Sylvain T.

Conseillé par (Libraire)
26 octobre 2018

Comment les idéaux et enthousiasme de Mai 68 se sont ils évanouis pour laisser place au désarroi des années 80 et 90 pour glisser lentement vers le fatalisme des années 2000 ?
Tel est l’ambitieuse question à laquelle Pierre Rosanvallon tente de répondre dans son dernier ouvrage. Mêlant son histoire personnelle à celle de la vie intellectuelle et politique de ces cinquante dernières années, le théoricien de la nouvelle gauche nous fais revivre chronologiquement les différents évènements qui ont permis à ce qu’il nomme « le national populisme » de conquérir les esprits. Relatant sa carrière au miroir des questionnements contemporains, l’oeil affuté de l’ancien pensionnaire de l’EHESS nous offre une analyse pertinente sur les rendez vous manqués de notre histoire politique ainsi que des réflexions non seulement sur notre démocratie à réinventer, mais aussi sur le rôle des intellectuels dans le processus démocratique. Brillant, érudit, lucide et parfois percutant, Pierre Rosanvallon nous prouve une nouvelle fois qu’il demeure une voix à écouter et, assurément, à méditer.

Éditions Gallmeister

11,40
Conseillé par (Libraire)
21 septembre 2018

1957, la Guerre froide. Terry Hopper, jeune fils de Mack agent de la CIA alors en poste au Korach, petit pays du Moyen-kkOrient alors coincé entre la Syrie et la Jordanie, ayant pour mission de se rapprocher du jeune roi. Un an plus tard ce fantasque monarque est assassiné. Quarante ans plus tard, Terry Hopper devenu historien tente d'élucider les mystères entourant cette disparition... A la fois roman d'espionnage tout autant qu'historique, le scénariste de la série Homeland nous offre une haletante intrigue au cœur de la politique étrangère américaine. Fourmillant d'anecdotes passées sous silence par l'historiographie officielle, ce roman d'une rare intelligence, à la fois cynique et tragique, ne laissera pas le lecteur insensible : une pépite littéraire passionnante jusqu'à son point final !

Conseillé par (Libraire)
24 août 2018

La pépite de la rentrée littéraire !

Il est des auteurs comme ça, où l'attente d'un nouveau roman se teinte à la fois d’excitation et d'appréhension. Dès le début, l'auteur du sublime Réparer les vivants nous plonge dans la puissance de son style où l'on suit le parcours de Paula Karst, jeune artiste de décor, de ses débuts dans de modestes chantiers en Italie jusqu'au chantier de Lascaux IV. L'écriture hypnotique de Maylis de Kerangal ne laisse pas insensible encore une fois, la richesse de son vocabulaire, à l'image de son héroïne artiste peintre, font de ce monde à portée de main une pépite littéraire, magnifique hommage à l'art et aux artisans. Un grand roman dont on parlera et reparlera, encore !

Conseillé par (Libraire)
1 juin 2018

Barcelone, 1938. Le quatrième volet du cycle du Cimetière des livres oubliés de Zafon s’ouvre par une déambulation dans les rues d’une Barcelone meurtrie par les bombardements incessants des années de plomb, où l’on suit l’enquête d’Alicia Gris, jeune femme torturée par son passé, n’ayant connue que l’Espagne Franquiste. Sur le chemin de cette affaire de disparition, Alicia croise la route d’un libraire, Daniel Sempere. L’un comme l’autre, les protagonistes de l’écrivain barcelonais vont devoir affronter leur passé, leurs secrets, et découvrir les vérités cachées derrières les légendes. Un artiste use du mensonge pour dire la vérité, et c’est bien en architecte baroque que Carlos Ruiz Zafon a bâti ici, sans nul doute, son œuvre la plus foisonnante, la plus riche d’enseignement et la plus élégante. Véritable ode au pouvoir des livres, la poésie y côtoie les horreurs de l’histoire en une riche narration où les points de vue subtilement imbriqués s'imprègnent immédiatement à l’œil : l’intrigue se déroule, la magie opère, un magistral final qui ne laissera pas indifférent les aficionados de l’artiste des Ramblas.

Conseillé par (Libraire)
19 mai 2018

7 janvier 2015. La rédaction de Charlie Hebdo est massacrée. Philippe Lançon, membre de la rédaction, est grièvement blessé. Bien que vivant, quelque chose en lui est mort ce jour-là. L’auteur nous livre ici une véritable descente aux enfers. Du récit de l’attentat à l’arrivée des secours, de son hospitalisation à la tentative de renouer avec la vie, l’innommable prend corps en un texte, souvent insoutenable, mais d’une rare puissance. On souffre, on halète à sa lecture, un ambivalent sentiment de compassion et de dégoût nous envahit, quelque chose nous pousse à souffrir avec lui tout en fermant les yeux. « Je ne souffrais pas, j’étais la souffrance » nous dit-il en compagnie de Kafka, Proust et autre Bach. Récit des plus viscéral, Philippe Lançon nous livre ici son calvaire d’une répugnante beauté, son lambeau perdu à jamais est restitué avec une telle élégance qu’on n’en ressort pas indemne. Un livre marquant qui fait date !