Tant que le café est encore chaud
Roman
De Toshikazu Kawaguchi
Traduit par Miyako Slocombe
Albin Michel
Conseillé par Célia et Manon R
Et si vous aviez l'opportunité de revivre un moment de votre vie ? De rejouer une conversation importante ? De revoir l'être aimé ?
Au Funiculo Funicula, un minuscule café au cœur de Tokyo, une légende raconte que cela est possible. Il y a une seule règle à respecter : le retour dans le passé ne pourra durer que le temps que le café refroidisse.
Ce tendre roman japonais se déguste d'une traite, il apaise les tourments et les regrets et nous réchauffe de l'intérieur comme la plus douce des boissons chaudes.
Conseillé par Joséphine
La stupeur est un ouvrage complexe, à la fois éreintant et remarquable tant par son fond que par sa forme.
Il ressemble à un conte. Un conte inquiétant dans lequel on observe l’errance physique et psychique d’Iréna, paysanne, chrétienne, ingénue, battue et violée quotidiennement par son mari.
Après avoir assisté paralysée à l’humiliation puis l’assassinat de ses voisins juifs, les Katz, Iréna trouve enfin la force de fuir. En chemin elle découvre que tous les juifs des villages alentours ont été assassinés. Torturées par ses souvenirs, lui vient une illumination : Jésus était juif.
Elle déambule alors sans fin, encore et encore, d’auberges en villages clamant que Jésus était juif. Sur son passage, certains l’accueillent et la bénissent pour ses paroles, le plus souvent des femmes, tandis que d’autres l’insultent et la traitent de sorcières.
Au travers d’une batterie de tout petits personnages violents, antisémites et ignorants, Aharon Appelfeld montre comment la haine prend racine le plus simplement possible.
Le roman se termine par cette très phrase : « L’espace d’un instant, il fut manifeste que le monde était rempli de fautes et de méchancetés, rempli de maladies et de souffrances, et d’une grande obscurité.»
Le Chat qui voulait sauver les livres
De Sosuke Natsukawa
Traduit par Mathilde Tamae-Bouhon
NiL éditions
Conseillé par Célia
Au décès de son grand-père, le jeune Rintarô hérite de la Librairie Natsuki. Le minuscule établissement représente beaucoup pour le garçon qui a été élevé par son aïeul, au milieu des rayonnages.
Dans cette librairie, pas de succès commerciaux ou de livres récents. Les étagères sont consacrées à de beaux formats et à des éditions rares de grands classiques de la littérature. Les clients, certes peu nombreux, reconnaissent tous la qualité de la sélection de la librairie Natsuki.
Suite à la perte de son mentor, Rintarô est sur le point de fermer boutique. C'est alors qu'il reçoit la curieuse visite d'un chat tigré... capable de parler ! Cet étonnant compagnon va le mener sur le chemin d'aventure inattendues ...
Ce roman initiatique aux allures de Petit Prince est aussi une tendre ode à la lecture. Sa simplicité en fait une lecture accessible à tous, dès l'adolescence.
Conseillé par Célia
Dès les prémices de ce roman, Margaret Kennedy nous prévient : un drame va bientôt s'abattre sur la demeure de Pendizack.
Cet élégant manoir, reconverti en hôtel par ses propriétaires en mal d'argent, va accueillir sous son toit une population pour le moins hétéroclite. La paisible crique des Cornouailles sur laquelle règne la pension de famille va voir sa tranquillité bouleversée...
Avec espièglerie, l'autrice nous fait remonter le temps et dénoue, nœud après nœud, les intrigues tissées lors de la semaine précédant le drame.
Entre portraits truculents et humour « british », "Le Festin" est une parenthèse réjouissante dans laquelle nous nous plongeons avec délice.
Abandonner un chat
Souvenirs de mon père
De Haruki Murakami
Illustrations de Emiliano Ponzi
Traduit par Hélène Morita
Belfond
Conseillé par Célia
Quelle impression, le souvenir de ce chat qu'on abandonne a-t-elle laissé au jeune Murakami ?
Un après-midi d'été, alors qu'il était encore jeune, le père du petit Haruki l'emmène à vélo sur une plage située à quelques kilomètres de là. Ils emportent avec eux une boîte dans laquelle est enfermée une chatte. Arrivés sur la plage, le père décide d'y abandonner l'animal.
Des années plus tard, bien que l'auteur ne parvienne pas à se rappeler la raison de cet abandon, il garde en mémoire le visage de son père qui exprima alors successivement « la stupéfaction, l'admiration et le soulagement », lorsqu'à leur retour de la plage, ils découvrirent la chatte qui les attendait à la maison.
Ce moment qui a marqué le jeune Haruki Murakami n'est que l'un des nombreux souvenirs qu'il nous livre dans ce court texte. Agrémenté des sublimes illustrations d'Emiliano Ponzi, il esquisse les contours de leur relation et évoque avec pudeur cette figure paternelle secrète et parfois mystérieuse, marquée par une éducation stricte, la guerre sino-japonaise et la Seconde Guerre mondiale.