Comme une évidence

Anne, jeune professeur d’anglais dans un collège parisien, écrit des poèmes
qui ne retiennent pas l’attention de son fiancé, malgré tous ses efforts pour
susciter son intérêt.
Alors qu’elle est en train d’écrire un poème dans le métro, Vincent, un ami
d’enfance d’école primaire avec lequel elle partageait des sentiments
autrefois, s’assoit en face d’elle. Étudiant en médecine, il se sent toujours
attiré par la belle femme qu’elle est devenue et la retrouve dans un café…

EXTRAIT

— C’est génial ! Ça te vient comme ça ?
— Oui, ça m’amuse en tout cas.
— Paul doit être fier de toi ! Tu as du style. Bravo pour les rimes !
— En fait, j’ai un fiancé formidable, mais il n’apprécie pas spécialement mes
écritures, je ne sais pas pourquoi. Enfantines, simples, sans intérêt ? Je ne
sais pas.
— Je suis étonné, tu es sûre qu’il aime vraiment sa future femme au moins ?
— Certaine. Mais mes poèmes ne le touchent pas, ne lui plaisent pas ou ne
l’interpellent pas. J’y ai réfléchi mais je n’ai pas trouvé la vraie réponse.
En fait, ça ne me gêne pas tant que ça. Je les écris dans une sorte de journal
intime. Juste pour le plaisir, pour me détendre et m’évader.
Vincent regardait Anne droit dans les yeux, interpellé, pour sa part, par sa
beauté. À l’école déjà, il était amoureux d’elle. À ses yeux, elle n’avait pas
changé : gaie, spontanée, franche, sans arrière-pensées. Il aimait tout
d’elle. Aujourd’hui, il appréciait même sa façon de s’exprimer, de s’habiller.
— Anne, lui dit-il soudain, j’aimerais te revoir, j’aimerais lire tes poèmes

À PROPOS DE L'AUTEUR

Ex-professeur des écoles, titulaire d’une maîtrise en Sciences de l’éducation,
Valérie Michel a également enseigné l’anglais. Dévouée à l’épanouissement de
ses trois enfants, elle n’avait jamais pris le temps de se lancer dans
l’écriture qui la tentait depuis longtemps. Celle-ci s’est imposée à elle au
décès brutal de sa mère, comme un exutoire à sa peine.
Romantique et sensible, elle écrit des poèmes. Comme une évidence est son
premier roman.