A priori il n'est pas sensé se passer grand chose à Isafjördur situé au fin fond de l'ouest islandais. Dépêché là-bas par son rédacteur en chef, Einar, journaliste au Journal du Soir traîne sa nonchalance dans cette ville symbole de la crise de la région.
Des incidents d'origine criminelle vont pourtant réveiller la petite ville de sa torpeur et faire sortir ses antennes à notre journaliste, ce qui n'est pas du tout du goût de la commissaire Alda Sif. Une cigarette à la main et un café dans l'autre, Einar va mener son enquête à son rythme, sur des airs de blues et de rock. Thorarinsson sait ménager son suspens et avec une pointe d'humour, en profite au détour pour brosser un portrait sociologique de son pays.

Erika Falk gagne sa vie en rédigeant des biographies. Après la mort accidentelle de ses parents, elle retourne dans sa ville natale de Fjällbacka avec l'intention de vendre la maison de famille et de poursuivre sa vie ailleurs.
Mais le prétendu suicide d'une de ses amies d'enfance attise sa curiosité légendaire et l'obliger à s'impliquer plus qu'il ne faudrait dans l'enquête menée par Patrick Hedstrom, policier amoureux d'elle depuis l'enfance. Dans ce premier tome, Erika va découvrir quelques uns des secrets inavouables d'une société provinciale bien plus trouble qu'il n'y paraît.

Une jeune norvégienne est retrouvée assassinée en Australie. Harry Hole est envoyé sur place pour mener l’enquête et faire le lien entre la police locale et celle d’Oslo. Arrivé sur cette terre inconnue, Harry va découvrir une toute autre culture aux côtés de son équipier, un inspecteur aborigène. Ensemble, ils comprennent vite qu’ils sont sur les traces d’un tueur en série dont les crimes vont toucher de près Harry. Le lecteur est alors plongé dans une traque acharnée où se côtoient des personnages en marge.  Dans cette première enquête, Jo Nesbo nous dépeint tout un panorama de l’Australie, ses paysages, ses habitants, son histoire, dans un récit ponctué de légendes et d’anecdotes. Dépaysement assuré !

Elu meilleur roman policier suédois 2007 par la Swedish Academy of Crime, L'heure trouble porte bien son titre. Cette heure du soir ou de la vie, entre chiens et loups, quand les contours deviennent incertains et que l'on raconte d'étranges histoires. Vingt après la disparition de son petit-fils dans le brouillard de l'île d'Öland, Gerlof reçoit dans une enveloppe une sandale ayant pu appartenir à l'enfant. Alors Julia, la mère du jeune Jens revient chez ce père dont elle s'est éloignée. Les éléments naturels de cette île de la Baltique se mettront au diapason avec les émotions des deux personnages. Ensemble, ces deux là devront bien remonter le fil pour connaître peut-être la vérité.

Le saviez-vous? L'âme du violon est une pièce discrète mais centrale dans la caisse de résonance du violon. Que l'âme humaine ou que l'âme de l'instrument soit brisée et la musique ne peut plus être libérée.
Le symbole est fort et évident dès la lecture de la première scène du roman. En 1938, à Tokyo, des soldats font irruption au Centre Culturel dans lequel un quatuor répète un opus de Schubert. Yu est professeur d'anglais et violoniste, il joue avec trois de ses étudiants chinois. Lorsque Yu entend les bottes des militaires approcher il fait signe à son fils de onze ans de se cacher dans une armoire à proximité. Par le trou de la serrure, le jeune Rei voit un soldat agresser son père et briser son violon. Après que les quatre musiciens aient été embarqués, le lieutenant Kurokami, grand mélomane découvre la cachette de l'enfant qu'il ne trahira pas. Une fois la salle vide, il rend même le violon détruit à Rei.
Cet instrument c'est tout ce qu'il lui restera de son père.
Récompensé tout récemment par le Prix des libraires, "Ame brisée", est un roman habité par la poésie, la musique et la langue. Une lecture douce et délicate qui se déguste.