- EAN13
- 9782705677374
- Éditeur
- Hermann
- Date de publication
- 18/05/2010
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - Hermann 28,00
Dès leur parution, Les Fleurs du Mal provoquèrent un tel scandale que le
recueil dut être repensé en entier. La seconde édition du livre,
considérablement augmenté en réaction à son immédiate défiguration, mit quatre
ans à paraître. De cette infortune, Baudelaire fit une vertu. On connaît la
suite : il ne cesserait dès lors plus de revenir sur ses poèmes, n'écrivant
jamais qu'en se retournant sur soi-même. Ce besoin de retoucher l'oeuvre
antérieure, non pas en vue de l'embellir mais de la détériorer, il faut
vraisemblablement en chercher l'origine dans la sanction qu'on lui infligea
dès le départ. Nulle part cette correction n'est plus apparente que dans ses
Petits Poèmes en prose qui se présentent d'abord comme la copie ironique et
dégradée des grands poèmes en vers. En apparence inachevée, cette réplique
agressive n'en possède pas moins une unité qui lui est propre. De fait, quel
que soit l'objet sur lequel Baudelaire choisit d'intervenir, c'est toujours de
son écriture qu'il s'agit au fond, de son oeuvre dont la maîtrise semble lui
échapper, à mesure qu'il cherche à l'achever : comment finir, par quel moyen
boucler ce qu'il n'a eu de cesse de désigner comme un pendant à son unique
recueil ? Cette inlassable et systématique intervention en prose sur sa propre
matière poétique, cette repensée baudelairienne, est au centre de l'essai que
Jean-Louis Cornille consacre aux Petits Poèmes en prose, une oeuvre sans nom.
recueil dut être repensé en entier. La seconde édition du livre,
considérablement augmenté en réaction à son immédiate défiguration, mit quatre
ans à paraître. De cette infortune, Baudelaire fit une vertu. On connaît la
suite : il ne cesserait dès lors plus de revenir sur ses poèmes, n'écrivant
jamais qu'en se retournant sur soi-même. Ce besoin de retoucher l'oeuvre
antérieure, non pas en vue de l'embellir mais de la détériorer, il faut
vraisemblablement en chercher l'origine dans la sanction qu'on lui infligea
dès le départ. Nulle part cette correction n'est plus apparente que dans ses
Petits Poèmes en prose qui se présentent d'abord comme la copie ironique et
dégradée des grands poèmes en vers. En apparence inachevée, cette réplique
agressive n'en possède pas moins une unité qui lui est propre. De fait, quel
que soit l'objet sur lequel Baudelaire choisit d'intervenir, c'est toujours de
son écriture qu'il s'agit au fond, de son oeuvre dont la maîtrise semble lui
échapper, à mesure qu'il cherche à l'achever : comment finir, par quel moyen
boucler ce qu'il n'a eu de cesse de désigner comme un pendant à son unique
recueil ? Cette inlassable et systématique intervention en prose sur sa propre
matière poétique, cette repensée baudelairienne, est au centre de l'essai que
Jean-Louis Cornille consacre aux Petits Poèmes en prose, une oeuvre sans nom.
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