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20 octobre 2019

Photographier la guerre

Il est des fictions qui, parfois, demandent des efforts de lecture. Dans
l’avalanche des ouvrages de cette rentrée littéraire, le propos du roman de
Denis Drummond (auteur de quelques textes déjà, notamment de poésie) avait de
quoi freiner les élans : l’histoire d’un photographe de guerre et de son
travail par le biais de quatre clichés. Lire l’image, quelle gageure ! Pas
facile de se plonger dans les horreurs de quatre conflits contemporains,
Rwanda, Bosnie, Afghanistan et Irak.

L’histoire démarre avec Gilles, un galeriste de Paris dont la dernière
exposition sur « La Peste » se termine. Lorsqu’il ouvre un courrier remis par
une inconnue à son assistante, Léa, il ne se doute pas des bouleversements que
cette lecture va provoquer. Cette inconnue, Jeanne, est l’ex-compagne
d’Enguerrand, photographe de guerre récemment tué à Alep.

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20 octobre 2019

Ses livres étaient ses enfants

Dans l'abbaye de Winchester, comté du Hampshire, le visiteur sera peut-être
surpris de croiser, inscrit en lettres noires sur fond doré, le nom de Jane
Austen, désignée par les plus grands critiques du XIXème siècle de «
Shakespeare de la prose », icône des lettres anglaises dont l'œuvre inspire
aujourd'hui encore auteurs, cinéastes et lecteurs. Si l'épitaphe loue « la
bienveillance de son cœur, la douceur de son tempérament, les dons
exceptionnels de son esprit », aucun allusion n'est pourtant faite à son œuvre
d'écrivaine.

   Née en 1775 et morte dans sa quarante-et-unième année, Jane Austen
connaîtra de son vivant les bribes d'une renommée à venir, après avoir dédié
son existence à la littérature à une époque où la fiction littéraire est «
_tenue pour frivole et même franchement dangereuse_  », où les écrivaines
préfèrent adopter des patronymes masculins pour espérer voir leur œuvre
publiée. Jane Austen ne fera pas ce choix. Encouragée par une famille lettrée
qui reconnaît très tôt son talent, la jeune femme n'a pas trente ans quand
_Susan_ est accepté par l'éditeur Crosby &Co;, qui n'ira pas, en dépit d'un
contrat signé et de dix livres sterling versées, jusqu'à la publication du
roman. «  _En tant que femme célibataire approchant de son trentième
anniversaire au début du XIXème siècle, Jane Austen commence à concevoir, venu
de toutes parts, le sentiment d'être indésirable_. » **** Qu'à cela ne tienne
: la jeune auteure poursuit son travail d'écriture et fait publier en octobre
1811 par l'éditeur londonien Thomas Egerton _Raison et Sentiments_ , dont le
succès critique est immédiat, jusqu'à la cour où la princesse Charlotte
reconnaît compter parmi les admiratrices du  roman.

   La critique n'a cependant pas toujours été laudative, reprochant aux romans
de Jane Austen une certaine frivolité en décalage avec l'embrasement que
connaissent à l'époque les sociétés européennes. Comme Fiona Stafford le
rappelle, «  _la vie de Jane Austen a commencé dans l'une des périodes les
plus turbulentes de l'histoire du monde – elle avait six mois quand la guerre
d'indépendance américaine éclata, treize ans à la prise de la Bastille ; les
conflits entre l'Angleterre et la France persistèrent presque sans
interruption tout au long de sa vie d'adulte, et elle est morte moins de deux
ans après la bataille de Waterloo_  », un contexte troublé que le lecteur
devine entre les lignes de ses récits, mais qui n'en constituent jamais le
cœur, l'écrivaine préférant écrire sur ce qu'elle connaît.

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20 octobre 2019

Un roman formidablement russe

Ludmila Oulitskaïa nous offre une fiction autobiographique entremêlée à
l’histoire de la Russie. Alternant le roman de Nora, double de la romancière,
et celui de ses grands-parents, la narration dynamique possède un vrai souffle
romanesque qui porte le destin d’une lignée de femmes indépendantes comme sait
les peindre l’auteure de « Sonietchka ».

**Des lettres oubliées dans une malle**

Nora est scénographe et vit à Moscou ; bien qu’elle soit mariée, sa situation
est celle d’une mère célibataire. En 1975, elle donne naissance à Yourik, le
fils de Vitia, un génie des mathématiques introverti qu’elle a épousé par défi
à la fin du lycée. Pour son malheur, l’homme de sa vie est marié, c’est un
metteur en scène de théâtre géorgien : son amant épisodique. Peu après la
naissance de son fils auquel Nora voue désormais sa vie, elle doit organiser
les obsèques de sa grand-mère paternelle.

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Anne-Marie Métailié

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13 octobre 2019

Retour dans le passé

Pépite oubliée ou fond de tiroir ? Face à un inédit d’Arnaldur Indridason
datant de 1998, on s’interroge forcément. A y regarder de près, « Les Roses de
la nuit » est une enquête du commissaire Erlendur qui vient s’intercaler entre
« Les Fils de la Poussière » et « La Cité des Jarres ». Alors que plusieurs  «
prequels » sont venus récemment éclairer la jeunesse du flic de Reykjavik, cet
épisode se situe à un moment charnière de sa vie et de sa carrière. On s’y
plonge donc pour savoir où il en est dans ses rapports douloureux avec ses
proches, dans ses relations compliquées avec ses collègues. Et très vite, le
charme agit à nouveau, car on retrouve ces figures imposées qui font la patte
et le succès de l’auteur. Ce mélange intime entre une énigme criminelle et son
contexte historique, cette photographie d’un peuple qui semble sans cesse
chercher sa place et son identité, cette rencontre avec une terre ballotée
entre les blocs et les influences.

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13 octobre 2019

Sur la route

Ils sont partis de New York à bord de leur break Volvo noir : les parents,
documentaristes sonores, et leurs enfants issus d’unions précédentes, une
fillette de cinq ans et un garçon de dix ans. La mère prépare un reportage
pour la radio sur les mineurs réfugiés retenus au Texas à la frontière
mexicaine, véritable tragédie humanitaire, tandis que le père projette de
recueillir des traces sonores des derniers Apaches tués dans les montagnes
d’Arizona, en vue d’un travail de mémoire historique sur la fondation du pays.
Leur couple est en bout de course ; au terme de quatre ans de vie commune, les
trajectoires de la narratrice et de son mari divergent, et tous deux ont
conscience que ce voyage est le dernier qu’ils entreprennent ensemble. Dans le
coffre, des boîtes renferment les affaires intimes de chacun des passagers :
livres, carnets de notes, enregistrements, listes, etc.

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