- Éditeur
- République des Lettres
- Date de publication
- 05/11/2020
- Collection
- La cosmopolite
- Nombre de pages
- 160
- Langue
- français
- Code dewey
- 193
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Offres
- AideEAN13 : 9782824905730
- Fichier EPUB, libre d'utilisation
- Fichier Mobipocket, libre d'utilisation
- Lecture en ligne, lecture en ligne
4.99
Autre version disponible
Papier - Stock 8,20
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Stefan Zweig. " _Tout esprit
créateur est inévitablement amené à entrer en lutte avec son démon, et c'est
toujours un combat passionné, héroïque, le plus magnifique de tous les
combats. Souvent cette lutte grandiose et mystérieuse dure toute une vie. Elle
prend sa forme visible dans l'œuvre de l'artiste, où vibre le souffle ardent
des noces de l'esprit et de son éternel séducteur. C'est chez le créateur qui
lui a succombé que le démon réussit à se dégager de l'ombre, devient verbe et
lumière; c'est chez lui que s'affirment le plus nettement ses traits
passionnés. Friedrich Nietzsche, le "philosophe au marteau", solitaire et
incompris, sombra dans la folie, terrassé par son démon intérieur. Quand un
artiste se trouve dans ce cas, il en naît un art particulier, qui jaillit
comme une flamme, un art fait d'ivresse, d'exaltation, de fièvre, de fureur,
d'élans spasmodiques de l'esprit qui n'appartiennent d'habitude qu'au pythique
et au prophétique; le premier indice de cet art c'est toujours l'exagération,
la démesure, l'éternel désir de se dépasser, d'atteindre l'infini. Nietzsche
est de cette race prométhéenne qui force les cadres, brise les barrières de la
vie et se détruit elle-même dans la passion et l'excès: le regard étrange et
fiévreux du démon flamboie au fond de ses yeux, le démon parle par ses lèvres.
Il parle même encore en lui lorsque ces lèvres sont muettes, quand son cerveau
est éteint, quand son corps est mourant; jamais l'hôte effroyable qui l'habite
n'est plus visible qu'au moment où son âme se déchire, écartelée par l'excès
de souffrance, et que la vue y plonge par la déchirure jusque dans les
profondeurs les plus intimes._ " — Stefan Zweig.
créateur est inévitablement amené à entrer en lutte avec son démon, et c'est
toujours un combat passionné, héroïque, le plus magnifique de tous les
combats. Souvent cette lutte grandiose et mystérieuse dure toute une vie. Elle
prend sa forme visible dans l'œuvre de l'artiste, où vibre le souffle ardent
des noces de l'esprit et de son éternel séducteur. C'est chez le créateur qui
lui a succombé que le démon réussit à se dégager de l'ombre, devient verbe et
lumière; c'est chez lui que s'affirment le plus nettement ses traits
passionnés. Friedrich Nietzsche, le "philosophe au marteau", solitaire et
incompris, sombra dans la folie, terrassé par son démon intérieur. Quand un
artiste se trouve dans ce cas, il en naît un art particulier, qui jaillit
comme une flamme, un art fait d'ivresse, d'exaltation, de fièvre, de fureur,
d'élans spasmodiques de l'esprit qui n'appartiennent d'habitude qu'au pythique
et au prophétique; le premier indice de cet art c'est toujours l'exagération,
la démesure, l'éternel désir de se dépasser, d'atteindre l'infini. Nietzsche
est de cette race prométhéenne qui force les cadres, brise les barrières de la
vie et se détruit elle-même dans la passion et l'excès: le regard étrange et
fiévreux du démon flamboie au fond de ses yeux, le démon parle par ses lèvres.
Il parle même encore en lui lorsque ces lèvres sont muettes, quand son cerveau
est éteint, quand son corps est mourant; jamais l'hôte effroyable qui l'habite
n'est plus visible qu'au moment où son âme se déchire, écartelée par l'excès
de souffrance, et que la vue y plonge par la déchirure jusque dans les
profondeurs les plus intimes._ " — Stefan Zweig.
S'identifier pour envoyer des commentaires.