Dimos Horacki est journaliste en Boronie, un empire en pleine politique expansionniste. Mal vu depuis un article très controversé, Dimos est envoyé par sa direction sur le front, pour réaliser un reportage sur un célèbre commandant des armées... Se retrouvant au coeur du danger et des combats sans aucune formation, le journaliste se pose rapidement des questions : quelles sont les réelles motivations de l'empire ? Les ennemis de la Boronie sont-ils réellement des ennemis ?
Alors qu'il comprend qu'il vient de servir d'appât à son propre camp, le journaliste est fait prisonnier par une compagnie libre de Hron. Mais qu'est-ce que Hron ? Au fil de ses pérégrinations, Dimos découvre ce qu'est une société basée sur l'anarchie. Mais ce qu'il découvre surtout c'est la liberté, l'entraide, l'engagement, et l'amour !
Ce roman aux rebondissements fabuleux, plein d'humour et de franc-parler est un texte éblouissant qui questionne notre manière de vivre et d'être gouverné !

Fumiko Hayashi est une autrice japonaise de la première moitié du XXe siècle. Elle n'a pas eu une vie facile : issue d'un milieu populaire, elle enchaîne les petits boulots pour survivre. Si l’écriture la passionne, cela passe essentiellement par la rédaction de son journal... C'est ce récit que nous découvrons ici ! Véritable peinture du Japon des années 1920, incursion auprès des travailleur·ses pauvres, entre considérations sur le travail et les classes sociales, réflexions sur l'écriture, sur ce que c'est que d'être une femme... L’écriture est exigeante, avec un style poétique surprenant, les sujets traités sont pour le moins passionnants, et le regard de l’autrice présente un point de vue bien particulier et plein d'acuité !

Les éditions Remue ménage nous proposent un recueil de textes initialement parus dans une revue au Québec. Camille Toffoli, l'autrice, est libraire, elle a notamment fondé une librairie féministe célèbre au Québec : l'Euguélionne. Ce petit recueil (120 pages) aborde des thèmes variés comme le vélo pour les femmes, le camping en solitaire, le célibat, les espaces safe pour les lesbiennes dans sa ville, le féminisme en général, la famille... Accessible, ce recueil au franc-parler réjouissant se rapproche d’autrices comme Amandine Dhée, pour les sujets du quotidien, ou Mona Cholet, pour l'écriture entre récit de soi et essai !

Avec ce pavé qu’on lit le souffle coupé, Anthony Doerr nous plonge dans trois époques différentes.
De nos jours, on suit deux personnages qui vivent aux USA, dans l'Idaho : Zeno a 86 ans et est un ancien combattant de la guerre de Corée. Passionné de grec ancien il entreprend de traduire les feuillets d'un petit livre étonnant : « La Cité des nuages et des oiseaux ». Seymour est quant à lui un jeune homme ultrasensible et isolé. Sa mère et lui vivent dans la pauvreté. Un jour, il se décide à agir en commettant un attentat… Au 15e siècle, lors du siège et de la chute de Constantinople, nous rencontrons là encore deux personnages : Anna, une apprentie en couture qui dérobe des livres dans une abbaye abandonnée à ses heures perdues et qui y découvre un étrange petit volume, abîmé par les intempéries, mais qui semble plein de promesses…! Et Omeir, jeune sarrasin affublé d'un bec de lièvre, qui se retrouve embarqué dans l'armée du Sultan qui détruira Constantinople. Enfin, nous voilà propulsés dans le futur, auprès d’une colonie humaine à bord d'un vaisseau spatial, en direction de la planète Alphabeta2, car la terre n’est plus vivable. On y fait la connaissance de Konstance, adolescente qui découvre les trésors d'une bibliothèque numérique...
Ce roman est autant une réflexion sur notre histoire et nos modes de vie actuels qu’une ode à la lecture et aux livres, tant il prouve que le plus petit des ouvrages, même en grec ancien, peut venir chambouler la vie de bien des personnages !

Par nos conseils, nous vous avions déjà emmenés à Oakland, avec le sublime "Ici n’est plus ici", roman choral de Tommy Orange autour de personnages amérindiens autochtones. Nous retournons ici dans la baie de San Francisco avec ce magnifique roman, paru dans la même collection, « Terres d’Amérique, et en lice pour le Booker Prize et le Prix Page America, écrit par Leila Mottley alors qu’elle n’avait que 17 ans !
Il suffit d’en lire quelques pages pour être instantanément happé par l’écriture pleine d’images de la jeune autrice, sans même parler de l’attachement que l’on ressent immédiatement pour le personnage principal, Kiara, qui fait tout pour garder la tête hors de l’eau et protéger sa famille. Entre un père décédé, une mère internée et un frère qui ne vit que pour son rêve de percer dans le rap, Kiara 17 ans, est la seule à essayer de joindre les deux bouts pour conserver l’appartement familial. Mais que faire quand on est si jeune et que le travail ne court pas les rues ? Un soir, presque sans le vouloir, Kiara se prostitue, serait-ce là la solution à ses problèmes ? Bien vite, l’engrenage de la violence se referme sur elle… Mais que doit-on réellement à ceux que l’on aime ?
Si les thématiques de ce roman sont sombres, l’écriture n’en est que plus lumineuse ! Leila Mottley nous offre un texte aussi réussi sur le fond que sur la forme, porté par la traduction de Pauline Loquin, révélant des qualités de virtuoses et une réflexion passionnante sur les violences dont sont victimes les femmes noires aux États-Unis.