- EAN13
- 9782130848820
- Éditeur
- PUF
- Date de publication
- 22/02/2023
- Collection
- Hors collection
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Dans la Recherche du temps perdu, Odette et Swann ne disent pas « faire
l’amour » mais « faire catleya » : ils recourent à ce que Proust appelle une «
langue moins générale, plus personnelle, plus secrète que la langue habituelle
». De même, dans ses lettres à sa fille, Mme de Sévigné invente une langue à
part, un chiffre amoureux et secret qu’elle confectionne à partir de
citations, de mots étrangers et d’expressions en tout genre. Durant un quart
de siècle (1671-1696), cette langue lui permit d’exprimer de manière
spirituelle, authentique et profonde une passion hors du commun que la prose
classique était inapte à dire. Par ailleurs, tout en constituant la clef de
voûte des Lettres, cette langue répondait, sans doute pour la première fois
dans l’histoire, aux exigences fondamentales du genre épistolaire : celles
d’être une « conversation entre absents » et un « miroir de l’âme ». Elle
apparaît ainsi à la fois comme le ressort essentiel de l’œuvre et le
couronnement du genre : comme le secret d’une poétique personnelle – celle de
Mme de Sévigné – et la clef d’une poétique générique – celle de la lettre.
l’amour » mais « faire catleya » : ils recourent à ce que Proust appelle une «
langue moins générale, plus personnelle, plus secrète que la langue habituelle
». De même, dans ses lettres à sa fille, Mme de Sévigné invente une langue à
part, un chiffre amoureux et secret qu’elle confectionne à partir de
citations, de mots étrangers et d’expressions en tout genre. Durant un quart
de siècle (1671-1696), cette langue lui permit d’exprimer de manière
spirituelle, authentique et profonde une passion hors du commun que la prose
classique était inapte à dire. Par ailleurs, tout en constituant la clef de
voûte des Lettres, cette langue répondait, sans doute pour la première fois
dans l’histoire, aux exigences fondamentales du genre épistolaire : celles
d’être une « conversation entre absents » et un « miroir de l’âme ». Elle
apparaît ainsi à la fois comme le ressort essentiel de l’œuvre et le
couronnement du genre : comme le secret d’une poétique personnelle – celle de
Mme de Sévigné – et la clef d’une poétique générique – celle de la lettre.
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