L'Invention du marché. Une histoire économique de la mondialisation
EAN13
9782021007633
Éditeur
Le Seuil
Date de publication
Collection
Économie humaine
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'Invention du marché. Une histoire économique de la mondialisation

Le Seuil

Économie humaine

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On pense souvent la mondialisation comme un nouvel ordre du monde qui verrait
les États ceder le pouvoir aux forces du marche. De la premiere mondialisation
reconnue (fin du XIXe siecle) a la realite contemporaine des firmes
transnationales, de la globalisation financiere et des regulations
supranationales, c'est la liberalisation des echanges qui s'imposerait. On ne
peut pourtant identifier la mondialisation a la victoire planetaire, soudaine
et programmee du liberalisme. Elle est d'abord l'aboutissement provisoire
d'une synergie historique de longue duree entre expansion geographique des
echanges et progres de la regulation marchande. Aujourd'hui reunis, ces deux
processus sont ici etudies dans leur interaction heurtee depuis 1492, mais
aussi dans leurs balbutiements durant l'Antiquite ou le Moyen Âge, europeen et
asiatique. Il apparait alors que l'invention du marche, plus precisement
l'emergence de systemes de marches, est longtemps bloquee en Europe et ne
progresse sensiblement que si le pouvoir politique s'en mele : Venise au XIIIe
siecle ou Amsterdam au XVIIe en temoignent.
Dans cette dynamique, l'instrumentalisation du commerce lointain par les
pouvoirs politiques est centrale. Les forces de marche preexistant a l'État
moderne semblent, par elles-memes, ne pouvoir construire qu'un commerce
lointain de nature opportuniste. C'est l'État qui canalise ces forces au
service d'un dessein ambitieux : la creation de systemes de marches nationaux
permettant l'essor du capitalisme a la fin du XVIIIe siecle. Ensuite, les
puissances hegemoniques successives poussent au libreechange dans la mesure ou
il sert immediatement leurs interets.
Il n'est pas sur pour autant que cette liberalisatoin soit aujourd'hui
irreversible : l'entre-deux-guerres a bien montre comment le liberalisme
herite du XIXe siecle a fait long feu et, dans la douleur, cede la place au "
fordisme " des Trente Glorieuses. L'histoire revele combien l'economie de
marche demeure une utopie toujours reinventee et permet de preciser les
conditions dans lesquelles sa contestation peut se deployer. Étant aussi une
invention politique, le marche restera sous influence politique.


*[5e]: Cinquième
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