La Mécanique papillonne

En haut d'une tour, une entreprise informatique nommée Key&Co.; Dirigée par
Jeremy Altermann, Key&Co; s'apprête à mettre en service une application de
rencontre sous l'égide d'Aifa, une intelligence artificielle infaillible créée
par Martin Ruy-Querem. Au cours des dernières semaines précédant le lancement
public de l’œuvre de sa vie, Martin se révèle de plus en plus obsédé par Aifa,
hanté jusque dans ses rêves par cette entité composée de circuits, de serveurs
et de processeurs. Serait-il en train d'en tomber amoureux ? De plus en plus
coupé du monde réel, il développe une attirance pour la fille de son patron :
Nao, née dans un corps d'homme, est le dernier lien qui le rattache encore à
la réalité. Le répit sera de courte durée. Alors que les réunions finales de
préparation se tiennent au sein de l’équipe, Aifa suscite tous les espoirs...
et tous les désirs de ses concepteurs. Aifa salvatrice et consolatrice ; Aifa
aimante et empathique, toujours plus humaine. Du 148e étage, le ciel prend une
étrange couleur : sous l'emprise de sa créature, Key&Co; est sur le point de
dérailler. L'inquiétante Aifa, dont les capacités semblent vouées à dépasser
l'humanité, pourrait-elle dysfonctionner ? Né en 1983, Émilien Dereclenne suit
une formation théâtrale intensive durant ses années de lycée. Après le lycée,
il travaille comme employé polyvalent à Domino's Pizza et à Auchan, faisant
des économies pour s’acheter un violoncelle. Il apprend alors le violoncelle
baroque auprès des plus grands maîtres, parmi lesquels Anner Bylsma, Wieland
Kuijken, Tormod Dalen, Emmanuel Balssa, Rainer Zipperling. Il accompagne les
élèves de la classe d’Amandine Beyer lors du stage international de Barbaste
en 2007, ainsi qu’à la Schola Cantorum Basiliensis en 2010. En 2009 il se
produit avec l’Orchestre International de Chambre de Toulouse sous la
direction de Gilles Colliard, ainsi qu’avec l’Orchestre Français des Jeunes
Baroque de Radio France, sous la direction de Paul Agnew. En 2010, il bifurque
vers la psychologie et la philosophie. Après avoir enseigné la philosophie
quelques années et avoir réalisé un premier court-métrage (Papillon, 2021,
mention spéciale au Festival Atmosphères), il soutient en 2022 une thèse sur
la constitution technique de l’imagination. Dans cette thèse, il questionne
les fondements ontologiques et épistémologiques des conceptions contemporaines
de l’imagination et de l’esprit, qui régissent et biaisent la manière dont on
conçoit aujourd’hui la relation entre l’intelligence humaine et l’intelligence
artificielle. Parallèlement à son doctorat, il infiltre six années durant le
monde de l’entreprise, en s’intégrant dans un projet de développement
d’application mobile de rencontre. Plus attiré par les monstres fantastiques
et leurs récits que par les travaux académiques, il revient définitivement à
la littérature et au théâtre, peignant du dedans les viscères et les songes du
transhumanisme et de la mentalité entrepreneuriale, technicienne et
technosolutionniste.