Brice F.

Conseillé par (Libraire)
10 juillet 2023

Embarquez à bord du '"Saardam", voilier de la compagnie des Indes Hollandaises, pour une traversée pleine de mystères, de phénomènes étranges et énigmes tortueuses !
À la fois roman d'aventures maritimes et roman policier dans la pure veine de Conan Doyle, cette "Étrange traversée" est une vraie belle réussite , au rythme soutenu et à l'intrigue haletante.
Et que dire de l'atmosphère façon Hollandais Volant et du stupéfiant final ? Bravo !

Conseillé par (Libraire)
10 juillet 2023

"Derrière les grandes fenêtres du salon qui donnent sur le fjord, le terrain plat aux abords de la rivière et la ferme de Nes sur l'autre versant, l'air est tellement immobile qu'il semble protester en silence contre toute forme de précipitation. La vie a tendance à ralentir en l'absence totale de vent, elle tient à profiter du moment, à s'en imbiber. À se gorger de ce fjord où la surface de la mer est si lisse qu'elle se change en miroir et que les ceintures rocheuses des montagnes s'adoucissent comme si leur fureur n'était plus qu'un songe lointain. Les montagnes réfléchissent en siècles, et c'est quand il n'y a pas un souffle d'air ou lorsque la tempête se déchaîne qu'on perçoit le mieux la manière dont elles pensent."

Quelque part dans un fjord de l'ouest, sur cette terre d'Islande où la glace est intimement liée au feu des volcans, un homme revient à lui, dépouillé de sa mémoire. Aidé par un bien étrange pasteur, dans cet endroit isolé du reste du monde mais pourtant entièrement connecté à lui, il va par l'écriture tisser un entrecroisement de vies, de personnages, de souvenirs, d'amours et de pertes, de choix et de renoncements. Et combler peut-être cette absence au cœur des ténèbres...

Il y a quelque chose de profondément fascinant, voire même d'un peu miraculeux, dans la capacité de Jón Kalman Stefánsson, à chaque nouveau livre, à toucher un peu plus à la grâce et au sublime...Plongez ici dans un incroyable maelström d'émotions, d'une ampleur folle, comme une tentative démesurée de reconstituer en une mosaïque entière toute la mémoire de l'humanité. Et ce don pour toucher à l'intime, aux finesses et aux complexités de l'âme humaine....Un faiseur de lumière !

Conseillé par (Libraire)
10 juillet 2023

Stupeur, du jour au lendemain, et partout sur Terre, les appareils photos et les caméras ne fonctionnent plus ! Ou plutôt si, ils fonctionnent toujours, mais ils ne fixent plus les images des êtres humains...Finis les selfies, les portraits, et les clichés de photos de famille ratés !
Et quelque part dans le Lubéron, témoins de ce bouleversement à l'échelle mondiale, un jeune garçon et ses deux amis, que l'on accompagne de l'enfance à l'âge adulte.
Mais à y bien réfléchir, tout ce qui disparaît finit toujours par réapparaître, d'une façon ou d'une autre, non ? À commencer par cet adolescent qui a perdu ses semelles de vent...

Après Le Dit du Mistral, un des tout premiers coups de cœur de l'Angle Rouge ( prix Première Plume 2020, Prix des Rencontres à Lire de Dax 2020, et Prix du Livre Cogedim Club 2021 ), c'est un véritable plaisir que de retrouver le précieux talent de conteur d'Olivier Mak-Bouchard !
Un véritable plaisir mais aussi une véritable surprise que de découvrir un texte que j'ai trouvé vraiment très différent du Dit du Mistral, et c'est en cela que je suis particulièrement admiratif, parce qu'il nous emmène vraiment ailleurs, à la fois du point de vue narratif, mais aussi de la thématique.
On pense fort à José Saramago, dans cette capacité à partir d'un petit élément déclencheur ( les appareils photos, notre rapport narcissique à la photo, quelle belle idée ! ), et de tirer les fils petit à petit, lentement, patiemment, et de voir où cela nous conduit.

C'est une fable oui, peut-être, c'est doux, c'est tendre, ça parle de l'enfance, de l'insouciance, mais aussi de l'inévitable peur du basculement dans le monde des "Grands" où vivent les ombres, les peurs, la haine de l'autre qui floute bien mal celle que l'on a de soi. Au point qu'en voulant faire disparaître l'Autre, on disparaît soi-même.

Un coup de cœur marqué encore du soleil du Lubéron, dans la langue et les images, à l'imagination bienvenue, et qui nous est donné à lire peut-être au meilleur des moments...
Et quel bel objet, merci au Tripode et à Philleas Dog !

B.

Conseillé par (Libraire)
10 juillet 2023

J'ai été complètement emporté par le souffle de ce premier roman, la langue flamboyante qui dessine tout à fait un monde que l'on sait disparu peut-être, saisi ici dans son entièreté et dans toute sa singulière beauté.
Roman d'aventures, roman d'apprentissage autant que d'initiation, l'Arbre de colère est organique, charnel, rempli de vie, de sons, de couleurs, d'imagination. Dans le magnétisme des forêts, la vivifiante palpitation de la vie animale, la puissance des éléments, le charisme et la force de son héroïne, Guillaume Aubin offre des excitations de lecture comparables à celles que j'avais ressenties avec "l'Homme qui savait la langue des serpents, d'Andras Kivirahk".
Et ce n'est pas peu dire...

Conseillé par (Libraire)
10 juillet 2023

" Que ça doit être bon d'être le plus grand guerrier du monde. "

En choisissant avec malice le prisme du conteur pour nous raconter l'histoire du plus grand héros de la mythologie celtique, - figure tutélaire de l'Irlande, incarnation de l'hubris, de la furor guerrière et de la virilité exacerbée -, Camille Leboulanger déconstruit le mythe en même temps que se construit l'homme. Et lorsque le souffle épique se repose un temps, le miroir de la légende nous donne à voir la folie de la masculinité toxique, pour mieux repenser la figure du héros qui habite notre imaginaire. Passionnant !