'est né le projet de ce livre. Il s'agit bien en effet d'y explorer de manière aussi systématique et minutieuse que possible ce qui porte à aborder ces deux films selon une approche comparatiste, tout en intégrant à celle-ci l'analyse de ce qui incite à la décourager ou à y faire objection.
Deux films promouvant sans détour l'idéologie suprémaciste blanche, deux films dans lesquels la mise au ban de la race inférieure (les Noirs dans l'un, les Juifs dans l'autre) est présentée comme la condition de la survie et du rétablissement de l'intégrité de la race supérieure (blanche, aryenne), deux films obsédés par le motif du mélange des sangs et des espèces humaines.
Naissance d'une nation a toujours bénéficié, pour la critique et l'histoire du cinéma durablement placées sous l'hégémonie de narrateurs davantage portés à s'identifier au patricien blanc Griffith qu'à la plèbe noire qu'il se plait à décrier, d'un statut d'immunité.
Le Juif Süss, par contraste, est demeuré indissociable de ce que le récit (occidental) légitimé de l'histoire du XXe siècle décrit comme le crime des crimes – l'extermination des Juifs par l'Etat nazi.
S'interroger donc à la fois sur tout ce qui incite à rapprocher ces deux films et en même temps tout ce qui fait entrave à ce rapprochement, cela conduit donc à réévaluer en profondeur les récits de l'histoire moderne et contemporaine dans lesquels nous sommes immergés, et notamment la hiérarchisation subreptice des crimes d'Etat, des crimes historiques – l'esclavage de plantation et ses suites d'un côté, l'extermination raciale pratiquée par les nazis de l'autre. C'est ce à quoi ce risque cet essai.
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