Histoire des crises et des cycles économiques, Des crises industrielles du 19e siècle aux crises actuelles
EAN13
9782200244552
ISBN
978-2-200-24455-2
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
Collection U
Nombre de pages
336
Dimensions
24 x 16 cm
Poids
614 g
Langue
français
Code dewey
338.542
Fiches UNIMARC
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Histoire des crises et des cycles économiques

Des crises industrielles du 19e siècle aux crises actuelles

De

Armand Colin

Collection U

Indisponible
PREMIÈRE PARTIE?>De l'analyse des crises à l'analyse des cycles?>À chaque type de société correspond un type spécifique de crise. Partant, l'analyse des crises économiques nécessite de les relier aux structures du système économique et à l'environnement sociopolitique dans lesquels elles surviennent, soit «l'économie monde»1 concernée qui situe les réalités économiques et sociales selon leur espace et selon leurs durées. Dans ce cadre, « les crises » ont un pouvoir de « destruction/créatrice », aussi bien celles qui s'inscrivent dans l'histoire structurale, ou de longue durée, que celles qui scandent l'histoire conjoncturelle, ce que F. Braudel [1969, 112] nomme le « récitatif de la conjoncture ». Les premières marquent le début d'une déstructuration d'un « système/ monde », jusqu'alors cohérent et dynamique, en même temps que la genèse d'un autre système qui naît avec atermoiements et lenteurs. Les secondes sont marquées, jusqu'au début du XIXe siècle, par le caractère essentiellement agricole de la production. Capricieuses comme les saisons et les récoltes, ces « crises frumentaires » revêtent la forme de disettes, de famines, et d'épidémies.Deux scénarios principaux peuvent survenir (cf. schémas ci-après) :1 °) une crise de sous-production agricole (crise de pénurie) résultant d'une mauvaise récolte :2 °) une crise de surproduction agricole due à une surabondance des denrées, d'origines naturelle (bonnes récoltes) mais aussi institutionnelle (interdiction d'exporter des grains), économique (hauts prix dus à la période antérieure de pénurie), ou encore sociale (absence de demande solvable en raison de la pauvreté des travailleurs des villes et des ouvriers agricoles).Dans ces deux cas, les rythmes naturels des saisons et des productions sont amplifiés par les comportements marchands et spéculatifs sur les marchés des grains. En outre, la valeur du prix du pain est, de la fin du XVIIe siècle au début003du XIXe siècle, au centre d'oppositions doctrinales : du prix du pain à bon marché des Mercantilistes, condition nécessaire à l'accomplissement du « populationnisme » (l'abondance des Hommes comme condition au développement de l'industrie et du commerce, fin et moyen de la puissance des États), au prix normal du pain de P. de Boisguillebert qui résulte de la rencontre d'une Offre et d'une Demande sur un marché libre de toutes entraves, c'est-à-dire susceptible d'établir un équilibre naturel des prix (la création de débouchés mutuels comme condition à la prospérité générale), au « bon prix ordinaire du blé» (du pain cher) des Physiocrates (F. Quesnay, en particulier) dans l'optique d'accroître les revenus des fermiers et des propriétaires fonciers, conditions de la prospérité de « l'ordre naturel social ».À ces crises d'Ancien Régime, résultant principalement des rythmes naturels des saisons et de la qualité des récoltes, succèdent au fur et à mesure de la formation du Capitalisme productif, liéà la Révolution industrielle (dès 1770-80 en Grande-Bretagne), les crises industrielles et commerciales qui scandent la dynamique du Capitalisme en tant que système économique dominant dans la production. Cette dynamique, non linéaire, est marquée par des rythmes spécifiques que les crises économiques expriment. Elle est caractérisée par l'accumulation du capital, la croissance de la production industrielle, l'évolution des microsystèmes productifs, de « la manufacture dispersée » (putting out system) au système de « la fabrique » combinant, dans une unité de lieu et de temps, un grand nombre de travailleurs (formation du « prolétariat ») et des innovations techniques, puis à« l'usine », forme achevée du système de la fabrique, par l'intégration complète des travailleurs (dépossession du savoir ouvrier) au système des machines. Et ces transformations des modes de production suivent la Révolution énergétique qui permet la domestication des chevaux-vapeur au sein des machines à vapeur [Rioux, 1971, 67] :Puissance des machines à vapeur fixes en Europe (1840-1888) (en milliers de c.v.)
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