Migration et politique au Moyen-Orient
EAN13
9782351594780
Éditeur
Presses de l’Ifpo
Date de publication
Collection
Contemporain publications
Langue
français
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Migration et politique au Moyen-Orient

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Les migrations internationales constituent aujourd’hui, dans toutes les
régions du globe, un enjeu majeur du politique. Elles font l’objet d’accords
internationaux, engendrent des litiges diplomatiques et, surtout, défient en
permanence l’ordre du « national ». L’immigrant se heurte à des frontières,
spatiales et administratives ; l’émigrant renégocie en permanence ses
relations à son pays d’origine. Aussi les migrations obligent-elles sans cesse
à repenser les frontières, les manières de conceptualiser un territoire et,
plus largement, la souveraineté politique d’un État-nation. Dans un Moyen-
Orient arabe en pleine crise sociale, économique et politique,
l’intensification des mouvements d’immigration et d’émigration, mais aussi
celle des migrations de transit, est porteuse, en ce tournant de siècle,
d’enjeux politiques spécifiques. L’implication accrue des diasporas dans les
pays de départ, l’exploitation persistante des migrants dits « de travail »,
la présence des réfugiés de Palestine et, depuis peu, d’Irak ou du Soudan, les
débats populaires que suscitent ces sujets, y posent de façon renouvelée la
question du politique, des définitions de la nation à l’inscription régionale
et internationale des États. Dans ce contexte émergent de nouveaux modes
d’instrumentalisation, par les acteurs du politique, des mouvements
migratoires intra-régionaux et internationaux, dont ce livre explore des
exemples significatifs : « mobilité du travail et du capital » comme stratégie
de politique intérieure et étrangère en Jordanie, rôle des États dans les
migrations de travail (travail domestique en Jordanie et dans les pays du
Golfe ; main-d’œuvre syrienne au Liban), gestion des réfugiés palestiniens
dans les pays arabes, défi posé par les membres de cette diaspora à la
rigidité des concepts de frontière et de citoyenneté portés par les acteurs du
processus de paix, sort des réfugiés non palestiniens au Liban, caractère
éminemment politique des débats sur la nationalité dans ce pays, rôle de
l’Église maronite, acteur désormais transnational, sur la scène politique
libanaise... Discours sur, représentation d’une identité nationale, instrument
de politique intérieure mais aussi stratégie de relations internationales, les
mesures de contrôle et de gestion des flux migratoires mettent en relief la
pluralité croissante des notions de nationalité, de population nationale, de
territoire, de même que les changements qui affectent les modalités du «
contrat social ». Elles montrent la résilience des États et l’émergence de
nouveaux acteurs dans la sphère du politique : réseaux ethnico-nationaux,
religieux, réseaux d’affaires transnationaux... Les politiques migratoires
éclairent ainsi de façon particulière les processus de construction nationale
et de restructuration géopolitique à l’œuvre dans la région.
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