Chaos calme, roman

Sandro Veronesi

Le Livre de poche

  • Conseillé par
    4 août 2013

    Bouleversant !

    La mémoire nous joue parfois des tours. J’ai beau cherché, je ne sais plus, mais alors plus du tout, qui a eu cette idée de génie : m’offrir " Chaos Calme ". Il est même possible que cette aimable personne m’ait dit tout le bien qu’elle en pensait. Il me semble que je ne l’ai pas lu sur le champ. Peut-être même a-t-il été rangé dans ma bibliothèque sans être ouvert.

    J’ai la mémoire qui flanche. Pourtant, je me rappelle parfaitement de cette couverture étrange où un corps semble se noyer dans une mer turquoise. Pas très gai, me direz-vous, et je vous comprends. C’est sans doute la raison qui m’a fait hésiter à commencer ces 500 pages.

    Sandro Veronesi est italien et il m’est difficile de résister au charme de ces écrivains-là. Je me suis plongée dans l’histoire de Pietro Palladini avec ferveur, comme hypnotisée. Cet homme d’une quarantaine d’années vient de perdre sa femme. Il s’étonne de ne pas souffrir autant qu’il le devrait, lui qui a tant aimé Lara. Mais le jour où il accompagne sa fille pour la rentrée des classes, il décide de garer sa voiture devant l’école et de ne plus bouger. Le lendemain, le surlendemain et les jours suivants, il se garera au même endroit et y passera ses journées. Une bizarrerie qu’il ne s’explique pas lui-même, si ce n’est qu’il veut être au plus près de sa fille. Alors, ce sont les autres, tous les autres, qui doivent aller vers lui s’ils veulent le consulter. Ses confrères, son patron, sa belle-sœur, des inconnus viennent lui parler, parfois le raisonner, le plus souvent se confier. À son contact, chacun dévoilera son vrai visage. Pietro, lui, pense au passé, à Lara, observe la vie qui continue sans lui, fait des rencontres. Il est là sans être là, rit encore des situations absurdes qui l’entourent, s’émeut de ces petites choses qu’il ne remarquait plus. Et aime sa fille par-dessus tout.

    " Chaos calme " est à la fois irrésistible et dérangeant car Sandro Veronesi n’a pas peur. Ni d’être sentimental, ni d’être cru. Et son absence totale de complaisances rend chaque page plus bouleversante encore.

    Si l’inconnu(e) qui eu la gentillesse de m’offrir ce livre lit ces quelques lignes, qu’il n’hésite pas à se faire connaître. J’ai tant de choses à lui dire…

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  • Conseillé par (Libraire)
    19 février 2013

    Arrêtez vous sur cet excellent roman. D'un sujet grave, le deuil, l'auteur fait un roman troublant, tonique et surprenant. Unique !


  • Conseillé par
    14 mars 2010

    Au départ, j’ai été très emballée : cet homme qui perd sa femme et qui décide de passer ses journées à attendre sa fille devant son école. Après la mort de sa femme, il se raccroche à sa fille, à son équilibre précaire et fragile car ni lui, ni elle n’ont craqué. Il semble comme anesthésié. Pas de pleurs, de cris, de cette révolte quand on perd un être cher et aimé. Du matin au soir, il est dans sa voiture ou se rend au square à côté. Surtout, rester là pour sa fille pour montrer qu’il tient sa promesse. Situation incongrue qui s’éternise au fil des jours. Il ne va plus travailler d’ailleurs son entreprise subit une restructuration importante. Tour à tour, ses collègues, son patron, sa belle-sœur, son frère viennent le voir, chacun lui racontant ses peines et ses malheurs. Lui qui se sentait protégé des autres se retrouve confident de chacun d’entre eux. Sa belle-sœur lui fait sous-entendre que sa femme n’était pas heureuse. Il va se poser des questions et chercher à savoir le vrai du faux. Il va découvrir que sa femme recevait des emails d’un homme dont il n’a jamais entendu parler. Et là, je m’attendais à ce qu’il découvre que sa femme n’était qu’heureuse en apparence, ou qu’il ait ce déclic et qu’il crie, hurle tout son chagrin. Eh bien non !

    Petit à petit, le prénom de sa femme vient moins souvent dans ses pensées et la fusion de son entreprise prend de plus d’ampleur dans le livre. J’ai trouvé que le livre s’essouflait … Mais il n’empêche que je l’ai lu entièrement car je voulais savoir s’il allait effectivement commencer à faire son deuil.

    J’avoue avoir été un peu déçue par la chute et surtout, je ne comprends pas pourquoi l’auteur a ajouté cette histoire de mails.