Caroline P.

Conseillé par (Libraire)
23 mars 2023

Le désir et le jeu de la séduction. L’amour et le souvenir de l’amour. L’aimée et son ombre. Le narrateur a connu une femme fascinante que la mort lui a ravi. En miroir Lou Andreas Salomé et ses deux prestigieux amoureux, Nietzsche et Rilke, ont été comme les modèles de cette aventure contemporaine et adultère. Le narrateur refait le voyage de leur idylle et décrypte les signes de leur intimité charnelle et intellectuelle. Mais l’amour n’est jamais longtemps seul ; les obligations et surtout les autres obligent à la distance, au combat, ajoutent à la perte, l’amertume. Mathieu Terence ose dire un amour immense, illégitime et le paysage autour du sentiment. Un texte sur l’amour à la française.

Éditions de L'Olivier

23,50
Conseillé par (Libraire)
17 janvier 2023

Marie est née bâtarde du roi de France; son enfance se passe sur les chemins de la croisade et sur le vaste domaine de sa mère. Quand elle arrive à la cour d’Henri II Plantagenêt, la reine Aliénor la voit trop grande, trop indisciplinée, trop intelligente pour tenir le rôle de Dame de Cour. Elle l’envoie diriger une Abbaye royale dans les confins de la campagne anglaise. Malgré la nostalgie de sa terre et de sa reine, elle se révèle une administratrice de génie, une meneuse charismatique et habile. Ce roman est pour une part l’histoire de femmes bâtisseuses, solidaires, libres au sein de la vie monastique, beaucoup plus laborieuse qu’on ne l’imagine. C’est aussi le roman de Marie, celle-là même qui écrivit la première œuvre en français. Lauren Groff portraiture la compositrice des fameux Lais en femme exaltée autant que réfléchie, traversée de désirs charnels et de visions mystiques. Ce Moyen-Age tiré des scories de l’Histoire académique enflamme l’imaginaire d’une Lauren Groff à l’écriture, précise, érudite, exaltante.

18,00
Conseillé par (Libraire)
17 janvier 2023

Jeune paysanne d'Eisingen, village du sud de l’Allemagne, Anna Thalberg travaille tout le jour à son fourneau, à faire survivre son foyer. Mais elle a pour elle l’amour de son mari et une beauté sans pareille. Sans doute est-ce là ce qui fait naître la haine dans le cœur fielleux de sa voisine. Las ! En ce début de XVII ème siècle les bûchers s'allument au gré de la rivalité entre l’église catholique et les protestants. Quelques ecclésiastiques accueillent comme une aubaine les dénonciations calomnieuses pour assurer la soumission du peuple.  

Eduardo Sangarcia écrit admirablement sur cet épisode noir “des sorcières de Wurzburg”, sur le cynisme implacable des procès qui exposent la noble Anna et tant d’autres à l’horreur. Par sa prose emprunte de poésie, on pénètre les forêts profondes, on ressent la faim qui tenaille, on entend les voix de ceux qui condamnent et de ceux qui périssent. Superbe

16,00
Conseillé par (Libraire)
16 septembre 2022

Rien ne subsiste quand la torture devient l'arme ultime dans la guerre. Elle massacre des hommes par centaines, par milliers, elle détruit l'âme du bourreau et de tous ceux qui la côtoient. C'est de cette destruction de l'exécuteur que rend compte le monologue poétique du colonel et aussi de la contagion d'une pratique qui a le pouvoir absolu de stériliser le monde.
Un texte audacieux, presque abstrait qui dit l'universel de la révolte face à l'indicible mais aussi une évocation vibrante de la souffrance et de la perte totale du sens.

Chronique judiciaire

P.O.L.

22,00
Conseillé par (Libraire)
9 septembre 2022

Comment restituer la force d'un événement unique, encore si proche que chacun des lecteurs de ce livre aura vécu à sa manière et dans toute la brutalité de son irruption. Ce que nous n'avons pas vécu en revanche c'est le procès. Emmanuel Carrère s'efface pour donner toute la place à ce moment de vérité, de recherche, de questionnements, de précipité d'humanité.
L'auteur se situe juste au-dessus de l'exercice de la transcription, accède à une langue qui témoigne qu'on peut sortir de la nuit, celle de l'ignorance et de la pure violence.