Études anglaises - N° 3/2012, Juillet-septembre 2012
EAN13
9782252038468
ISBN
978-2-252-03846-8
Éditeur
Klincksieck
Date de publication
Collection
Études anglaises
Nombre de pages
128
Dimensions
23 x 15 x 0,8 cm
Poids
195 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Fiches UNIMARC
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Études anglaises - N° 3/2012

Juillet-septembre 2012

Klincksieck

Études anglaises

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Ann LECERCLE: Much virtue in the comma; your comma is the only p(e)acemaker: prolegomenon to Measure for Measure

Measure for Measure (1604) is Shakespeare's last comedy: it juxts Othello and precedes—just—King Lear and Macbeth; it is also the comedy which, after the festive and variously flamboyant specimens of the genre, analyzes "desire per se" (Adelman). Such is the resulting analysis that it—seemingly ipso facto—put a stop to Shakespeare's writing comedy per se. At this moment, too, Elizabethan theatre in the round (all the world's a stage. . .) is about to be challenged by Jacobean perspective theatre (. . . under the eye of the governor). All of which places the focus in the play on the—here exemplary—tension in representation between, notably, the Symbolic in its different expressions and the Imaginary (the law as paltry scarecrow, the Puritan as self-serving pimp. . .). The article considers two crucial effects of this juncture: “the Sense of an Ending” (Kermode) and the configuration of measure itself.

Measure for Measure (1604) est la dernière comédie de Shakespeare: à peu près contemporaine d'Othello, elle précède, de peu, King Lear et Macbeth; écrite après les comédies dites « festives », c'est aussi l'œuvre où le dramaturge se livre à une analyse du désir sexuel « en soi » (Adelman); cette analyse est telle qu'elle met fin à la composition de comédies « en soi ». À partir de ce moment, la scène élisabéthaine « en forme de cercle» (le monde entier est un théâtre...) aura pour rivale la scène jacobéenne à l'italienne (le décor en perspective étant conçu idéalement pour l'œil du gouverneur). Par conséquent, la représentation dans Measure for Measure se place d'emblée sous le signe d'une tension exemplaire entre, notamment, le Symbolique, dans ses diverses expressions, et l'Imaginaire (la loi en tant qu'épouvantail, le puritain violeur...). Cet article s'intéresse plus particulièrement à deux aspects primordiaux de ces problématiques: ce que F. Kermode a appelé « le sens d'une fin », et la configuration de la mesure elle-même.

Maxime DURISOTTI: De l'impatience à l'obstination: le « talent » de Wordsworth

En prenant comme point de départ l'angoisse ressentie par le poète devant son incapacité à assumer ses ambitions poétiques, telle qu'il la formule au milieu du Livre I du Prélude, cet article cherche à identifier les causes de ce malaise. Cette attestation de stérilité indique à la fois le caractère impatient du poète et sa soumission à une représentation erronée de la poésie. L'anamnèse qu'il entreprend ensuite lui révèle le sens de sa vocation: recueillir en poésie les émotions de l'enfance afin de révéler la dimension universelle des expériences naturelles et l'évolution morale dont elles sont la source. La vision de la poésie, révélatrice de l'investissement moral, se substitue à une lecture strictement financière de la Parabole des talents, qui voit sa portée spirituelle ainsi soutenue. L'étude finit par évoquer l'abandon de l'enthousiasme trompeur des débuts, exprimé dans « Elegiac Stanzas » et « Ode to Duty », deux poèmes qui amorcent un tournant éthique inédit.

This paper begins with the study of the anguish felt by Wordsworth when he faced his incapability to meet his own poetical ambitions, as he put it in the middle of the first Book of The Prelude. The way he expresses his lack of creativity both shows the poet's juvenile impatience and his submission to an artificial vision of poetry. The anamnesis which occurs in the poem unveils the meaning of his vocation: recollecting the emotions of childhood in order to reveal the universal dimension of man's experience of nature, and the ensuing moral growth. The vision of poetry as a revealing process of moral conscience replaces a strictly financial interpretation of the parable of the talents, whose spiritual meaning isenhanced. The article ends with the evocation of the poet's rejection of his juvenile and delusive enthusiasm, as it is expressed in “Elegiac Stanzas” and “Ode to Duty,” two poems which reveals Wordsworth's new ethic turn.

