Le roman policier
EAN13
9782200243500
ISBN
978-2-200-24350-0
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
U
Nombre de pages
128
Dimensions
1,8 x 1,3 x 0,1 cm
Poids
132 g
Langue
français
Code dewey
809.387
Fiches UNIMARC
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Le roman policier

De

Armand Colin

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Indisponible
1?>Aux origines du genre?>Les spécialistes s'accordent généralement sur quelques grandes références qui marquent l'origine du genre. Nous allons les rappeler très brièvement avant de préciser les débuts du roman policier dans la suite de ce chapitre.Il naît véritablement avec les trois nouvelles, désormais classiques, d'Edgar Allan Poe : Double Assassinat dans la rue Morgue(1841), Le Mystère de Marie Roget(1843) et La Lettre volée(1845), traduites en France dès 1846 et retraduites par Baudelaireen 1855.Puis, dans les années 1850-1860, Émile Gaboriau(1832-1873), ancien secrétaire de Paul Féval, réunit le feuilleton et l'enquête dans la presse populaire. Le « roman judiciaire » naît avec L'Affaire Lerouge(1863), bientôt suivi d'autres titres : Le Dossier 113 (1867), Le Crime d'Orcival(1867), Monsieur Lecoq (1869), La Corde au cou(1873)... Même si la structure d'ensemble reste encore tributaire du roman-feuilleton, divers éléments propres au roman policier commencent à émerger : l'importance de l'enquête, le détective professionnel (M. Lecoq, un ancien délinquant), le crime mystérieux et inexpliqué, la place du raisonnement et de l'identification psychologique... L'évolution est la même dans le domaine anglais, avec William Wilkie Collins(1824-1889). Il publie La Dame en blanc(1859-1860) et La Pierre de lune(1868), dans le journal All the Year around dirigé par Charles Dickens, dont les romans tels Oliver Twist(1837) ou Barnaby Rudge(1839-1841) sont aussi imprégnés de thèmes criminels et de l'univers des bas-fonds.Dans les années 1880, Sherlock Holmes (et son compagnon Watson) est créé par Sir Arthur Conan Doyle(1859-1930). D'Une étude en rouge(1887) aux Archives de Sherlock Holmes (1927), ce personnage connaît un succès tel que Doyle n'arrive pas à s'en débarrasser, même en le faisant jeter au fond d'une cascade par le Pr Moriarty dans Le Dernier Problème. Devant l'ampleur des contestations populaires, il est obligé de le ressusciter...Au début du xxe siècle, quatre auteurs vont, au travers de leur œuvre, constituer ce que Jean-Paul Colin a intitulé, dans une étude de référence, le roman policier français archaïque. Gaston Leroux(1868-1927) impose au début du siècle Rouletabille dans, notamment, Le Mystère de la chambre jaune(1907-1908) et Le Parfum de la dame en noir(1914). Il s'agit d'un jeune journaliste qui, enquêtant sur son passé, est à la recherche de son identité. Avec ces textes s'établissent les motifs du crime en chambre close et du policier-criminel reconstituant sa propre histoire (Frédéric Larsan, le chef de la police, est aussi le bandit Ballmeyer, père de Rouletabille).Maurice Leblanc(1864-1941) est, de son côté, le créateur d'Arsène Lupin. Ce personnage de dandy, individualiste et séducteur, gentleman-cambrioleur, défenseur de la veuve et de l'orphelin, est un roi du déguisement qui se joue de la police et des bandits pour récupérer le bien mal acquis. Il connaît une soixantaine d'aventures entre 1905 et 1939.On doit à Pierre Souvestre(1874-1914) et Marcel Allain(1885-1965) l'invention de Fantômas, l'ange du mal, qui, lui aussi, change incessamment d'apparence. Ses aventures, encore très imprégnées de l'affrontement manichéen entre le bien et le mal cher au roman-feuilleton, sont écrites en seize jours (trois pour la trame, trois pour le dictaphone et dix pour la relecture-correction).On peut donc dire, à partir de ce survol très schématique, que le roman policier naît véritablement sur un demi-siècle entre la France, l'Angleterre et les États-Unis. Et il convient de souligner, à la suite de Jean-Claude Vareille, le mérite fondateur d'Edgar Allan Poe :Le coup de génie de Poe, qui fonde le genre, est d'avoir senti que le raisonnement en tant que tel, c'est-à-dire la succession des déductions et inductions, possédait à lui seul un intérêt dramatique, qu'il pouvait devenir à lui seul l'essentiel de l'histoire [...]. L'énigme et sa solution juxtaposées, c'est du feuilleton ; la lente transformation de l'énigme en sa solution et donc sa dissolution progressive, c'est du roman.« Préhistoire du roman policier », Romantisme, no 53, 3e trimestre 1986, p. 31.
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