Les sœurs de Solitude, Femmes et esclavage aux Antilles du XVIIe au XIXe siècle
EAN13
9782753567320
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les sœurs de Solitude

Femmes et esclavage aux Antilles du XVIIe au XIXe siècle

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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À la base de l’esclavage aux Antilles, où sévit le système de la plantation,
on trouve le ravalement de l’esclave au rang d’une « marchandise » corvéable
et malléable à merci, mais – et c’est là où réside l’originalité de la thèse
d’Arlette Gautier –, on constate une division sexuelle du travail : aux
esclaves hommes, la technique, les outils, voire les armes, aux esclaves
femmes, la fonction de reproduction, les travaux peu qualifiants, ce qui
n’exclut ni leur périllosité ni leur pénibilité. Et parce que le maître blanc
perpétue dans l’esclavage sa propre idéologie du pouvoir viril, parce que
l’esclave homme y trouve partiellement son compte dans des conditions qui
restent inhumaines, l’abolition de l’esclavage n’entraînera pas la fin de la
suprématie masculine et la domination de la femme par l’homme. Arlette
Gautier, tout en procédant à une rigoureuse investigation scientifique, aborde
le sujet à partir d’un point de vue dérangeant, celui des femmes revendiquant,
à travers les vicissitudes de l’histoire, le juste prix de leur travail
social, renvoyant presque dos à dos le maître blanc et le mari noir.
Cependant, elle évite l’écueil de la simplification abusive, car l’esclavage
demeure d’une grande complexité, et dans ce contexte impitoyable, la lutte
pour la survie était un facteur qui déterminait tous les comportements. «
Dévoiler cette histoire, nous dit l’auteur, c’est commencer à expliquer bien
des problèmes actuels. » « Arlette Gautier a bien montré que cette division
des compétences et du travail a maintenu et aggravé la subordination des
femmes, de sorte que l’esclavage, loin de niveler le sort des hommes et des
femmes, a abouti au contraire à un abaissement supplémentaire de la femme dans
la maisonnée blanche et bientôt dans la famille noire, car elle ne bénéficiait
plus, dans une société noire éclatée ou en miettes, des sauvegardes et
privilèges dont naguère la femme noire était assurée en Afrique. » (Marc
Ferro, EHESS.)
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