Élisabeth MARTICHOU: Les Memoirs of Sir Joshua Reynolds de James Northcote ou la constitution d'une figure exemplaire du peintre

James Northcote est passé à la postérité moins comme peintre que comme l'un des premiers biographes de Reynolds. Cet article entend montrer que, dans ses Memoirs of Sir Joshua Reynolds, Northcote s'est inspiré de trois sous-catégories du genre biographique pour conférer à l'artiste une dimension héroïque en tant que fondateur de l'école de peinture anglaise. Pour cela il a repris certains topoï des « vies » d'artistes écrites à la Renaissance, insérant ainsi son sujet dans le courant de l'histoire de l'art. Il a également emprunté les stratégies de la « biographie intime » développées par ses contemporains afin de rendre plus proche la figure héroïque. Enfin, les Memoirs, comme d'autres ouvrages biographiques de la période, entreprennent d'affirmer les progrès de la peinture en Angleterre, un accent particulier étant mis sur le rôle d'un seul homme, Reynolds.

James Northcote has remained in history less as a painter than as one of Reynolds's first biographers. This article intends to show how in the Memoirs of Sir Joshua Reynolds Northcote drew from three distinct biographical subgenres to confer on Reynolds a heroic status as founder of the English school of painting. He revived some topoï used in the first “lives” of artists written in the Renaissance, thus inserting his subject in art history. He also borrowed the strategies of the “intimate biography” developed by his contemporaries to achieve an effect of proximity with the heroic figure. Finally, the Memoirs shared with other biographical works of the period the task of assessing the progress of the art of painting in the country, with a particular emphasis on the role of a single man, Reynolds.

Sara THORNTON: Paris and London superimposed: urban seeing and new political space in Dicken's A Tale of Two Cities

This article will be looking at how space is seen, constructed and made meaningful in A Tale of Two Cities and how this brings out some key questions about Dickens, the two cities he loved and his political position as a writer. Our first focus will be on the technique of seeing or showing from above, that is, seeing panoramically or in terms of a scene performed publicly which the eye can encompass. If we look closer at this super-envisioning and supervision and its correlative desire to grasp new space, it appears to be linked to an act of superimposition, that is, the laying of one topography over another, one history or present of the city space over another. In A Tale of Two Cities Paris and London are strangely mixed and interwoven, we see them stereoscopically that is as a fusion of two images. I would argue that Dickens's visions of London and Paris and the complex overlaying of one on the other show not only a desire to experiment with lines of sight and geographical and ideological positions but is perhaps an attempt to rethink British politics. This shifting of the gaze to encompass another urban reality might be seen to run counter to critiques of A Tale of Two Cities which have seen the latter as a reactionary and chauvinistic stance on the French revolution.

Cet article tente d'établir un lien entre la perception et la construction de l'espace urbain dans A Tale of Two Cities et le positionnement politique d'un texte qui a quelquefois été qualifié de réactionnaire et même francophobe. Le texte de Dickens démontrerait, au contraire, un désir de comprendre l'énergie et la force de la révolution, et de surplomber Paris afin d'observer clairement le fonctionnement d'une ville qui est l'inverse d'un Londres statique et sombre, reflet d'un système archaïque. Si l'œil du narrateur surveille et surplombe Paris, Londres n'offre que des vues partielles, le fond d'une ville labyrinthique sans ligne de fuite. Ce conte fantastique de deux villes opère également une superposition stéréoscopique de Paris et de Londres, résultat du désir d'imaginer un Londres amélioré, libéré, revu et corrigé par l'énergie de l'Europe révolutionnaire, mais...
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