EAN13
9782252046678
ISBN
978-2-252-04667-8
Éditeur
Klincksieck
Date de publication
Nombre de pages
126
Dimensions
23 x 15,1 x 0,8 cm
Poids
192 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Revue de littérature comparée - N°2/2022

Klincksieck

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Maxime PIERRE, La semence et la fleur : repenser le personnage sur scène à partir des traités de nō de Zeami
Les traités de Zeami sur le nō n’accordent aucune place à ce que le japonais moderne désignerait comme « personnage » (人物 jinbutsu). À la place de cette notion, nous trouvons des formes humaines en performance (人体 jintai). Ces formes (姿 sugata/shi) sont associées à la double métaphore de la fleur (花 hana/ka) qui en figure la beauté sur scène, et de la semence (種 tane/shu) qui désigne la performance dans sa potentialité. Paradoxalement, cette métaphore pleine de vie de la fleur repose pourtant sur le jeu artificiel d’un acteur masqué comparé à une marionnette (操り ayatsuri). En lieu et place d’un sujet transcendant, nous avons affaire à l’immanence d’une forme dénuée de réalisme, à laquelle le savoir-faire de l’acteur donne la fraîcheur et la beauté de la vie. Silvia GUIDICE, Baudelaire poéticien du classicisme moderne. Le réseau critique de Valéry, Eliot et Montale
Dans les années 1920, Paul Valéry, T. S. Eliot et Eugenio Montale enrichissent le débat critique européen de leurs réflexions sur la poétique baudelairienne. Le réseau de leurs analyses fonde la poétique du classicisme moderne en dressant le portrait d’un Baudelaire poéticien, caractérisé par la centralité du perfectionnement formel et par la double interpénétration de la sensualité et de la pensée, et des attitudes du poète et du critique.
Cette étude confronte les interprétations de Valéry, Eliot et Montale avec les écrits de Baudelaire sur l’art plastique et la littérature, afin d’identifier les traits
originaires de la silhouette esquissée dans l’entre-deux-guerres.Wen ZHANG, La traduction pour la jeunesse et la formation politique de la « génération de relève »
Le présent article porte sur la littérature de jeunesse chinoise lors de la période des « dix-sept ans », littérature qui connaît à la fois une certaine prospérité mais aussi un resserrement idéologique. Il dresse tout d’abord un bilan de l’importation de titres français en Chine de 1949 à 1965. Puis grâce à une analyse de certains extraits de traductions chinoises de livres d’enfance français réalisées à l’époque, il s’emploie à mettre en lumière les interventions concrètes des traducteurs au niveau de la recréation des personnages et de la restitution de l’univers référentiel. Le corpus utilisé comprend des passages de Cendrillon traduit par Yi Ru (1955), de La Rose des Karpathes traduit par Luo Yujun (1957) et des Enfants des dockers français traduit par Yan Dachun et Hu Yuyin (1958). Madeleine SÉGUIER, Souvenirs de l’Iliade dans l’Hélène de Yannis Ritsos (1970) : une figure mythologique à l’épreuve du temps
Dans Hélène, Yannis Ritsos offre un long monologue à une figure mythologique et littéraire souvent réduite à sa beauté. Cet article montre comment l’intertextualité complexe qui unit Hélène à l’Iliade sert une réflexion à la fois littéraire et politique chez l’écrivain censuré et isolé par la dictature des Colonels. L’étude des modalités de la reconfiguration de l’hypotexte montre que si le canevas global de l’Iliade est conservé, les motivations d’Hélène sont transposées, parfois détournées.
Cassandre MARTIGNY, Les Métamorphoses de Circé : vision et révision d’un mythe
Dans « Les Métamorphoses de Circé : vision et révision d’un mythe », Cassandre Martigny compare deux réécritures de l’épisode de Circé au chant X de l’Odyssée d’Homère, le conte fantastique « Circe » (1951) de Julio Cortázar et « Circe / Mud Poems » (1973) de Margaret Atwood pour analyser, dans une démarche mythopoétique, la façon dont la perspective adoptée dans la lecture d’un même texte source donne lieu à des réinterprétations littéraires opposées qui interrogent les notions d’aliénation et d’altérité. Alors que le personnage de Delia Mañara chez Cortázar subsume les représentations de Circé en « femme fatale », construites au XIXe siècle, les poèmes d’Atwood, en redonnant la parole au personnage, révèlent des aspects jusqu’alors inexplorés du texte source pour libérer Circé des interprétations patriarcales dont elle a fait l’objet et proposer un autre mythe.Sévana KARALÉKIAN, Le travail de l’invisible. César Vallejo dans les archives de Claude Esteban (IMEC)
Cet article se propose d’explorer la présence de César Vallejo (1892-1938) dans les archives de Claude Esteban (1935-2006), poète traducteur dont l’œuvre répond au drame du bilinguisme. L’étude de ses traductions du poète péruvien cherche à dévoiler les liens intimes entre le traduire et la création poétique, dont la nécessité, chez Claude Esteban, est celle de la tentative, ou de la tentation, périlleuse, d’une réconciliation entre le français et l’espagnol, les langues qui le tinrent longtemps dans un « écartèlement ».
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