EAN13
9782357590106
ISBN
978-2-35759-010-6
Éditeur
Alfabarre
Date de publication
Collection
LES FOURMIS ROU
Nombre de pages
124
Dimensions
20 x 13 x 0,5 cm
Poids
130 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Négritude et situation coloniale

De

Alfabarre

Les Fourmis Rou

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extrait

Aujourd’hui, en 2010, on vous dira que la négritude est morte. Ou tout du moins dépassée.
En réalité elle survit sous d’autres formes. On parlera d’« identité africaine ou créole », la littérature des Noirs sera traitée de « post coloniale » en même temps que celle d’autres peuples colonisés (Indiens, Sud-Américains, Arabes), ou encore de « Littérature de Sud » ; mais pour peu qu’on ouvre leurs romans ou leurs poèmes, on constate que les problèmes anciens ne sont pas tous résolus. Cependant que d’autres ont surgi et submergé ceux du passé.
Et l’on ne peut que se souvenir de Frantz Fanon selon qui seule une révolution profonde, non seulement contre l’oppresseur, mais contre soi-même, peut sauver le colonisé : sévère mise en garde « contre l’euphorie d’une eschatologie salvatrice sur fond de douce béatitude » constate cruellement A. Benarab1. C’est un peu rapidement expédiés les espoirs illusoires sans doute des poètes et des humanistes.
Il est vrai que les Indépendances ont été truquées par le néocolonialisme, et pourries par la corruption. Que plus que jamais le continent africain et ses populations sont à la merci d’appétits internationaux. Que les puissances d’argent se le partagent, et l’achètent par morceaux, avec la complicité de gouverne­ments sans scrupules.
Les écrivains d’aujourd’hui sont témoins du chaos engendré par ces politiques du profit aux dépends de leurs peuples. Des guerres, des répressions, des déplacements de population réfugiée, des fuites migratoires vers d’autres continents. Et leurs titres n’attirent plus l’attention sur leur peau, mais sur leur misère : « L’État honteux », « L’anté-peuple », « L’aîné des orphelins », « La route de la faim », « Le meilleur n’est pas pour demain », « La poubelle », « Le royaume aveugle », « Une vie de chien », « Le cercle des vertiges », « Le croissant des larmes », « Les indépendan­tristes », « La folie et la mort », « En attendant le vote des bêtes sauvages »…
Certes une nouvelle génération essaie de prendre les choses sur un mode plus optimiste… ou plus ironique. C’est le cas de Kossi Efoui, Kagni Alem, Wabéri ou Mabanckou, souvent du reste vivant à l’étranger.
Et sans doute ne faut-il pas perdre l’espoir. Et que l’Afrique, aujourd’hui « maillon faible »2, saura maîtriser les éléments qui la parasitent et sauver son âme armée de ses valeurs millénaires.
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