Les loups

Maximilien Jobourg est resté indifférent au patrimoine moral et à la grande fortune que représente au Havre, en 1892, le nom industriel des Jobourg, maîtres de forges. Il ne s'entend ni avec sa femme Marie-Jeanne, ni avec ses cinq enfants, et cherche un dérivatif dans une vie oisive de médiocres plaisirs et de lectures. Arrive un jour, de la Martinique, une jeune fille, porteuse ignorante d'une lettre, où sa mère, avant de mourir, révèle à Maximilien les conséquences d'une aventure de jeunesse : Valérie est sa fille. ,Maximilien va-t-il alors reprendre contact avec la réalité ? Il le tente. Il garde l'histoire secrète, tient Valérie claustrée dans une chambre en ville, mène une double vie, entre en lutte contre sa femme, contre sa mère, isolée dans son domaine de Prébor, d'où elle dirige de secrètes manœuvres, contre ses enfants, loups acharnés à flairer les pièges, à poursuivre une proie, contre Valérie elle-même, qui étouffe dans l'atmosphère de tendresse à la fois sincère et factice dont il l'a enveloppée... Sur ce conflit central viennent s'enchevêtrer d'autres intrigues, et l'ensemble constitue un des tableaux de famille les plus aigus qu'on puisse voir, une peinture magistrale de la vie bourgeoise provinciale à
la fin du XIXᵉ siècle. Ce roman, qui a obtenu le prix Goncourt en 1932, paraît aujourd'hui dans une nouvelle édition entièrement remaniée par l'auteur.
Nouvelle édition revue en 1950