Caroline P.

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

La physique des catastrophes

La physique des catastrophes raconte la vie de Bleue van Meer, écrite par elle-même. Cette fille unique et orpheline d’une mère fascinée par les papillons vit en symbiose quasi parfaite avec son père dans un monde façonné et protégé par les citations livresques. Le bel équilibre se fissure quand elle entre au sein d’un petit groupe de lycéens brillants et en marge, réunis autour d’une femme bien mystérieuse, Hannah Schneider. Le tour de force de la physique des catastrophes est de raconter la fin du temps de l’innocence en conservant de bout en bout une drôlerie très imaginative. Cet humour qui, à l’adolescence, donne le ton de la crânerie désinvolte résonne à la fin du livre avec plus de gravité et serait sans doute davantage le signe de la distance prise à l’égard de la vie et de ceux qu’elle avait cru connaître.

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

Tribulations d’un précaire

Sans pathos, Iain Levison a l’art de nous mettre joyeusement de son côté dans son combat impitoyable contre la précarité avec un sens de l’humour savamment distillé. Aucun misérabilisme dans ce compte-rendu sans concession de la misère laborieuse. Ce texte nous rend conscients d’une réalité intangible de nos sociétés que nous soyons d’Amérique ou d’ailleurs. Et s’il fait mouche à chaque nouvelle mésaventure en nous racontant par le menu son quotidien d’employé, c’est parce que l’auteur ne glisse jamais vers le pamphlet politique. Son sens de l’absurde en fait une critique efficace et drôle, un véritable petit traité sceptique à l’usage des travailleurs et de tous les autres.

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

La Dame blanche

Christian Bobin dresse ici le portrait de ce qui pourrait être, dans l’ordre de la création, l’alter ego féminin de son Saint Françoisdécrit dans le « Très bas », la poétesse Emily Dickinson, âme hypersensible et religieuse autant que passionnée et acharnée à la réalisation de son œuvre. Personnage exalté, insensible aux exigences de la bonne société à laquelle elle appartient, elle consacre sa vie de recluse volontaire à traquer la beauté de la nature et des êtres pour la transcrire dans ses poèmes, œuvres d’épure du sentiment et d’économie de moyens. La vie d’Emily Dickinson invite à la concentration et à l’effacement, un exercice que Bobin semble aimer proposer comme exemple à ses contemporains, souvent plus adeptes de l’agitation et de l’ostentation.

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

L’insoumise

Simone Weil eut une courte existence mais la vécut avec une intensité remarquable. Un feu l’habite si ce n’est un incendie : tant de choses la passionne, l’obsède. La connaissance d’abord, tout azimut, philosophie mathématiques, physique, sanscrit…La religion ou peut-être plus exactement la spiritualité : issue d’une famille agnostique d’origine juive elle rencontre le catholicisme…qu’elle ne cesse de questionner. La politique enfin, qu’elle vit comme un engagement total : elle sera ouvrière, paysanne… engagée à Londres pour le France libre. Laure Adler dresse le portrait d’un personnage complexe sans concession qui ne souffrit jamais la demi-mesure au risque de l’intransigeance et de l’incompréhension à son égard. Passionnant parcours d’une intellectuelle inclassable.

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

La pluie, avant qu’elle tombe

Une femme sur le point de mourir décide de révéler son passé à une jeune fille qui fut adoptée des années auparavant. C’est à travers vingt photographies qu’elle commente que se tisse les fils d’un destin et d’un héritage toujours tragiques pour les femmes de cette famille. Avec une grande subtilité Jonathan Coe dresse le portrait en miroir de trois femmes, mère, fille puis petite fille et de sa narratrice, personnalité à part, à la fois proche et lointaine, qui se dévoile au fur et à mesure que le révélation se déploie. Dans ce récit, Coe réinvente le roman familial et réussit sans conteste à construire un roman bouleversant sur la grande affaire des femmes : l’amour… et le désamour.